Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...
Répondre à la discussion
Page 1 sur 2 1 DernièreDernière
Affichage des résultats 1 à 30 sur 47

Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...



  1. #1
    Cruithne

    Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...


    ------

    Bonjour,
    Je suis un "vieil" ingénieur qui n'a étudié ni la théorie de la relativité ni la mécanique quantique lors des études supérieures dans les années 70. Une sorte de dinosaure.
    Après avoir lu quelques articles de vulgarisation sur le paradoxe EPR, j'en suis ... au même point. Il me manque certaines bases.

    Prenons deux photons intriqués au spin (qu'on peut assimiler au moment cinétique) nécessairement égal, ou avec un angle de polarisation déphasé de 90°, en quoi cela pose t'il un problème qu'en mesurant l'état de l'un on puisse en déduire l'état de l'autre, puisque cet état a été déterminé lors de l'intrication ?

    Je me suis demandé si cet état était essentiellement changeant mais il me semble que le moment cinétique n'a pas de raison de changer et si la polarisation change elle n'a pas non plus de raison de changer de manière aléatoire au cours du temps.

    J'ai lu les controverses au sujet des variables cachées local ou non-locales, mais du coup, il me manque les bases

    -----

  2. #2
    bb98

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Bonjour et bienvenue

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    Bonjour,

    Prenons deux photons intriqués au spin (qu'on peut assimiler au moment cinétique) nécessairement égal, ou avec un angle de polarisation déphasé de 90°, en quoi cela pose t'il un problème qu'en mesurant l'état de l'un on puisse en déduire l'état de l'autre, puisque cet état a été déterminé lors de l'intrication ?

    J'ai lu les controverses au sujet des variables cachées local ou non-locales, mais du coup, il me manque les bases
    La mécanique quantique est un théorie sans variables cachées. Bell (pour la théorie) et Aspect( pour l'expérience) ont, en quelque sorte,
    montré que deux particules intriquées, quelque soit la distance les séparant, forment un seul "objet quantique".

    S'il y avait des "variables cachées", en effet, les deux particules, en s'éloignant, emporteraient, en quelque sorte, un paramètre
    supplémentaire et il serait "normal" qu'on découvre ce paramètre en faisant les mesures adéquates.

    Bell a montré théoriquement, que la mécanique quantique était "complète" et ne pouvait pas être complétée par une "couche" de
    variables cachées. Aspect a fait vers 1980 les expériences délicates qui ont montré que la mécanique quantique "fonctionnait'.
    Voir dans la littérature les "inégalités de Bell".

    On peut regarder toutes les vidéos ( grand public ou cours plus pointus) de Alain Aspect qui est un très bon pédagogue.

    Bien sûr attendre d'autres avis
    Bonnes lectures

  3. #3
    pm42

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    puisque cet état a été déterminé lors de l'intrication ?
    Justement, il n'est pas déterminé. Si tu génères plein de particules et que tu mesures, tu vas trouver toutes les valeurs possibles.
    Si tu fais la même chose avec des couples de particules intriquées (a,b) et que tu mesures les a, tu vas trouver là aussi plein de valeurs.

    Par contre, dès que tu mesures un a, tu sais que si on mesure b, on va trouver la même chose. Et pourtant, elles ne peuvent pas communiquer et leur état n'était pas déterminé avant la mesure.

  4. #4
    Cruithne

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Merci à vous deux de vos réponses.
    Je n’arrive toujours pas à comprendre en quoi le phénomène d’intrication pose un problème de compréhension lorsqu'on raisonne en phusique classique. Je vois trois points qui pourraient créer un tel problème, en existe t'il d'autres, lequel d'entre eux est-il le plus pertinent ?

    1) Soit c’est le phénomène d’intrication lui-même qui pose question. On ne pourrait pas expliquer qu’au départ les deux photons émis aient un déphasage nécessairement constant de leur angle de polarisation (ou dans une autre expérience envisagée un spin inversé) et ce quelle que soit sa phase de polarisation ou sa valeur de spin.

