Relativité
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Relativité



  1. #1
    N738139

    Relativité


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    Bonjour,

    Je souhaite faire suite à ma recherche de compréhension de la relativité.

    Donc au lieu de considérer un "frame" (en terme d'espace) qui bouge relativement à nous (genre GTA ancien), on doit considérer la relativité comme des évènements futures en avant et des évènements passés en arrière. Le tout comme si on bougeait sur un tapis roulant et que les distance se créaient par une illusion de mouvement (genre FPS) ?

    -----
    Dernière modification par N738139 ; 14/07/2018 à 14h38.

  2. #2
    N738139

    Re : Relativité

    "Le coureur d'à côté de moi n'est absolument pas d'accord avec moi sur ce que fait Mars Curiosity en ce moment."

    Est-ce la même signification que Mars Curiosity est dans un état quantique superposé et que sa vue (supposée) par le coureur ou moi caractérise un état (temporel) pour moi et au autre état (temporel) pour le coureur à côté de moi ?

    Cordialement.

  3. #3
    mach3
    Modérateur

    Re : Relativité

    Rien à voir du tout avec la quantique.

    Le désaccord est sur la "reconstruction" de l'espace à un moment donné à partir des observations. Quand on perçoit un événement à une date t, et qu'on a déduit qu'il se produisait à une distance d (beaucoup de sous-entendus sur comment on mesure une distance ici), on va inferer qu'il s'est produit à une date t-d/c. Pour deux observateurs en mouvement relatif, la date à laquelle ils placeront un événement suivant cette inférence sera en toute généralité différente, même si ils font l'observation de l'événement au moment même où ils se croisent.

    Attendre un peu pour plus de détails.

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

  4. #4
    N738139

    Re : Relativité

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    Rien à voir du tout avec la quantique.

    Le désaccord est sur la "reconstruction" de l'espace à un moment donné à partir des observations. Quand on perçoit un événement à une date t, et qu'on a déduit qu'il se produisait à une distance d (beaucoup de sous-entendus sur comment on mesure une distance ici), on va inferer qu'il s'est produit à une date t-d/c. Pour deux observateurs en mouvement relatif, la date à laquelle ils placeront un événement suivant cette inférence sera en toute généralité différente, même si ils font l'observation de l'événement au moment même où ils se croisent.

    Attendre un peu pour plus de détails.

    m@ch3
    Je suis entièrement d'accord. Et il semble que j'ai bien compris maintenant. Pardon pour tous ces message d'incompréhension.

    Si on admet une reconstruction de l'espace 3D à partir de d/c (distance propre), on comprend vite que l'objet dans cet espace 3D peut être soit à t-d/c, soit à t'-d/c (les contractions étant apparentes). Ainsi si on admet une existence physique de l'espace 3D, il en résulte que Mars Curiosity est à la fois dans les deux dates pour cet espace 3D physique (au moment où tous les observateurs sont au même instant).
    Dernière modification par N738139 ; 16/07/2018 à 14h22.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Nicophil

    Re : Relativité

    Citation Envoyé par N738139 Voir le message
    Si on admet une reconstruction de l'espace 3D à partir de d/c (distance propre),

    Ainsi si on admet une existence physique de l'espace 3D,
    Chaque observateur construit son système de position 3D et son système de datation 1D : l'espace-temps est projeté ("splité") différemment en un système d'espace 3D et un système de temps 1D par deux observateurs différents .
    Dernière modification par Nicophil ; 16/07/2018 à 16h02.
    La réalité, c'est ce qui reste quand on cesse de croire à la matrice logicielle.

