Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi - Page 4
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Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi



  1. #91
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi


    ------

    Je n'ai pas été assez précis, j'ai cherché à faire correspondre LTB et Schwarzschild sans spécifier à l'avance que M est constant, et le fait d'imposer cette correspondance exige que M soit constant (ou que E<-0,5 donc un grr de mauvais signe impliquant me semble t'il des comobiles de genre espace, i.e. supraluminiques).

    J'ai dû, comme toi, m'y reprendre à plusieurs fois pour ne pas faire d'erreurs (et il faut que je vérifie une dernière fois).

    m@ch3

    -----
    Never feed the troll after midnight!

  2. #92
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Désolé, je n'avais pas compris...

    Je reverrai mon calcul demain. Le résultat semble cohérent au coeff numérique près.
    Le paramètre n'est pas libre pour autant puisqu'il est contraint par l'équation d'évolution .

    NB : le paramètre de la solution LTB respectant la relation n'est la masse "classique" qu'à un facteur près.
    C'est le papier de Bondi qui m'a ouvert les yeux à ce sujet : il utilise un paramètre tel que , et fait la distinction entre cette masse, invariante, et la masse gravitationnelle effective - l'une donne le potentiel newtonien, l'autre le potentiel einsteinien.

  3. #93
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Bon, attention, cambouis...

    On veut trouver à quelle condition on a bien quand on fait correspondre LTB et Schwarzschild.

    alors on repart de :




    Il est utile pour la suite d'utiliser l'équation d'évolution pour réécrire ces expressions :




    Afin de limiter les risques d'erreurs, nous allons calculer les différentielles de termes simples de ces expressions, afin d'en extraire les dérivées partielles nécessaires.



    (1)
    ________________





    Donc

    on obtient donc : et



    (2a)
    (2b)
    ________________




    (3)
    ________________

    Nous avons maintenant toutes les pièces du puzzle. Dérivons par rapport à r






    Dérivons par rapport à












    On a donc si :






    Soit , M est une constante
    Soit , ou encore

    Pfiou...

    m@ch3
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  4. #94
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message

    Pfiou...
    Comme tu dis ! Mais vu le résultat, je te fais confiance pour les calculs

    De mon côté j'ai fait beaucoup plus simple en imposant M'=0 dès le début. Mais tu as raison, je n'ai pas démontré que la seule solution avec M constante est celle de Schwarzschild. Et je n'ai pas encore trouvé l'erreur... Sans elle, le développement ci-dessous revient à montrer que, si on prend M'=0, il n'y a pas d'autre contrainte que l'équation d'évolution, puisque en dérivant celle-ci par rapport à t, on aboutit directement au même résultat.










    En remarquant que et ,





    Alors qu'en fait on devrait trouver (en dérivant l'équation d'évolution)

  5. #95
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par yves95210 Voir le message

    il me semble que ce doit être un moins entre les deux termes du numérateur.

    De mon côté j'ai fait beaucoup plus simple en imposant M'=0 dès le début. Mais tu as raison, je n'ai pas démontré que la seule solution avec M constante est celle de Schwarzschild.
    Montrer qu'il y a correspondance en supposant M'=0 d'entrée démontre que le cas M'=0 de LTB est forcément la géométrie de Schwarzschild, cela est acquis (et effectivement plus simple à faire). Mais effectivement, cela n'empêche pas, a priori, qu'il puisse exister au moins un cas avec M non constant qui serait quand même de la géométrie de Schwarzschild (intuitivement on conjecture aisément ça ne doit pas être possible, mais ce n'est pas suffisant). En n'imposant rien sur M' on montre par contre que la correspondance ne marche que si M'=0 (ou si on viole la définition de E). Pour le coup on est sûr qu'il n'existe aucun cas LTB "légal" avec M non constant qui serait de la géométrie de Schwarzschild.

