Salut,
Voilà un sujet qui va plaire à certains
Excellent article que je conseille (on trouve d'autres articles en accès libre sur le net, mais c'est celui-là que j'ai lu).
https://www.pourlascience.fr/sd/phys...onde-25514.php
Résumé en gros :
Les nombres complexes en physique doivent-ils être vu comme un simple outil de calcul simplifiant la vie ou est-ce plus profond que cela ?
On a longtemps cru qu'on pouvait (en principe) se passer des nombres complexes. Par exemple, lorsqu'on décrit une onde il est plus souvent pratique de la décrire par une fonction complexe. Mais on peut s'en passer en décrivant par exemple l'amplitude et la phase séparément. Et de fait en physique classique c'est toujours possible de s'en passer.
Certains ont essayé de formuler une mécanique quantique qui ne fait appel qu'aux nombres réels. A la base, ça parait évident, là aussi on peut juste séparer partie réelle et imaginaire dans la fonction d'onde. De fait à une particule, ça va. Mais dans le cas plus général, un état est décrit par un vecteur d'un espace de Hilbert complexe. Se débarrasser des complexes est plus difficiles (étant entendu que si on écrit tout complexe sous la forme a + ib, cela ne suffit pas => le "i" reste parfois indispensable).
Donc, une version "réelle" de la MQ a été élaborée (bon, pas facile d'avoir une ref, mais j'ai trouvé ça : https://physics.stackexchange.com/qu...omplex-numbers )
Elle donne les mêmes résultats que la MQ traditionnelle dans nombre de cas : avec une seule particule, deux particules intriquées, le calcul quantique, la crypto quantique, etc....
Donc on a longtemps cru que cette version était équivalente et non réfutable.
Mais ce n'était pas strictement prouvé !
C'est la question que Marc-olivier Renou s'est posé (avec des collègues). Et il a prouvé que non !!!!! L'expérience est la suivante.
Une source S1 émet deux particules intriquées A et B. Une source S2 émet deux (autres) particules intriquées C et D.
Un observateur effectue une mesure "spéciale" sur B et C appelée "mesure de Bell", cela conduit à l'intrication de A et D.
Ils ont prouvé (article technique disponible aussi via google schoolar par exemple) que les statistiques de mesures sur A et D (prédites par la MQ) ne peuvent pas être reproduite par une "MQ réelle". Et comme ce genre d'expérience est courant (dans les recherches sur l'internet quantique par exemple) cela réfute l'approche "réelle".
Il reste à comprendre le sens physique profond d'une telle présence incontournable des nombres complexes !!!!! Mais aussi ses conséquences sur la compréhension de la MQ. Comme quoi la MQ n'a pas fini de nous étonner
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