  7. #6
    N738139

    Re : Relativité

    Citation Envoyé par Nicophil Voir le message
    Chaque observateur construit un système de position 3D et un système de datation 1D qui lui sont propres : l'espace-temps est projeté ("splité") différemment en un système d'espace 3D et un système de temps 1D par deux observateurs différents .
    Oui si on considère qu'il n'y a pas un et unique espace (3D). Pourtant lorsque je regarde mon monde j'ai l'impression de l'existence d'un espace 3D physique bien unique dans lequel tous les observateurs sont au même instant (temps de vitesse de la lumière omise). La contraction des distances étant apparente, penser la superposition du temps dans un espace 3D permet de rendre une certaine réalité à la notion d'espace 3D vu comme un Galiléen.
    Dernière modification par N738139 ; 16/07/2018 à 16h08.

  8. #7
    mach3
    Modérateur

    Re : Relativité

    Tentative...

    A partir de l'espace-temps, qui possède 4 dimensions, il n'y a pas de façon unique d'extraire un espace à 3 dimensions, et ce n'est pas spécifique à la relativité restreinte, cela s'applique à la relativité galiléenne également. Il n'y a que dans la physique d'Aristote où l'espace est absolu et donc unique.

    Essayons de construire un espace à partir de l'espace-temps. Pour ça, il nous faut par exemple des objets immobiles les uns par rapport aux autres et par rapport auxquels les autres objets se déplacent. Mais ne nous limitons pas aux objets réels immobiles les uns par rapport aux autres, et considérons aussi autant d’objets "virtuels" que l’on souhaite et qui seraient immobiles par rapports aux réels. L’ensemble, appelons le L, des lignes d’univers de ces objets immobiles les uns par rapport aux autres remplit alors l’espace-temps. Chacune de ces lignes est censée figurer la série d’évènements, d’ici-et-maintenants, d’un objet immobile par rapport à tout autre objet dont la ligne d’univers appartient à L.
    On peut énoncer une contrainte sur les lignes d’univers de L : leurs voisinages sont constamment les mêmes sur toute leur longueur, une ligne d’univers de L garde les mêmes lignes d’univers de L comme voisines autour d’elle, et arrangées exactement de la même façon d’un bout à l’autre, ce qui implique, notamment, que jamais elles ne se croisent (sans quoi les objets correspondants ne seraient pas immobiles l’un par rapport à l’autre : ils se croiseraient à l’évènement de croisement, autrement dit ils auraient un ici-et-maintenant commun dans leur histoire).
    On s’est limité ici à un ensemble construit sur des objets immobiles les uns par rapport aux autres, mais on peut généraliser (on parle alors de comobilité au lieu d’immobilité), du moment que la contrainte sur le voisinage est maintenue. Dans ce cas plus général, on considère les lignes d’univers d’objets qui ne sont pas immobiles les uns par rapport aux autres (seulement comobiles), mais qui, la distance mis à part, ne changent pas de relations au cours du temps.

    A chaque ligne d’univers (1 dimension) de cet ensemble L dans l’espace-temps (4 dimensions), on peut associer un point dans un espace de dimension 3 (au sens mathématique), en effet, il faut 3 nombres pour identifier une ligne d’univers de l’ensemble. Chaque point figurera un "lieu", le lieu où réside l’objet dont la ligne d’univers correspond.
    L’ensemble L est donc en fait un ensemble de lieux. Si on choisit un autre ensemble, L’, on aura d’autres lieux, en mouvement par rapport aux précédents, qui définiront un autre espace.

    Pour compléter, il existe de plus des hypersurfaces 3D (qui sont à l'espace 4D ce que la surface 2D est à l'espace 3D) telles qu’elles intersectent absolument toutes les lignes d’univers possibles (pas seulement celles de L, les autres aussi), en un seul point, et cela seulement une fois (attention, en toute généralité, cela peut être restreint à une certaine zone de l'espace-temps). On peut considérer un ensemble D de telles hypersurfaces remplissant tout une zone de l’espace-temps et y mettre une contrainte : jamais des hypersurfaces de D ne se touchent où s’intersectent. Cela fait que toute ligne d’univers va intersecter toutes les hypersurfaces de D dans le même ordre. Ces hypersurfaces sont des "dates".