    Pour aller un peu plus loin, cela fonctionne en général dans tout domaine vide d'une solution LTB. Par exemple si on imagine un univers avec des coquilles de poussières concentriques séparées par du vide, la métrique dans chaque "inter-coquille" vide est celle de Schwarzschild, avec comme paramètre M la masse des coquilles qui sont en-dessous. Ce genre de cas de figure doit d'ailleurs être très intéressant à étudier dans le cadre de la croissance d'un trou noir sur lequel des coquilles sphériques tomberaient successivement, il me semble avoir vu un cas ce genre dans un des articles que tu as cité dans l'autre fil (un papier sur les horizons ou sur les MTT je ne sais plus). J'ai hâte d'en arriver à maîtriser un tel cas, on va apprendre beaucoup de choses! même si cela ne reste qu'un modèle très idéalisé et très loin de la réalité, c'est largement plus intéressant qu'un trou noir statique.

    Je reviens là dessus :

    Le paramètre n'est pas libre pour autant puisqu'il est contraint par l'équation d'évolution .
    L'expression de la métrique LTB avec M'=0 semble réglée par deux paramètres qui ont un rôle bien différent :
    -le paramètre M permet de choisir une géométrie de Schwarzschild, c'est un choix physique
    -la fonction E permet de choisir sous quel angle on "regarde" cette géométrie de Schwarzschild (c'est le choix d'un ensemble de géodésiques radiales qu'on prend comme comobiles). Contrairement à des cas avec M non constant, ce choix n'a pas d'impact sur la physique dans ce cas particulier : il n'y a aucune poussière dont la dynamique va être pilotée par E et qui va donc impacter toute la géométrie. On note que c'est similaire au cas M=0, où, quelque soit E, c'est la géométrie de Minkowski.
    E et M conditionnent la forme de A qui doit être solution de l'équation d'évolution.

    m@ch3
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  6. #96
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    Montrer qu'il y a correspondance en supposant M'=0 d'entrée démontre que le cas M'=0 de LTB est forcément la géométrie de Schwarzschild, cela est acquis (et effectivement plus simple à faire). Mais effectivement, cela n'empêche pas, a priori, qu'il puisse exister au moins un cas avec M non constant qui serait quand même de la géométrie de Schwarzschild (intuitivement on conjecture aisément ça ne doit pas être possible, mais ce n'est pas suffisant). En n'imposant rien sur M' on montre par contre que la correspondance ne marche que si M'=0 (ou si on viole la définition de E). Pour le coup on est sûr qu'il n'existe aucun cas LTB "légal" avec M non constant qui serait de la géométrie de Schwarzschild.
    Oui. J'avais bien compris ta démarche (même si pas du premier coup...). En fait, tu as trouvé une nouvelle démonstration du théorème de Birkhoff.

    Pour aller un peu plus loin, cela fonctionne en général dans tout domaine vide d'une solution LTB. Par exemple si on imagine un univers avec des coquilles de poussières concentriques séparées par du vide, la métrique dans chaque "inter-coquille" vide est celle de Schwarzschild, avec comme paramètre M la masse des coquilles qui sont en-dessous. Ce genre de cas de figure doit d'ailleurs être très intéressant à étudier dans le cadre de la croissance d'un trou noir sur lequel des coquilles sphériques tomberaient successivement, il me semble avoir vu un cas ce genre dans un des articles que tu as cité dans l'autre fil (un papier sur les horizons ou sur les MTT je ne sais plus). J'ai hâte d'en arriver à maîtriser un tel cas, on va apprendre beaucoup de choses! même si cela ne reste qu'un modèle très idéalisé et très loin de la réalité, c'est largement plus intéressant qu'un trou noir statique.
    Bien d'accord. Et effectivement c'était dans le papier sur les MTT.