    2) Soit pendant le trajet, l’angle de polarisation du photon (onde) varie aléatoirement (ou la valeur du spin). Si ces valeurs varient aléatoirement il n’y a alors aucune raison de conserver les conditions initiales

    3) soit l’angle de polarisation (ou la valeur de spin) sont des valeurs totalement aléatoires qui vont être déterminées au hasard (et on n’a alors plus besoin du tout des conditions initiales) par la mesure, c’est-à-dire que ces valeurs aléatoires dépendront uniquement du résultat de la fonction d'état probabiliste lors l’interaction avec la matière du filtre polarisant.

    Quote bb98 :
    S'il y avait des "variables cachées", en effet, les deux particules, en s'éloignant, emporteraient, en quelque sorte, un paramètre
    supplémentaire et il serait "normal" qu'on découvre ce paramètre en faisant les mesures adéquates.


    Une interprétation de cette réponse pourrait être que l’angle de polarisation ou la valeur de spin ne sont pas un paramètre intrinsèque du photon lorsqu’il voyage, c’est-à-dire qu’ils ont lors de la mesure une valeur aléatoire. Si on pouvait mesurer une telle valeur physique sur le même photon au cours du trajet on aurait des résultats avec une distribution aléatoire (la mesure étant souvent destructive, on ne peut pas faire ce type de mesure sauf par exemple, on peut vérifier que l'angle de polarisation d'un faisceau polarisé ne varie pas en mettant plusieurs filtres polarisants avec le même sens de polarisation l’un à la suite de l’autre, on ne constate pas alors d’extinction du signal lumineux) . C’est-à-dire que cette valeur physique est déterminée aléatoirement lors de la « réduction du paquet d’onde ».

    Quote pm42 :
    Justement, il (l’angle de polarisation) n'est pas déterminé. Si tu génères plein de particules et que tu mesures, tu vas trouver toutes les valeurs possibles. Si tu fais la même chose avec des couples de particules intriquées (a,b) et que tu mesures les a, tu vas trouver là aussi plein de valeurs.


    Si cet état (l’angle de polarisation ou le spin) reste constant tout au long du voyage, il n’est pas nécessaire de connaitre cette valeur au départ lors de l’intrication, il suffira de mesurer la valeur d’un photon pour connaitre celle de l’autre.
    Cependant si l’angle de polarisation varie (de façon continue) avec le temps alors on a un gros problème. Pour que les résultats statistiques de la mesure correspondent aux prédictions il faudrait mesurer les deux photons exactement au même moment or il existe des expériences donnant les résultats attendus avec deux mesures décalées temporellement.
    Dernière modification par Cruithne ; 30/11/2020 à 17h15.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    pm42

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    Je n’arrive toujours pas à comprendre en quoi le phénomène d’intrication pose un problème de compréhension lorsqu'on raisonne en phusique classique.
    Le concept de superposition d'états n'existe pas en physique classique. Il n'y a pas ce "quelque chose est dans plusieurs états, c'est la mesure qui le fige et je ne peux pas le mesurer sans le perturber".

    Tant que tu raisonnes en physique classique où la valeur est déterminée dès le départ, tu ne peux en effet pas voir la particularité de l'intrication.

  7. #6
    Cruithne

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Merci de ta réponse, ça me permet de progresser !
    Mais quelle distance entre ce concept et la représentation usuelle ondulatoire d’un photon qui a une polarisation linéaire ou circulaire !

    Beaucoup d’émissions électromagnétiques d’origine humaine sont polarisées.
    En disant polarisées, j’en déduis que c’est « polarisé à la source », puisqu’on sait qu’elles sont polarisées sans même avoir recours à la mesure.
    Elles passeront donc le filtre polarisant (l’épreuve de la mesure) sans affaiblissement notable.
    Les émissions électromagnétiques de la nature sont en général non polarisées et subiront donc un affaiblissement notable après "l’épreuve" du filtre polarisant.