    On a donc un réseau de lignes 1D de l’espace-temps, qui sont des lieux, et un réseau d’hypersurfaces 3D de l’espace-temps, qui sont des dates. L’intersection d’une ligne avec une hypersurface est un évènement : lieu, date. Suivant l’ensemble de lignes d’univers choisi et l’ensemble d’hypersurface choisi, le lieu et la date d’un même évènement change. Le fait que deux évènements se produisent au même lieu, ou alors à la même date, dépend entièrement du choix de ces ensembles.
    Le couple (ensemble de lignes, ensemble d’hypersurfaces) constitue ce qu’on appelle un référentiel, au sens large (pour peu qu’on applique bien les contraintes sus-mentionnées à ces ensembles de lignes et d’hypersurfaces). En termes techniques, il s’agit de fibrations de l’espace-temps (le terme fibration contenant les contraintes sus-mentionnées).

    Tout ce que je viens d’écrire est valable non seulement en relativité restreinte, mais également en relativité galiléenne.
    La différence entre les deux ce sont les ensembles d'hyperplans permis.
    En relativité galiléenne, la seule façon d'avoir un ensemble d’ « hypersurfaces 3D telles qu’elles intersectent absolument toutes les lignes d’univers possibles, en un seul point, et cela seulement une fois » est de considérer des hypersurfaces contenant les évènements de même temps absolu, des hypersurfaces figurant un présent au sens classique (l'état de l'univers entier à un instant donné). En effet tout autre hypersurface pourrait contenir une ligne d'univers (intersection en plus d’un point), ou pourrait ne jamais intersecter certaines lignes, ou les intersecter plusieurs fois. Cela implique que si deux évènements se produisent à la même date, cela ne dépend pas d'un choix, c'est imposé par le temps absolu.
    En relativité restreinte, il y a plus de liberté, il suffit juste que les hypersurfaces soit telles qu'elles n'intersectent pas les cônes de lumière des évènements qu'elles contiennent ailleurs qu'en ces évènements (en terme technique, ces hypersurface sont de genre espace). Ici, si deux évènements se produisent à la même date, c'est bien le résultat d'un choix arbitraire.
    Dans les deux cas, si deux évènements se produisent en un même lieu, c'est une conséquence du choix de référentiel (en particulier de l'ensemble de lignes d'univers).

    Dans un prochain post, on va illustrer par le cas des référentiels galiléens, et parler du pourquoi notre perception du monde donne à penser à l'existence d'un espace 3D.

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

  9. #8
    N738139

    Re : Relativité

    @mach3

    Les contractions étant apparentes.

    Peut-on voir l'espace-temps 4D comme un espace 3D avec des "jauges" linéaires (comme dans un jeu) connectées les unes entre les autres en fonction du mouvement (comme 1 dimension supplémentaire en chaque point de l'espace 3D) ?

    L'immobilité entre point étant le même niveau de "jauge". Et un point en mouvement voyant des "jauges" dans le futur en avant et des "jauges" dans le passé en arrière en fonction de la distance ?

  10. #9
    N738139

    Re : Relativité

    Je pars du concept de l'inclinaison/rotation du temps qui est une notion indispensable si on veut que la symétrie du mouvement relativiste soit respectée. (http://ideesfroides.blogspot.com/p/i...elativite.html)

    Cette inclinaison/rotation du temps est donnée par le petit xv/c^2 ajoutée au temps dans les transformations de Lorentz et elle explique l'inclinaison de l'axe des x dans un diagramme de Minkowski qui correspond à un décalage de chaque x dans le temps (semblable aux "jauges").
    Dernière modification par N738139 ; 22/07/2018 à 00h11.

  11. #10
    mach3
    Modérateur

    Re : Relativité

    Parlons des référentiels galiléens, ainsi on en arrivera aux coordonnées de Lorentz et aux transformations du même.