    L'expression de la métrique LTB avec M'=0 semble réglée par deux paramètres qui ont un rôle bien différent :
    -le paramètre M permet de choisir une géométrie de Schwarzschild, c'est un choix physique
    -la fonction E permet de choisir sous quel angle on "regarde" cette géométrie de Schwarzschild (c'est le choix d'un ensemble de géodésiques radiales qu'on prend comme comobiles). Contrairement à des cas avec M non constant, ce choix n'a pas d'impact sur la physique dans ce cas particulier : il n'y a aucune poussière dont la dynamique va être pilotée par E et qui va donc impacter toute la géométrie. On note que c'est similaire au cas M=0, où, quelque soit E, c'est la géométrie de Minkowski.
    E et M conditionnent la forme de A qui doit être solution de l'équation d'évolution.
    Sans oublier le paramètre t0(r)...

    Avant que tu commences tes développement j'avais imaginé partir de Schw avec des observateurs en chute libre lâchés avec une vitesse initiale nulle depuis une "distance" r0 (ou A0) quelconque et à un instant t0 quelconque, et utiliser le temps propre de ces observateurs pour passer à la métrique LTB.

  7. #97
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par yves95210 Voir le message
    En fait, tu as trouvé une nouvelle démonstration du théorème de Birkhoff.
    mince, j'avais pas remarqué! c'est plutôt cool! mais ne serait-ce pas une preuve limitée au cas sans pression? un genre de sous-théorême de Birkhoff, moins général?

    Avant que tu commences tes développement j'avais imaginé partir de Schw avec des observateurs en chute libre lâchés avec une vitesse initiale nulle depuis une "distance" r0 (ou A0) quelconque et à un instant t0 quelconque, et utiliser le temps propre de ces observateurs pour passer à la métrique LTB.
    Piste intéressante. Je ne sais pas trop dans quelle direction partir pour l'instant. Peut-être commencer par les cas Lemaitre et Novikov, histoire de rester sur du connu. Il y a un cas qui m'intéresse beaucoup aussi (et ça plaira peut-être à Mailou), une sorte d'anti-Novikov : Novikov ce sont des chuteurs avec culmination (énergie mécanique négative), Lemaitre ce sont des chuteurs dont la vitesse à l'infini est nulle (énergie mécanique nulle), mais ça donne quoi pour des chuteurs dont la vitesse à l'infini est non nulle (énergie mécanique positive) ?

    m@ch3
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  8. #98
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    mince, j'avais pas remarqué! c'est plutôt cool! mais ne serait-ce pas une preuve limitée au cas sans pression? un genre de sous-théorême de Birkhoff, moins général?
    C'est déjà ça ! D'ailleurs je ne savais pas que le théorème s'appliquait au cas avec pression (ce que je viens de vérifier dans le bouquin de Ellis et Hawking, dont j'ai trouvé le lien en réf dans la page wikipedia sur le théorème de Birkhoff).

    Piste intéressante. Je ne sais pas trop dans quelle direction partir pour l'instant. Peut-être commencer par les cas Lemaitre et Novikov, histoire de rester sur du connu. Il y a un cas qui m'intéresse beaucoup aussi (et ça plaira peut-être à Mailou), une sorte d'anti-Novikov : Novikov ce sont des chuteurs avec culmination (énergie mécanique négative), Lemaitre ce sont des chuteurs dont la vitesse à l'infini est nulle (énergie mécanique nulle), mais ça donne quoi pour des chuteurs dont la vitesse à l'infini est non nulle (énergie mécanique positive) ?
    Est-ce que la question a un sens physique ?... (déjà j'ai un peu de mal avec l'idée de chuteurs partant de l'infini, comme d'ailleurs avec l'idée d'observateur à l'infini - sauf comme approximation -, raison pour laquelle il me semblait plus physique de raisonner dans le cas que je décrivais)