    Pourrait-on imaginer que l’angle de 90° entre la polarisation des deux photons intriqués émis soit un phénomène crée « à la source » ?
    Si on suppose en plus que cette polarisation est linéaire, il n'y aurait alors plus de paradoxe.
    Dernière modification par Cruithne ; 01/12/2020 à 23h04.

  8. #7
    pm42

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    Pourrait-on imaginer que l’angle de 90° entre la polarisation des deux photons intriqués émis soit un phénomène crée « à la source » ?
    Si on suppose en plus que cette polarisation est linéaire, il n'y aurait alors plus de paradoxe.
    Tu cherches une explication qui contourne une théorie rigoureuse validée massivement. Cela a peu de chance de marcher d'autant qu'il va falloir que tu fasses la même chose pour les intrications de molécules, les condensats de Bose-Einstein, les expériences sur les inégalités de Bell.

    Et il n'y a pas de contradiction : dès qu'on regarde le formalisme de la théorie, c'est cohérent.
    Cela ne correspond pas à notre vision macroscopique intuitive du monde mais pour celle-ci la Terre est plate et le Soleil tourne autour, le plomb tombe plus vite que la plume, le temps et l'espace ne sont pas relatifs...

    La physique fait cela : remettre en cause cette perception intuitive et sinon, on n'aurait pas besoin de modélisations mathématiques et d'expériences reproductibles.
    Ce n'est pas du tout la même chose que de créer des paradoxes.

  9. #8
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Salut,

    Le théorème de Bell est absolument génial, surtout sous sa forme générale. Il est tellement général que si des variables cachées existent alors elles doivent être non locales (comme la théorie de Bohm par exemple). Et si les variables sont locales alors les inégalités doivent être respectées. Il ne fait que deux hypothèses (ce qui est remarquable) : les résultats découlent de variables cachées locales déterministes (quelles qu'elles soient !!!!) et il n'y a aucun signal instantané échangé entre les deux mesures. La démonstration qui utilise une jolie mesure sur l'espace des distribution de probabilité est franchement élégante et assez courte (mais fort technique, d'où ses versions simplifiées comme celle d'Espagnat mais dans des contextes plus restreints).

    La MQ et l'expérience montrent qu'elles sont violées. Ce n'est pas un paradoxe (puisqu'en accord avec la MQ) mais c'est incontournable.

    (le paradoxe c'est juste dans le papier "EPR" où Einstein a commit deux grosses fautes : raisonnement "non local", c'est pas le plus ennuyant, une hypothèse contrafactuelle d'éléments de réalité et on sait combien les raisonnements contrafactuels sont dangereux en MQ... enfin, on le sait depuis, du temps d'Einstein ce n'était pas le cas !!!!)
    Dernière modification par Deedee81 ; 02/12/2020 à 09h44.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  10. #9
    0577

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    en quoi cela pose t'il un problème qu'en mesurant l'état de l'un on puisse en déduire l'état de l'autre, puisque cet état a été déterminé lors de l'intrication ?
    cela ne pose en effet aucun problème particulier. Le fait qu'il existe des corrélations non-triviales entre des mesures faites sur deux systèmes ayant interagi dans le passé est tout à fait naturel, aussi bien en physique classique qu'en physique quantique. Pour comprendre la spécificité quantique de l'intrication, il faut dire plus, il faut décrire de manière quantitative le niveau de corrélation et montrer que le niveau de corrélation de la physique quantique peut être différent de celui de la physique classique (c'est le contenu des inégalités de Bell).

    Un point de vocabulaire: on ne mesure jamais un "état", on mesure toujours une quantité mesurable particulière (une "observable"), par exemple la projection du spin sur un axe donné.
    Dernière modification par 0577 ; 02/12/2020 à 12h14.

  11. #10
    ornithology

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Tout devient plus simple en considérant qu'au départ il y a eu création d'un systeme (une paire) de moment cinétique et impulsion nulle. et rien de plus. si A fait une mesure et obtient m alors B pour la meme mesure va avoir -m. l'explication est que l éloignement ou le temps n'ont pas changé la nullité globale.
    Ou sont les particules? On est la! On est la! (deux fentes de Young)

  12. #11
    Cruithne

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Quote pm42
    Tu cherches une explication qui contourne une théorie rigoureuse validée massivement.