    Pour définir un référentiel galiléen, on prend des objets en mouvement rectiligne uniforme tous immobiles les uns par rapport aux autres. Les lignes d'univers de ces objets sont des droites et sont toutes parallèles. A l'ensemble de ces droites de l'espace-temps 4D correspondent des point d'un espace 3D, l'espace des lieux du référentiel galiléen. Il nous manque maintenant un ingrédient, la datation.

    En relativité galiléenne, la datation est évidente, et imposée, c'est le temps absolu. Les horloges permettent de savoir directement les différences de dates (les durées) entre les évènements, et déplacer une horloge ne modifie pas sa synchronisation avec les autres horloges. La seule relativité qu'il y a c'est celle des lieux et des vitesses. Quand on change de référentiel, les hyperplans de temps absolu reste les mêmes, par contre les lignes d'univers des nouveaux immobiles sont inclinées par rapport à celles des anciens.

    En relativité restreinte, c'est moins évident. Il n'y a pas de meilleure datation qu'une autre a priori, mais il en est des plus pratique que d'autres. Les horloges mesurent leur temps propre, pas un temps absolu, et déplacer une horloge par rapport à d'autres modifie la synchronisation. Synchroniser deux horloges quand elles sont au même endroit, puis les emmener en d'autres endroits sera généralement un fiasco (bon, si ça se passe sur Terre, avec des moyens de déplacement ordinaires, il faut des horloges atomiques pour voir qu'on a perdu la synchronisation, mais bon, c'est pour le principe). Il vaut mieux utiliser la procédure de Einstein-Poincaré. Si la durée d'aller-retour d'un signal lumineux entre les deux horloges est 2t, alors il faut les régler de façon à ce que vu de l'une (ou de l'autre), l'autre (ou l'une) ait un retard de t.

    Imaginons que l'on ait un réseau d'horloges L1 en mouvement rectiligne uniforme, toutes immobiles les unes par rapport aux autres. Leurs lignes d'univers nous définissent des lieux, un espace dans lequel chaque horloge occupe un point. Synchronisons ces horloges suivant Einstein-Poincaré. Maintenant si on prend un hyperplan de l'espace-temps de l'ensemble D1, qui contient tous les hyperplans orthogonaux aux lignes d'univers de L1, on constate que les horloges sont toutes à la même heure dans cet hyperplan!
    Choisir un ensemble D1 d'hyperplans orthogonaux aux lignes d'univers de L1 semble donc très pratique.
    Si on considère maintenant un autre réseau d'horloges L2 immobiles les unes par rapport aux autres, et en mouvement rectiligne uniforme par rapport à celles de L1, les lignes d'univers correspondantes seront inclinées par rapport à celle du premier. Les hyperplans orthogonaux à ces nouvelles lignes (ensemble D2) auront la même propriété que les précédents : les horloges synchronisées à la Einstein-Poincaré et dont les lignes d'univers appartiennent à L2 (donc sont orthogonales aux hyperplans de D2) indiquent la même heure dans l'hyperplan.
    Les hyperplans de D2 sont inclinés par rapport à ceux de D1. Cela signifie que dans un hyperplan de D2, les horloges de L1 marque une heure qui varie d'un bout à l'autre, et inversement dans D1 pour les horloges de L2.
    Le changement de référentiel modifie l'inclinaison des lignes ET des hyperplans.

    Pour finir, il faut introduire des coordonnées. La datation donnée par les hyperplans est une coordonnée temporelle toute trouvée (que ce soit en galiléenne ou en restreinte), il n'y a plus ensuite qu'à choisir des coordonnées dans l'hyperplan, qui seront des coordonnées spatiales. En regardant, depuis une horloge de L1 qu'on aura choisie comme origine, les horloges de L1 dans un direction, on pourra décréter qu'une horloge ayant un retard de t est à une distance d/c, et que tout évènement se produisant au pied de cet horloge se produit à une distance d/c. On fait la même chose dans deux autres directions orthogonales à la première et entres elles et on a construit des coordonnées cartésiennes pour l'espace généré par L1. On appelle un tel système de coordonnées un système de coordonnées de Lorentz. Pour un référentiel donné (L1+D1), on en a une infinité possible (choix d'orientation des axes + choix de l'origine), il suffit de choisir celui qui est pertinent pour la situation qui nous intéresse.