  9. #99
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par yves95210 Voir le message
    Est-ce que la question a un sens physique ?... (déjà j'ai un peu de mal avec l'idée de chuteurs partant de l'infini, comme d'ailleurs avec l'idée d'observateur à l'infini - sauf comme approximation -, raison pour laquelle il me semblait plus physique de raisonner dans le cas que je décrivais)
    oui, parce qu'en définitive, on se moque de ce qui se passe à l'infini finalement, on s'intéresse au point de vue (c'est pour ça que ça intéresserait mailou) de chuteurs plus ou moins proches de l'horizon, dont les vitesses radiales sont soit "faibles" (cumination = Novikov), soit de libération (culmination à l'infini = Lemaitre), soit supérieures à la libération ("anti-Novikov"), avec un cas entrant et un cas sortant pour les deux derniers.

    m@ch3
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  10. #100
    Mailou75

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par yves95210 Voir le message
    Est-ce que la question a un sens physique ?... (déjà j'ai un peu de mal avec l'idée de chuteurs partant de l'infini, comme d'ailleurs avec l'idée d'observateur à l'infini - sauf comme approximation -, raison pour laquelle il me semblait plus physique de raisonner dans le cas que je décrivais)
    Oui ça a un sens. Si on ne veut pas traiter avec l’infini il suffit de considérer que c’est une chute depuis Rmax avec une vitesse initiale supérieure à Vlib. (Lemaitre c’est pour Vlib ou départ avec vitesse nulle à l’infini).

    Edit : croisement mais on dit la même chose
    Dernière modification par Mailou75 ; 17/12/2019 à 13h10.
    Trollus vulgaris

  11. #101
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par Mailou75 Voir le message
    Oui ça a un sens. Si on ne veut pas traiter avec l’infini il suffit de considérer que c’est une chute depuis Rmax avec une vitesse initiale supérieure à Vlib. (Lemaitre c’est pour Vlib ou départ avec vitesse nulle à l’infini).

    Edit : croisement mais on dit la même chose
    Oui, je suis d'accord (avec vos deux messages). Mais mon idée revenait au même : il "suffit" de faire tendre r0 vers l'infini dans les équations, ou, ce à quoi j'avais pensé aussi, autoriser une vitesse radiale non nulle en t0.

    Ceci dit, ce n'est pas forcément le cas M=constante qui m'a motivé à m'intéresser à la solution de Lemaître-Tolman

    (et je ne suis toujours pas passionné par ce qui est supposé se passer à l'intérieur d'un trou noir, du moins tant qu'on se limite à la description qu'en donne la RG avec ses solutions plus ou moins "singulières". Mais je suis quand-même curieux de voir si le fait de ne pas se limiter un espace vide de matière conduit à des résultats différents, y compris sous l'horizon apparent. Il me semble que non, sauf en cas de "croisement des coquilles" de matière; mais dans ce cas la solution LTB n'est plus applicable)

  12. #102
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    il me semble que ce doit être un moins entre les deux termes du numérateur.
    Le deuxième terme est (au facteur 1+2E près) la dérivée de avec , et donc , et donc... tu as raison. ça m'apprendra à sauter des étapes

    Mais alors il y a la même erreur de signe dans le numérateur de l'autre dérivée... Je vais remettre ça au propre.

  13. #103
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Correction du message #94 :










    En remarquant que et ,





    CQFD, même si ça ne sert à rien

    Si ce n'est à prouver que, une fois fait le choix M'=0, il n'y a pas d'autre contrainte que celles générales de la solution LTB, puisqu'on retrouve le résultat qu'on aurait obtenu directement en dérivant par rapport à t l'équation

  14. #104
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    A toutes fins utiles (pour éviter peut-être un paquet de lignes d'équations), je rappelle les solutions générales :

    Pour :



    Pour :


    avec dans les deux cas fonction de et de et fonction de .