    Je ne cherche pas une explication qui mette en défaut la mécanique quantique ! Loin de moi une idée d'une telle arrogance vu mon niveau quasi-nul de connaissance à ce sujet
    Dans cette discussion je ne demande pas non plus d’expliquer le phénomène d’intrication du point de vue de la mécanique quantique, il y a beaucoup de littérature existant déjà sur ce sujet.
    Mon objectif est beaucoup plus limité, je cherche simplement à comprendre pourquoi il est nécessaire d’avoir recours à une autre théorie que la physique classique, dans notre cas ondulatoire (photon polarisé) pour expliquer les résultats expérimentaux de l’intrication, par exemple de l’expérience d’Aspect.
    La plupart des articles de vulgarisation à ce sujet tentent d’expliquer au béotien le point de vue de la mécanique quantique au sujet de cette expérience, l’explication des inégalités de Bell est souvent d’un niveau mathématique dépassant largement le but de cette discussion, mais je n’ai pas trouvé d’article expliquant en quoi l’intrication et l’expérience d’Aspect contredit la physique classique.
    Je n’aborde pas non plus le concept des variables cachées locales ou non-locales.
    Je propose simplement un raisonnement qui est nécessairement faux du fait qu’il ne nécessite pas de recours à la mécanique quantique et je veux juste comprendre ce qui cloche. Une difficulté supplémentaire étant que je ne maîtrise pas complètement le concept de polarisation d’où ma question précédente : Peut-on supposer une polarisation rectiligne des photons intriqués ?
    Voilà, c’est juste ça, pourquoi ça cloche ?

    Quote Deedee81
    [Le théorème de Bell] est tellement général que si des variables cachées existent alors elles doivent être non locales (comme la théorie de Bohm par exemple). Et si les variables sont locales alors les inégalités doivent être respectées.

    Je n’ai pas abordé le concept de variables cachées et mon propos est des plus simple :
    Une réaction (nucléaire ? je n’ai pas étudié la génération des photons intriqués de l’expérience d’Aspect) crée une paire de photons intriqués avec un angle de polarisation toujours déphasé de 90° l’un par rapport à l’autre.
    Quand on mesure l’angle de polarisation de l’un, l’autre est automatiquement déterminé avec une polarisation déphasée de 90° par rapport au premier.
    Bien, bien, la belle affaire et alors ?

    Quote 0577
    Pour comprendre la spécificité quantique de l'intrication, il faut dire plus, il faut décrire de manière quantitative le niveau de corrélation et montrer que le niveau de corrélation de la physique quantique peut être différent de celui de la physique classique (c'est le contenu des inégalités de Bell).
    Là on comprend déjà qu’il ne va pas être si évident que ça de comprendre l’absence d’explication en physique classique. Certains articles de vulgarisation des inégalités de Bell m’ont paru très embrouillés avec des lancements de dés, des feux rouges/verts, mais je vais chercher un peu plus

  13. #12
    pm42

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    Quote pm42
    Tu cherches une explication qui contourne une théorie rigoureuse validée massivement.

    Je ne cherche pas une explication qui mette en défaut la mécanique quantique ! Loin de moi une idée d'une telle arrogance vu mon niveau quasi-nul de connaissance à ce sujet
    Ok, je me suis mal exprimé. J'aurais du dire "tu as des réflexes de pensée classique". Et la MQ, c'est piégeux de ce coté là : soit on rentre dans le formalisme mathématique ce qui n'est pas forcément abordable, soit on est un peu obligé d'accepter les explications telles quelles. En lisant beaucoup de bonnes vulgarisations, on comprend mieux mais c'est tout.
    Et même là, certains sujets restent pointus.