    Si on considère deux référentiels galiléens, chacun à des systèmes de coordonnées de Lorentz différents, et l'opération pour obtenir les coordonnées d'un évènement dans un système à partir de celles dans l'autre est une transformation de Lorentz. Afin que son expression soit simple, on choisi généralement les axes des repères cartésiens de façon à ce que l'un d'eux soit colinéaire à la vitesse relative des deux référentiel (on prend souvent l'axe des x).

    La transformation de Lorentz, vu dans un plan 1D+1D, est une rotation hyperbolique, qui présente quelques analogies avec la rotation classique

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

  12. #11
    N738139

    Re : Relativité

    Je ne dis pas autre chose. D2 est incliné par rapport à D1. Mais admettons l'espace (vue instantané entre des distances) E1 et E2 (le réseau d'horloges) en postulant les contractions comme apparentes, on comprend qu'à chaque moment D1, on peut faire correspondre E1 avec E2 (E2 étant coupé par une infinité de D2).

    (Si on ne tient pas compte de la vitesse de la lumière.)

    E1 et E2 correspondront à chaque fois à ce que l'on peut appeler E. Et ce que je veux dire c'est que E pourrait avoir à chaque moment D1, une superposition d'une date des D2 (D3, D4, etc.)

    La "bonne" date (prise de plusieurs D2, D3 ou D4, etc.) sera attribuée à une horloge en fonction de sa vitesse au temps D1 dans l'espace E.

    (J'espère que je me suis correctement exprimé.)

  13. #12
    N738139

    Re : Relativité

    Cela permet d'avoir une "topographie" de la réalité à un moment donné où les projections des tangentes en chaque point ne sont que des dates fictives.

    (Ajouter la déformation de E par des "redimensionnement" locaux, on entre dans la relativité générale.)

    Mais à tout moment, on a la description d'une véritable réalité (correspondant à une éventuelle "conscience"/observateur en chaque point/atome de l'espace).

    J'invite à lire Henri Bergson dans "Simultanéité et durée". Il y explique (de façon peu claire malheureusement avec ses propres mots de non-physicien) la dérive à ne pas distinguer réalité "physique" et "philosophie" des maths. (les "successions" correspondant à mes "jauges" et les "dislocations de la simultanéité" correspondant à l'inclinaison/rotation du temps). Malheureusement l'histoire l'a qualifiée trop vite de métaphysicien à tort, alors que si on cherche à comprendre son texte de façon scientifique, on y trouve une véritable explication des transformations de Lorentz.

    L'explication de xv/c^2 dans les transformations de Lorentz étant le principal point de son argumentation :

    "Que d'ailleurs l'observateur en N', au cas où il aurait le don de vision instantanée à distance, apercevrait comme présent en P' ce qui sera l'avenir de P' pour l'observateur en P(')" (Henri Bergson, Simultanéité et durée, 1922)
    Dernière modification par N738139 ; 22/07/2018 à 08h34.

  14. #13
    mach3
    Modérateur

    Re : Relativité

    Je ne comprends quasiment rien à vos deux messages...

    Et je vous supplie d'oublier Bergson pour comprendre la relativité.