    Pour :


    Bien sûr elles s'appliquent au cas particulier constante. Il n'y a guère que dans le cas qu'elles n'étaient pas utilisables...
    Dernière modification par mach3 ; 17/12/2019 à 16h33. Motif: t remplacé par tau

  15. #105
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Et comme je les ai déjà en magasin, voici les expressions des dérivées utiles, ça évitera de les recalculer :

    Pour E < 0 :







    (suite ci-après)
    Dernière modification par mach3 ; 17/12/2019 à 16h36. Motif: t remplacé par tau

  16. #106
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Pour E > 0 :






    Dernière modification par mach3 ; 17/12/2019 à 16h37. Motif: t remplacé par tau

  17. #107
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Autre chose que j'ai aussi en magasin : une feuille de calcul (sous OpenOffice Calc, mais elle doit aussi marcher sous LibreOffice et sans-doute aussi sous Excel) et une macro Basic fournissant les fonctions renvoyant à partir de ou de suivant le cas, de manière à pouvoir ensuite calculer et ses dérivées.

    Comme, vu la forme des solutions, ça devient vite indémerdable (pour moi en tout cas) de résoudre les équations analytiquement (par exemple pour s'assurer que A' reste positif), ça peut servir...

    Si ça vous intéresse, je dois pouvoir la mettre en PJ, avec quelques explications. Mais pour le moment je n'y ai pas encore essayé le cas constante. Et j'ai pris

  18. #108
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Première incursion dans le cas Lemaitre (E=0). On a comme solution :



    La différentielle de A est :



    Donc



    La métrique s'écrit donc :



    Ou encore :



    Or l'équation d'évolution est , ce qui donne au final :



    Dans la littérature (wikipédia anglais), la métrique de Schwarzschild en coordonnées de Lemaitre est donnée par :

    (notation adaptée)

    Cela suppose donc

    Reste à voir ce qui se passe si on choisit un autre.

    m@ch3
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  19. #109
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    Je ne sais pas trop dans quelle direction partir pour l'instant. Peut-être commencer par les cas Lemaitre et Novikov, histoire de rester sur du connu.
    Pour Lemaître, il suffit de remplacer Rs par 2M dans l'expression de la métrique donnée par wikipedia et c'est ni plus ni moins que la solution LTB pour E = 0 et M' = 0. Les coordonnées de Lemaître sont d'ailleurs plus simple à obtenir à partir de cette solution qu'à partir de Schwarzschild. La condition E = 0 est imposée par le fait que, quand r tend vers l'infini, M/A tend vers 0 et tend vers 0.

    Oups : désolé pour le croisement.
    Dernière modification par yves95210 ; 17/12/2019 à 17h22.

  20. #110
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    Première incursion dans le cas Lemaitre (E=0).
    (...)
    Cela suppose donc

    Reste à voir ce qui se passe si on choisit un autre.
    Comme il s'agit d'un espace vide, les particules-test sont de masse négligeable et on n'a pas affaire à des coquilles de matière dont la contraction modifierait la géométrie de l'espace-temps. Donc le fait de choisir une autre valeur pour aura comme seule conséquence une translation dans le temps de la géodésique suivie par la particule (ou l'observateur), sans effet sur les autres (sauf si on s'intéresse par exemple à l'évolution de la distance entre deux observateurs, ou au redshift d'un signal émis par l'un et reçu par l'autre; mais tout ça doit être archi-connu, non ?).

  21. #111
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Il faut que je creuse un peu plus, mais il semble que le choix de ne fait que déformer la représentation, sans impact physique comme tu le suggère (et c'est logique).

    Si , alors sur une représentation avec en axe vertical et en axe horizontal, les lignes de A constant sont des droites à 45°. Choisir un autre ne ferait que déformer la représentation en cisaillant plus ou moins verticalement. Les lignes de A constant auraient une forme quelconque, mais la même à une translation verticale près.

    m@ch3
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  22. #112
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    une sorte d'anti-Novikov : Novikov ce sont des chuteurs avec culmination (énergie mécanique négative), Lemaitre ce sont des chuteurs dont la vitesse à l'infini est nulle (énergie mécanique nulle), mais ça donne quoi pour des chuteurs dont la vitesse à l'infini est non nulle (énergie mécanique positive) ?
    Là aussi je pense que tu vas retomber sur des choses déjà étudiées. Cf. cette référence trouvée un peu par hasard en cherchant Novikov sur google, et les coordonnées de Lake-Martel-Poisson ("time coordinates are adapted to observers who start at infinity with non-zero initial inward velocity").
    Reste à voir si le fait de partir du cas le plus général (LTB) apporte un éclairage supplémentaire, ou au moins simplifie l'approche...