  14. #13
    ornithology

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Et quand je dis qu'un raisonnement classique explique les corréllations parfaites pour une meme mesure par une loi de conservation classique?
    je ne dis rien sur des mesures differentes.

    i
    Ou sont les particules? On est la! On est la! (deux fentes de Young)

  15. #14
    GBo

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Ton explication sur la "nullité globale" n'est pas classique, ça ne correspond à rien en physique macroscopique

  16. #15
    ornithology

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Meme pas une impulsion totale?
    Ou sont les particules? On est la! On est la! (deux fentes de Young)

  17. #16
    GBo

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Jamais vu cet animal Franchement, des "images" qui correspondent à un mécanisme macroscopique, tu n'es pas le premier à essayer...sans succès.

  18. #17
    ornithology

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Jamais entendu parler du repere lié au centre de masse pour lequel l'impulsion totale est nulle? vraiment?
    jamais?
    Ou sont les particules? On est la! On est la! (deux fentes de Young)

  19. #18
    GBo

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Jamais entendu promis, tu dois faire référence à ce terme d'astronautique c'est ça ?
    http://www.astronautique.wikibis.com...ion_totale.php

  20. #19
    ornithology

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Pigé,
    tu pinailles sur impulsion et quantité de mouvement. peut etre une histoire de génération.
    comme pour masse relativiste qui fait hurler maintenant.
    disons donc quantité de mouvement total.
    Ou sont les particules? On est la! On est la! (deux fentes de Young)

  21. #20
    GBo

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Ah OK, là oui je connais, désolé pour la différence de termes suivant les générations, je n'ai pas fait exprès. Mais pour moi ça ne représente pas une image physique du phénomène dont on parle. Je suppose qu'on a chacun nos images, perso j'en ai une autre mais elle est "magique", forcément.

  22. #21
    ornithology

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    je ne suis pas un fan des images.
    en fait quand on prefere Heisenberg a Schrodinger c'est logique.
    En fait il est difficile de s'en passer completement.
    il suffit de voir les diagrammes de Feynman pour s'en convaincre. D'autres font une allergie avec des mots comme virtuel. Coussin par exemple prefere "hors de sa couche de masse"
    Ca ne vaut pas le coup de s'étriper la dessus.
    ceci dit ma remarque ne concernait pas des mesures sur des projections de spin sur des axes différents
    mais sur des mesures identiques permettant de vérifier qu'un quantité totale nulle au départ pour un systeme de
    deux particules l'est toujours quane Bob et Alice font des mesures partielles et les ajoutent (il n'a pas été supposé que chacune des particules avaient une projection de spin dans une direction donné avec une valeur
    quelconque)
    Il arrive de rares cas ou la MQ donne des résultats attendus par la physique de base et heureusement car
    elle en est sous jacente.
    Ou sont les particules? On est la! On est la! (deux fentes de Young)

  23. #22
    Cruithne

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Eh oui, eh oui, j’ai lâché la bouée …
    De ce qui précède, je n’ai pas eu de réponse simple à la question :
    Pourquoi l’intrication quantique défie t’elle la physique classique ?

    Je propose donc la démarche de démonstration suivante en commençant par cette réponse tautologique :
    Car la tentative d’explication de ce phénomène en physique classique mène à une contradiction.
    Avant d’aller plus loin dans l’explication il me semble donc nécessaire d’étudier et de décrire plus en détail le phénomène et notamment la genèse de l’intrication.
    C’est une étape préliminaire nécessaire à la compréhension du paradoxe de l’intrication quantique, ledit paradoxe étant révélé par l’observation des effets de l’intrication (paire de photons à somme de spin nul, paire de photons avec déphasage orthogonal de polarité).
    Et c’est à cette tâche que je vais donc m’employer.