    Peu importe, parlons du rapport entre les perceptions des évènements et leur rangements dans des cases lieu+date. Attention pavé, mais j'aimerais bien que vous finissiez par comprendre :

    La lumière est un signal de genre nul. L'intervalle entre tout évènement que je vois (par exemple une fusée d'artifice qui explose au loin) et l'évènement de perception de cet évènement (ma rétine qui reçoit les photons émis par l'explosion) est nul. Ce n'est ni une distance, ni une durée, mais c'est 0.
    On a une ligne d'univers, la mienne, et un point en dehors, qui est l'évènement d'explosion de cette fusée d'artifice. On peut tracer une ligne de genre nul entre les deux, qui représente les photons allant de l'explosion à ma rétine. Cette ligne de genre nul forme un angle hyperbolique infini avec ma ligne d'univers.
    J'ai une horloge avec moi, qui mesure mon temps propre. Je sais donc quand j'ai vu l'évènement. J'aimerais savoir quand il s'est produit. Je sais que la lumière ne se déplace pas instantanément (si j'en envoie vers la lune par exemple, elle ne revient qu'un peu plus de 2 secondes plus tard), donc l'explosion s'est produite avant que je ne la voie. Première solution : on connait la distance, on connait la vitesse de la lumière, et on déduit la date. Oui, mais non, on ne connait pas la distance pour l'instant, on n'a pas défini ce que c'était, et on ne connait pas la vitesse non plus.
    Alors il faut qu'il y ait une horloge à coté de la fusée d'artifice quand elle explose, comme ça en voyant l'explosion, je vois aussi l'heure sur l'horloge, et je sais à quelle heure l'explosion s'est produite. Mais comment régler cette horloge? je ne peux pas la mettre à coté de la mienne, la synchroniser, puis aller la disposer de façon à ce qu'elle soit à coté de la fusée quand elle explosera : la synchronisation sera perdue. Il faut donc une autre méthode.

    Nous allons utiliser la lumière pour définir la notion de distance. Par décret, si la lumière met une durée 2t à faire l'aller-retour entre moi et un objet, alors cet objet est situé à une distance ct, c étant un coefficient dont le rôle est de convertir les unités de temps en unités de distance. Tiens pourquoi c? imaginons qu'il y ait plusieurs objets, le long d'une ligne, aux distances ct, 2ct, 3ct, 4ct,... et que je mesure leurs distances par aller-retour de la lumière. Je mesure 2t pour le premier, 4t pour le second, 6t, 8t, etc. Durant l'aller-retour, la lumière a parcouru 2nct en 2nt. La vitesse de la lumière (au moins en moyenne pour l'instant...) est donc de c, car elle parcourt 2nct en 2nt. C'est le genre nul de la lumière, et cette définition des distances qui sont responsables de la vitesse c (au moins en moyenne sur un aller-retour) de la lumière.

    Si je répète la mesure plusieurs fois de suite, et que la durée 2t change, alors je peux en déduire que la distance change et que l'objet bouge. Problème : si l'objet bouge, alors durant la durée 2t de l'aller-retour, il change de distance, donc la distance ct que je mesure, c'est la distance à quel moment de cette durée 2t ?? Bon, ben pareil, décret, c'est la distance au milieu de la durée 2t. On va dire, quand on aura reçu le signal retour et mesuré 2t, que l'objet, il y a t secondes, était à une distance ct. J'attire bien l'attention sur le fait que ça c'est du décret, de la définition. On pourrait très bien choisir autre chose.
    Positionnons une horloge à distance de nous, de façon à ce que sa distance ct ne change pas, c'est à dire que si on mesure la durée d'aller-retour de la lumière entre elle et nous à plusieurs reprise, on trouve la même durée 2t. Si on observe l'horloge, on constate qu'elle tourne au même rythme que la notre, mais elle n'affiche pas la même heure : normal, on ne l'a pas synchronisée. Quand il sera T-t, on enverra l'ordre à l'horloge distante, via de la lumière, de se mettre à l'heure T, ainsi quand nous l'observerons, nous verrons qu'elle retarde de t par rapport à la notre, ce qui est attendu, vu qu'on suppose que la lumière met une durée t pour parcourir une distance ct.
    Bien, alors faisons en sorte que cette horloge, immobile par rapport à nous (c'est à dire que la mesure de la durée de l'aller-retour de la lumière entre nous et l'horloge ne change pas), croise notre fusée d'artifice exactement au moment où elle explose. En regardant l'explosion, on verra donc l'horloge à coté nous donner une certaine heure, retardant de t par rapport à la notre. A ce moment là notre montre indiquait T, donc, on en déduit que l'explosion s'est produite à une distance ct à l'heure T-t.
    Voilà, super, on a localisé l'explosion en terme de lieu et de date.

