Bonjour,
Pas d'accord du tout, ce n'est pas parce que cela te paraît clair que c'est la réalité.
C'est marrant ce débat qui revient de manière récurrente : pourquoi le taux de pénétration d'un moyen de production électrique intermittent ne peut dépasser son taux de charge, car c'est bien comme cela que le problème est posé il me semble. On pourrait affirmer cela si à n'importe quel instant et de manière totalement aléatoire pour cette source intermittente on avait soit la puissance nulle, soit la puissance crête, mais est ce le cas par exemple pour l'éolien réparti sur l'ensemble du territoire français ? non pour l'éolien par exemple il y a une distribution des puissances qui n'est pas uniforme et il y a également un spectre de fréquence avec des fréquences élevées d'autant plus atténuées que la surface du parc éolien pris en compte est grande. Détails qui ne sont pas pris en compte par ce qu'avance Gilles.
En France on peut arriver à un taux de pénétration de l'éolien de 50 % avec un pourcentage marginal de perte dû aux écrêtages pour puissance éolienne trop importante, disons moins de 5% de la production éolienne perdue pour cette raison, ce qui revient à considérer un surcoût de l'éolien inférieur à 5% du coût sans cet écrêtage.
Et cela :
- en considérant que les 50 autres % sont fournis par des centrales ajustables genre gaz, biogaz, hydraulique,…
- sans moyens de stockage d'énergie genre STEP, avec les STEP les pertes dues à l'écrêtage de l'éolien seraient moindres mais difficile de savoir de combien,
- sans prendre en compte les échanges import-export qui pourraient aussi atténuer les pertes d'écrêtage de l'éolien, mais si la production éolienne est forte en France avec une demande faible il y a aussi une forte probabilité pour qu'il en soit de même pour les pays voisins, je signale que ce mécanisme permet quand même de disposer de 7 GW en import et de 14 GW en export.
- en considérant le taux de charge annuel de l'éolien français actuellement de l'ordre de 22 à 25 %, avec une bonne part d'éolien offshore qui présente un taux de charge de 40 %, le problème serait évidemment plus facile à résoudre et les pertes dues à l'écrêtage seraient moindre.
Le but de l'exercice n'est pas de démontrer que l'on peut installer un parc éolien très important, il y a bien d'autres raisons qui limiteront la taille de ce parc, mais uniquement de montrer que le raisonnement liant taux de pénétration et taux de charge ne s'appuie sur rien de réel.
Je signale que la démonstration est possible à partir de données réelles, RTE publie les productions des différentes sources électriques (y compris pour l'éolien) quart d'heure par quart d'heure depuis juillet 2010 :
http://www.rte-france.com/fr/develop...cite-francaise
Si quelqu'un ici veut s'amuser à faire des manip sur des données réelles et non sur des hypothèses branlantes, je peux fournir un fichier compilant toutes ces données depuis 08/07/2010 jusqu'à 01/05/2011.
Ces données permettent de vérifier tout ce que je viens de raconter, mais ça demande un peu de boulot.
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