  24. #23
    Cruithne

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    I have a dream ... que Futura consacre à l'explication de cette contradiction, 1/10 du temps qu'il a dédié à l'énergie noire

  25. #24
    ornithology

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    A ta question j'ai une réponse simple:
    la mécanique quantique ajoute des amplitudes la ou la physique classique ajoute des probabilités.

    je suis désolé pour l'énergie noire je n'ai pas le début de la moindre idée....
    Dernière modification par ornithology ; 04/12/2020 à 18h19.
    Ou sont les particules? On est la! On est la! (deux fentes de Young)

  26. #25
    pm42

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    De ce qui précède, je n’ai pas eu de réponse simple à la question :
    La simplicité et la mécanique quantique sont parfois incompatibles. Il suffit de lire https://fr.wikipedia.org/wiki/Inégalités_de_Bell pour le comprendre.

  27. #26
    ornithology

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    @Cruithne

    Par rapport a la contradiction qui apparait quand on applique la formule de CHSH pour l'inégalité de
    Bell il est intéressant de voir que l'usage des probabilités seules ne permet pas de comprendre ce qui
    se passe avec les fentes de Young. La pas d'intrication a premiere vue.
    Tu prends une seule fente et tu obtiens une tache sur l'écran pour une série d'impacts aléatoires avec une
    probabilité p1(x) . tu bouche cette fente et tu en ouvres une autre plus a droite , ca donne un tache décalée
    avec une probabilité p2(x)
    si tu résonnes classiquement tu vas dire si j'ouvre les deux je vais avoir une probabilité
    p1(x) + p2(x) ce qui est contraire a l'expérience.
    La formule CHSH est une variante plus élaborée de p1 + p2 mais le principe est le meme
    on va supposer qu'il existe une valeur cachée c et calculer des valeurs moyennes. Pour ca on va
    supposer qu'il exisre une densité de PROBABILITES p(c) tq la valeur moyenne de X(c)
    on y ajoute des p(c) comme aurait fait p1 + p2
    pas étonnant que ca contredise la réalité ou ce sont des amplitudes de probabilité
    (des nombres complexes avec des phases) et non des nombres réels positifs en plus.
    Ou sont les particules? On est la! On est la! (deux fentes de Young)

  28. #27
    Pio2001

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Bonjour Cruithne,

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    Je n’arrive toujours pas à comprendre en quoi le phénomène d’intrication pose un problème de compréhension lorsqu'on raisonne en physique classique.
    Je confirme que dans tout ce qui précède, aucun paradoxe n'a été mis en évidence. Ta question est tout-à-fait légitime.
    Les analogies avec des dés ou des cartes dans des enveloppes ne fonctionnent pas.
    Mais tout espoir n'est pas perdu, il existe une bonne analogie. C'est celle qui fait intervenir deux boîtes avec des leviers et une lumière qui s'allume au hasard quand on tire l'un des leviers. C'est cette analogie qui montre qu'il y a quelque chose qui cloche : l'ordre d'allumage des lumières est inexplicable si la machine A n'a pas connaissance du levier tiré sur la machine B.

    Elle est décrite dans le livre de Nicolas Gisin "L'Impensable hasard", que je te conseille, car il répond exactement à ta question.

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    1) Soit c’est le phénomène d’intrication lui-même qui pose question. On ne pourrait pas expliquer qu’au départ les deux photons émis aient un déphasage nécessairement constant de leur angle de polarisation (ou dans une autre expérience envisagée un spin inversé) et ce quelle que soit sa phase de polarisation ou sa valeur de spin.
    Pas de mystère là-dedans.

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    2) Soit pendant le trajet, l’angle de polarisation du photon (onde) varie aléatoirement (ou la valeur du spin). Si ces valeurs varient aléatoirement il n’y a alors aucune raison de conserver les conditions initiales
    On pourrait aussi le supposer. Cela ne poserait pas de problème non plus.