    Admettons qu'au moment où je vois cette explosion, je suis sur le trottoir, et qu'un type en voiture passe justement à ce moment là et regarde aussi l'explosion. Est-ce que en appliquant exactement les mêmes définitions, décrets et techniques que moi, il en déduira le même lieu et la même date? Examinons...
    Premier problème, pour lui, l'horloge synchronisée que j'ai utilisée ne tourne pas au même rythme que sa montre. Il doit utiliser une autre horloge, qui sera en mouvement par rapport à celle que j'avais mise en place. Et si on se débrouillait pour que ces deux horloges indiquent la même heure quand elles se croisent et croisent toutes deux la fusée quand elle explose, et bien nos deux montres ne seront pas à la même heure au moment où nous, nous nous croisons et observons l'explosion. Ou encore, si justement on se débrouillait pour que nos deux montres soient à la même heure quand on se croise et observe l'explosion, nos horloges synchronisées respectives n'indiqueront pas la même heure quand elles se croisent et croisent la fusée au moment même où elle explose (*).
    Cela implique le 2e problème : si nos montres indiquent la même heure au moment où on se croise et regarde l'explosion, alors les horloges que l'on voit en même temps que l'explosion, à coté de la fusée, n'indiquent pas les mêmes heures, donc on ne va pas donner la même date à cette explosion.
    Cela implique le 3e problème : si la date n'est pas la même, c'est que la durée de trajet de la lumière n'est pas la même, et comme la vitesse de la lumière est c (au moins en moyenne) et pour moi et pour le gars dans sa voiture (ben oui, il a utilisé les mêmes décrets et définitions que moi pour les distances...), on ne déduit pas la même distance. On ne va pas situer l'explosion au même lieu.

    Bon, c'est enquiquinant quand même tout ça... mais il n'y aurait pas moyen, quand même, de connaitre le vrai lieu et la vraie date de l'explosion, parce que bon, pour le confort de l'esprit, tout ça...

    Alors, on peut faire la supposition qu'il y a un temps absolu et un espace absolu quand même. Mais alors nos horloges ne nous permettent pas de mesurer le temps absolu. Il faudrait une horloge immobile dans l'espace absolu pour qu'elle mesure le temps absolu. Idem, mesurer des distances absolues impliquerait de mesurer la durée de l'aller-retour de signaux lumineux avec une horloge marquant le temps absolu et en étant soi-même immobile dans l'espace absolu.
    Il est donc nécessaire de connaitre notre mouvement par rapport à l'espace absolu pour mesurer des durées et distance absolues et donc situer les évènements à des lieux et des dates absolues.
    Peut-on connaitre le mouvement de quelque chose par rapport à l'espace absolu? Il faudrait qu'il y ait un effet physique détectable... Par exemple, on a vu que la vitesse de la lumière c'était tout le temps c, mais seulement en moyenne, sur l'aller-retour. Yaka mesurer la vitesse de la lumière seulement sur l'aller! Si on trouve plus ou moins que c, c'est qu'on est mouvement par rapport à l'espace absolu! alors allons-y, essayons de faire cette mesure!

    Comment s'y prendre? pour mesurer la vitesse de quelque chose, une première option, c'est de mesurer la variation de la durée d'un aller-retour de la lumière entre cette chose et nous au cours du temps, ou version améliorée, mesurer le décalage Doppler. Mince, ce n'est pas applicable à la lumière (si on envoie de la lumière sur la lumière, il ne se passe pas grand chose...). Il reste cependant une autre option, plus classique. On fait passer la lumière devant deux chronos, séparés par une distance connue, et on regarde l'heure de passage de la lumière devant chaque chrono.
    Bon allons-y, faisons-le! On place nos deux chronomètres à une certaine distance l'un de l'autre, on les synchronise, et il n'y a plus qu'à faire les mesures!
    ...
    Oh! Wait! comment qu'on la mesure la distance entre les chronos? et comment qu'on les synchronise?

    avec la lumière...!?

