Toujours ces croisades anti-psychanalyse qui mettent Freud directement au bûcher sans passer par la case départ (voire la case arguments). Ignorons aussi le fait que la discipline est centenaire et qu'elle a connu de profondes remises en question. Et qu'elle est tout sauf sourde et aveugle aux différentes avancées des sciences dures de l'esprit. Mais c'est tellement facile de tout mettre dans le même panier.
Elle n'est ni une science ni une thérapeutique, mais une méthode d'investigation des processus inconscients. Donc déjà là-dessus on est tranquille concernant les hors-sujets.
Pour ce qui est des rêves, la psychanalyse en a effectivement proposé plusieurs explications (je ne parle pas de l'interprétation de ceux-ci). Globalement, je pense qu'il est admis dans la discipline qu'effectivement, plusieurs facteurs concourent à "décider" de l'imagerie d'un rêve, dont les expériences de l'état de veille, le contexte du sommeil, et l'inconscient.
La publication d'Allan Hobson ne manque pas d'intérêt, mais je peine à voir comment il arrive à ces conclusions... "le cerveau donne du sens à des signaux d’origine interne et effectue, tant bien que mal, une intégration de ces significations, en utilisant des informations stockées : des « restes du jour », des préoccupations persistantes (notamment des conflits non résolus), des souvenirs d’événements passés."
Préoccupations persistantes, conflits non-résolus, souvenirs d'événements passés... Oui ? Il parle pas lui-même de contenu latent là ? Et donc d'inconscient ? C'est un peu maladroit de reprendre ces termes...
Si l'imagerie d'un rêve n'est que "restes du jour", et "synthèse imparfaite de données", il devrait être facile de la lire, et pourtant c'est rarement le cas (ne lui déplaise, le type doit pas beaucoup entretenir son rappel de rêve...). En suivant sa logique, autant conclure que le contenu n'a aucun sens et est purement aléatoire, ce qui serait faux également : quid des rêves récurrents ?
Je comprends pas ce qui est si difficile à admettre dans le fait que le rêve réactive (aussi) un contenu latent, contenu rappelé à la surface de l’inconscient par les expériences de la période de veille et par le spectre du langage.
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