  23. #113
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Merci pour la ref, ça semble super intéressant !

    m@ch3
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  24. #114
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Petite réflexion du jour, doit être strictement monotone dans le cas M'=0,E=0. En effet si s'annule, la métrique est singulière...

    m@ch3
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  25. #115
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    Petite réflexion du jour, doit être strictement monotone dans le cas M'=0,E=0. En effet si s'annule, la métrique est singulière...

    m@ch3
    Oui, effectivement dans ce cas A' s'annule.

    Remarque, dans le cas M'=0 et E non nulle, il faut aussi éviter que s'annule en même temps que E'. Donc en particulier pour tes chuteurs depuis l'infini avec une vitesse initiale non nulle, si cette vitesse est la même pour tous (donc E'=0 pour tout r), doit être strictement monotone.
    Mais c'est logique : dans ce cas est le seul paramètre qui permet de distinguer les chuteurs les uns des autres, et donc de les étiqueter en tant que coordonnée radiale (comme dans le cas avec vitesse nulle et E=0).

  26. #116
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Je récapitule l'ensemble de la démarche (débarrassé des scories inutiles) à partir du message #116 :

    On s'intéresse au cas M=constante (géométrie de Schwarzschild, comme mach3 l'a brillamment démontré (messages #87 et #93).

    Pour des "chuteurs" partant d'une sphère de rayon aréal A quelconque avec une vitesse radiale v quelconque (mais dans certaines limites : voir ci-dessous), on peut choisir comme coordonnée radiale r le rayon aréal de la sphère depuis laquelle il faudrait qu'ils aient été lâchés avec une vitesse radiale nulle pour atteindre A avec la vitesse v (si v est négative) ou de la sphère qu'ils atteindront avec une vitesse nulle (si v est positive).

    Cela limite v à l'intervalle entre la vitesse (négative) atteinte en A par un chuteur lâché depuis l'infini avec une vitesse nulle, et la vitesse positive en A permettant d'atteindre l'infini avec une vitesse nulle.

    est alors l'instant auquel le chuteur est lâché depuis (ou atteint) la sphère de rayon aréal r avec une vitesse nulle. Pour que A' reste toujours positive, il faut alors que, pour tout r et pour dr > 0, , autrement dit que soit une fonction croissante de r (pas nécessairement strictement croissante : en particulier le cas constante est autorisé).

    On a alors et .
    Le chuteur partant de la sphère de rayon aréal avec une vitesse a donc comme coordonnée radiale .
    Si est positive, il part de cette sphère à un instant , si est négative, .

    D'autre part,


    Lorsque le chuteur (re)tombe vers l'origine, donc le signe devant la racine est négatif. La métrique s'écrit donc



    ---------------------------
    En particulier, pour , on retrouve la métrique de Schwarzschild en coordonnées de Painlevé-Gullstrand :



    On a donc retrouvé à partir de la métrique de Lemaître-Tolman le premier système de coordonnées qui mettait en évidence (dès 1921 par Painlevé et 1922 par Gullstrand) le fait que la singularité en n'était qu'une singularité de coordonnées : même si quand , la présence du terme non diagonal non nul garantit que la métrique reste inversible.

    C'est d'ailleurs Lemaître qui a reconnu le premier (dans le fameux papier de 1933 sur lequel je n'arrive pas à mettre la main) que cette solution est bien la solution de Schwartzschild à un changement de coordonnées près. Je suppose qu'il a suivi une démarche analogue.