    ça sent pas bon là.

    Alors pour la distance, on peut se rassurer, on va faire faire des aller-retour à la lumière entre les deux chronos, et bon, OK, ça le fait, on mesure 2t, la vitesse sur l'aller-retour de toutes façon c'est c en moyenne, donc distance ct. Bien.

    Maintenant on synchronise. Le premier chrono va envoyer au second l'ordre se mettre à l'heure T+t, T étant l'heure que le premier indique, comme ça, vu du premier chrono, le second aura un temps t de retard, et c'est ce qu'on attend vu que la lumière doit prendre un temps t pour traverser la distance ct entre les deux à la vitesse c....

    Euh...

    mais ça suppose d'entrée de jeu que la vitesse de la lumière du second au premier chrono, donc la vitesse sur un aller, est justement de c! Et en faisant comme ça, il est obligatoire que notre mesure de la vitesse de la lumière sur un aller donne c, vu qu'on l'a posé au départ par la façon de synchroniser nos horloges.
    Donc on ne peut pas faire comme, ça, il ne faut pas synchroniser nos horloges avec de la lumière, parce que en le faisant, on fait l'hypothèse que sa vitesse sur un aller est toujours de c, alors qu'on cherchait justement à mesurer qu'elle n'était pas toujours de c sur un aller...

    Alors on fait quoi? On peut essayer de synchroniser nos deux chronos quand ils sont côte à côte, puis les emmener, d'une façon bien précise (avec une certaine vitesse bien choisie pour chacun d'eux...) aux lieux de mesure, en se disant que comme les déplacement ont été précis, on sait exactement comment leur synchronisation s'est modifiée. Alors comment connaitre ce mouvement précis? l'analyse en profondeur (*) montre qu'il faut d'abord connaitre la vitesse des chronomètres par rapport à l'espace absolu pour savoir de quelle façon les déplacer pour qu'ils restent synchronisées. Or, si on voulait les synchroniser, c'était pour mesurer la vitesse de la lumière sur un aller, dans le but, justement, de connaitre la vitesse par rapport à l'espace absolu...

    En clair c'est foutu. On ne peut pas le faire. Même si il existait un espace et un temps absolu (ce qui n'est pas exclu par la relativité restreinte, c'est juste que ça ne sert à rien dans la théorie), ils nous sont inconnaissables, et donc inutiles du point de vue scientifique. On peut par confort pour l'esprit, s'imaginer qu'ils existent. Mais ce n'est pas une aide pour comprendre les théories de la relativité, et c'est même généralement un frein, voire une marche arrière.

    m@ch3

    *: points qui mériteraient des explications plus détaillées, mais le post est déjà bien long...
    Never feed the troll after midnight!

  15. #14
    N738139

    Re : Relativité

    On peut très bien croiser des signaux à la même fréquences et ajuster les fréquences, on obtiendra une simultanéité parfaite rendant compte d'un espace bien unique !

  16. #15
    N738139

    Re : Relativité

    Citation Envoyé par N738139 Voir le message
    On peut très bien croiser des signaux à la même fréquences et ajuster les fréquences, on obtiendra une simultanéité parfaite rendant compte d'un espace bien unique !
    Et renvoyer dans le signal la fréquence perçue de l'autre si on a peur d'une dilatation du temps.

  17. #16
    mach3
    Modérateur

    Re : Relativité

    Citation Envoyé par N738139 Voir le message
    On peut très bien croiser des signaux à la même fréquences et ajuster les fréquences, on obtiendra une simultanéité parfaite rendant compte d'un espace bien unique !
    non.

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

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