Ce que tu dis est vrai.Envoyé par Argawaen
Si nous avions une connaissance totale du passé, nous aurions une très grande latitude de choix concernant l’avenir.
Cependant, ce faisant, cette liberté reposerait sur notre ignorance de l’avenir, supposé non déterminé. Ce qui, localement à notre condition humaine, correspond effectivement à la réalité.
Mais, dans l’absolu d’un réel déterministe, le futur devrait également être connu de la même manière que le passé et ce, sur toute l’étendue du temps.
Dans ce cas, la connaissance absolue du temps dans sa totalité passée et future, nous contraindrait à constater que, quelles que puissent être nos décisions, elles résulteraient elles aussi d’un déterminisme total. Et c’est bien à cet endroit que disparaît le libre arbitre.
Heureusement pour nous, l’avenir ne nous est pas accessible, la globalité du temps nous est interdite et, de cette ignorance locale à notre humanité, nous constatons légitimement la réalité de notre libre arbitre.
Oui, c’est en gros cela.Envoyé par Argawaen
Il ne faut cependant pas donner à cette image plus d’importance qu’elle n’en a.
Par exemple, je ne cherche pas à dire que la bactérie dispose d’une "conscience" égale à la nôtre, lui permettant un libre arbitre fondé sur une "raison".
L’idée est beaucoup plus simple. Elle serait d’identifier le prototype élémentaire d’un choix qui se distinguerait du déterminisme de la pierre qui tombe.
Quels que puissent être les interactions complexes des actions et réactions qui s’exercent sur la pierre dans l’avalanche, je sais qu’une fois immobilisée, elle ne peut pas être ailleurs que là où elle est.
En revanche, si je place une bactérie dans un milieu hétérogène acide et basique, il existe une petite possibilité pour que la bactérie "choisisse" de se déplacer en contradiction avec ce qui était attendu, en se dirigeant par exemple vers une zone trop acide ou trop basique, au risque vital du maintient de son homéostasie.
C’est d’ailleurs ce que l’on peut suspecter en explorant certains écosystèmes sous-marins volcaniques, où l’eau est parfois à température d’ébullition, avec des concentrations de souffre telles, qu’ils sont ordinairement considérés comme incompatibles avec le vivant.
Et pourtant, on y trouve des organismes en pagaille. Par quel extraordinaire mystère ont-ils fait ce "choix" totalement improbable ?
Appliqué à la pierre, cela reviendrait à observer qu’elle remonterait délibérément l’avalanche, pour finir en haut de la montagne !
Appliqué à la bactérie, bien sûr que non.Envoyé par Argawaen
En revanche, je verrai assez bien une filiation permettant de décrire la structure de nos pensées et de notre conscience.
Quelque chose qui, partant de ces éléments prototypaux élémentaires, organisés en générations successives d’organisations de plus en plus complexes, finiraient par produire ce que nous sommes.
Cela dit, je le répète, ce n’est qu’une illustration destinée à nous faire toucher du doigt que notre esprit n’est pas issu de rien, et qu’il n’est pas étranger à la matière dont il provient.
En supposant avoir été plus clair,
Amicalement,
Aigoual.
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