    ----------------------------
    Revenons au cas général :

    Dans le message #87, mach3 avait établi une expression générale de (Schwarzschild) en fonction de et (LTB) :



    En l'appliquant au cas défini au début de ce message, lorsque ,



    et en injectant dans l'expression de la métrique donnée plus haut, on retrouve bien l'expression de la métrique dans les coordonnées de Schwarzschild (avec comme coordonnée radiale) :



    Remarque : ce changement de coordonnée temporelle utilise , qui est une grandeur physique "réelle", mais aussi , qui n'est qu'une "étiquette" permettant d'identifier les chuteurs de manière unique et qui, dans ce sens, est arbitraire.

    Mais dans le cas présent, en définissant comme le rayon aréal de la sphère depuis laquelle le chuteur aurait dû être lâché avec une vitesse radiale nulle pour atteindre une sphère de rayon aréal avec la vitesse , on n'utilise pas la métrique LTB de la manière habituelle, où on s'intéresse à des coquilles sphériques de matière comobiles, dont toutes les particules ont donc la même vitesse lorsqu'elles atteignent , et ont toutes le même temps propre. Ici ce n'est pas le cas, ce qui explique que le changement de coordonnée à effectuer pour passer du temps propre spécifique de chaque ligne d'univers à constant au temps "absolu" de la métrique de Schwarzschild dépend de .

    Il en serait de même si on s'intéressait à la ligne d'univers d'une particule-test ayant une vitesse radiale non nulle par rapport au flux comobile dans le cas général de la métrique LTB avec M(r) quelconque.
    Dernière modification par mach3 ; 29/12/2019 à 21h21. Motif: correction à la demande de l'auteur

  27. #117
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Citation Envoyé par yves95210 Voir le message
    et en injectant dans l'expression de la métrique donnée plus haut, on retrouve bien l'expression de la métrique dans les coordonnées de Schwarzschild (avec comme coordonnée radiale) :

    ça mérite quand-même d'être vérifié... Pour ceux qui douteraient, voici le développement :



    Dans l'expression de la métrique,



    on développe les termes en (les 3 premiers termes ci-dessous) et en (les deux termes suivants) :



    et ça a le bon goût de se simplifier en faisant disparaître le terme non diagonal et les facteurs du terme en :



    Beaucoup de calculs pour arriver finalement au résultat prévu(*) :


    (*) dont il n'y avait pas de raison de douter au moins pour la partie établie par mach3 (l'expression de en fonction de , mais peut-être plus pour la mienne (l'expression de la métrique dans le cas étudié) vu mes fréquentes erreurs de calcul. Mais cette fois, la boucle est bouclée et je suis sûr de mon coup...
    Dernière modification par yves95210 ; 27/12/2019 à 14h07.

  28. #118
    mach3
    Modérateur

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Salut, je vais bientôt avoir du temps pour te lire autrement qu'en diagonal.

    A+

    m@ch3
    Dernière modification par mach3 ; 29/12/2019 à 21h22.
    Never feed the troll after midnight!

  29. #119
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Je te laisse le temps de lire et commenter le message #130 avant de passer à la suite :
    Il y a certainement des choses à approfondir(*). Puis il restera à traiter le cas d'un chuteur partant de l'infini avec une vitesse radiale strictement négative, ou (ce qui revient au même) partant d'une sphère de rayon aréal A0 fini avec une vitesse v0 telle que s'il était parti de l'infini il aurait fallu qu'il ait une vitesse initiale non nulle.

    (*) en particulier mon choix de coord radiale ne permet pas de différencier deux chuteurs, l'un partant de A1 avec une vitesse v1 et l'autre de A2>A1 avec une vitesse v2 telle que la vitesse qu'il aura lorsqu'il atteindra A1 soit égale à v1.

  30. #120
    yves95210

    Re : Exploration de la métrique de Lemaitre-Tolman-Bondi

    Une remarque quand-même :

    Dans l'expression de la métrique,



    il vaut mieux remplacer par pour obtenir une expression dépendant uniquement des caractéristiques physiques du problème, et (heureusement) pas du choix de la coordonnée radiale de la métrique LTB :


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