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    3) soit l’angle de polarisation (ou la valeur de spin) sont des valeurs totalement aléatoires qui vont être déterminées au hasard (et on n’a alors plus besoin du tout des conditions initiales) par la mesure, c’est-à-dire que ces valeurs aléatoires dépendront uniquement du résultat de la fonction d'état probabiliste lors l’interaction avec la matière du filtre polarisant.
    Pas de problème non plus. D'ailleurs, cette idée que le résultat dépende de l'interaction avec la matière du filtre polarisant porte un nom, c'est une variable cachée contextuelle, et cela fait l'objet du théorème de Kochen-Specker, qui dit que la mécanique quantique est incompatible avec toute description à variables cachées non contextuelles.
    Autrement dit, même avec des actions insantanées à distance (variables cachées non locales), il serait impossible que les polarisations qu'on observe soit des propriétés que possède chaque photon au départ. S'il y a mécanisme qui détermine le résultat de la mesure (ce dont on se passe en mécanique quantique, pour en rester à de simples probabilités), alors ce mécanisme devra faire intervenir des éléments extérieurs.

    Oh, et au fait, une "variable cachée", ce n'est rien d'autre que ce que tu appelles une "condition initiale". C'est un "quelque chose", connu ou non, qui détermine le résultat de la mesure.

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    Une interprétation de cette réponse pourrait être que l’angle de polarisation ou la valeur de spin ne sont pas un paramètre intrinsèque du photon lorsqu’il voyage, c’est-à-dire qu’ils ont lors de la mesure une valeur aléatoire. [...] C’est-à-dire que cette valeur physique est déterminée aléatoirement lors de la « réduction du paquet d’onde ».
    Bien essayé, mais ça ne suffit pas non plus à expliquer les résultats, qui restent incompatibles avec ce modèle.

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    Beaucoup d’émissions électromagnétiques d’origine humaine sont polarisées.
    En disant polarisées, j’en déduis que c’est « polarisé à la source », puisqu’on sait qu’elles sont polarisées sans même avoir recours à la mesure.
    Elles passeront donc le filtre polarisant (l’épreuve de la mesure) sans affaiblissement notable.
    Les émissions électromagnétiques de la nature sont en général non polarisées et subiront donc un affaiblissement notable après "l’épreuve" du filtre polarisant.

    Pourrait-on imaginer que l’angle de 90° entre la polarisation des deux photons intriqués émis soit un phénomène crée « à la source » ?
    Petit aparté, qui n'explique en rien le paradoxe, mais qui peut te montrer un début de défférence entre la description classique et la description quantique.

    Imaginons une source de lumière polarisée verticalement, et plaçons sur son trajet un polariseur orienté ni verticalement (qui laisserait tout passer), ni horizontalement (qui bloquerait tout), mais un peu de travers, de sorte que 90 % de l'intensité lumineuse soit transmise.
    A présent, plaçons des filtres gris (non polarisants) sur le trajet de la lumière de façon à diminuer l'intensité lumineuse. Empilons les filtres jusqu'à ce que l'intensité soit si faible qu'on reçoive en moyenne un photon toutes les secondes.
    On va alors constater que derrière le polarisant, le flux de photon passe de 10 photons toutes les 10 secondes à 9 photons toutes les 10 secondes. On retrouve bien les 90% de transmission, mais quantifiés.
    Ensuite, utilisons des appareils ultramodernes, dont un émetteur de photons polarisés capable d'envoyer des photons à la demande, et un détecteur de photons individuels. Envoyons les photons un par un. On constate qu'en moyenne, un photon envoyé sur dix ne traverse pas le polariseur. Pourtant, en pratique, tous les photons envoyés sont identiques, et ils sont tous de polarisation verticale (100 % de transmission dans un polariseur vertical, 0% dans un polariseur horizontal).

    Pourquoi de temps en temps l'un de ces photons ne se comporte pas comme les autres ? Voilà un exemple de phénomène purement quantique.

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    Quand on mesure l’angle de polarisation de l’un, l’autre est automatiquement déterminé avec une polarisation déphasée de 90° par rapport au premier.
    Bien, bien, la belle affaire et alors ?
    C'est une bonne question, et nous n'y avons toujours pas répondu.

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    Certains articles de vulgarisation des inégalités de Bell m’ont paru très embrouillés avec des lancements de dés, des feux rouges/verts, mais je vais chercher un peu plus
    Ouiii ! C'est ça, c'est celle avec les feux rouge et vert, normalement, celle là elle marche, avec l'opérateur qui a le choix d'appuyer sur un bouton ou sur un autre, et il y a un feu ou un autre qui s'allume.

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    I have a dream ... que Futura consacre à l'explication de cette contradiction, 1/10 du temps qu'il a dédié à l'énergie noire
    Ca a été fait en plus. Il y avait une discussion dans le forum avec le bon exemple. Ca doit dater d'avant 2010. Mais je ne suis jamais arrivé à retrouver où.
    Dans un espace vectoriel discret, les boules fermées sont ouvertes.

  29. #28
    Cruithne

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Citation Envoyé par ornithology
    … l'usage des probabilités seules ne permet pas de comprendre ce qui se passe avec les fentes de Young.
    C’est un des rares TP d’optique dont je me souviens pour illustrer la nature ondulatoire de la lumière, diffraction, interférence d’ondes monochromatiques. Et dans mon souvenir d’ailleurs, il était plus facile de lire le résultat sur un bouquin de physique, que de voir apparaitre ces satanées franges.

    Citation Envoyé par Pio2001
    … Ensuite, utilisons des appareils ultramodernes, dont un émetteur de photons polarisés capable d'envoyer des photons à la demande …
    Donc, de ce qui précède, arriver créer un phénomène d’interférence avec ces appareils modernes et nos fentes de Young, là, ça me paraît bien difficile à expliquer en optique ondulatoire ! Oui, là il me semble qu’il faut bien passer à autre chose …

  30. #29
    Cruithne

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Citation Envoyé par Pio2001
    … Imaginons une source de lumière polarisée verticalement, et plaçons sur son trajet un polariseur orienté ni verticalement (qui laisserait tout passer), ni horizontalement (qui bloquerait tout), mais un peu de travers, de sorte que 90 % de l'intensité lumineuse soit transmise. …
    J’ai lu aussi qu’en mettant plusieurs filtres polarisés un à la suite de l’autre et légèrement déphasés l’un par rapport à l’autre, on arrivait à faire « tourner » la polarisation de la lumière. Ca illustre bien il me semble un nécessaire « brouillard » d’onde …

  31. #30
    azizovsky

    Re : Non-localité, intrication, paradoxe EPR, etc...

    Citation Envoyé par Cruithne Voir le message
    [B]
    Quand on mesure l’angle de polarisation de l’un, l’autre est automatiquement déterminé avec une polarisation déphasée de 90° par rapport au premier.
    Bien, bien, la belle affaire et alors ?
    Citation Envoyé par Pio2001 Voir le message
    C'est une bonne question, et nous n'y avons toujours pas répondu.
    Si je comprend, la réponse est dans le postulat de réduction de paquet d'onde .
    Mathématiques:
    Le postulat est ce que le mathématicien demande qu'on lui accorde et qui sert de fondement au reste de son exposé ; il n'est cependant pas par définition interdit de le démontrer plus tard. En ce sens, le postulat se distingue de l'axiome
    Wiki.
    est ce que c'est la même définition en physique?

Page 1 sur 2 1 DernièreDernière

Discussions similaires

  1. Paradoxe de Fermi => Ce n'est peut-être plus un paradoxe !
    Par _Goel_ dans le forum Discussions scientifiques
    Réponses: 194
    Dernier message: 23/09/2017, 15h53
  2. Pourquoi le paradoxe de l'écrivain est-il un paradoxe temporel ?
    Par Axo dans le forum Science ludique : la science en s'amusant
    Réponses: 9
    Dernier message: 20/07/2014, 18h27
  3. Non localité
    Par emaanet dans le forum Physique
    Réponses: 36
    Dernier message: 23/01/2012, 12h27
  4. Non localité intrication et relativité
    Par Floris dans le forum Physique
    Réponses: 59
    Dernier message: 08/08/2008, 19h08
  5. non localité/intrication quantique
    Par benjgru dans le forum Physique
    Réponses: 16
    Dernier message: 13/04/2007, 08h00