L'effet maternel correspond en fait aux apports de la mère à son enfant. On sait par exemple que la mère apporte beaucoup de "chose" à son enfant pendant la naissance (je parle de "chose" car je ne suis pas biologiste du développement et je n'y connais rien). Et même après la naissance il y des différences entre les mère au niveau de l'éducation de leur enfant.
Donc dans les modèles, on intègre l'effet maternel (qui sera simplement l'identité de la mère) pour contrôler cette variance induite.
Si on ne l’intègre pas, la variance génétique explose (et est donc biaisée) car l'identité de la mère devient une part non négligeable de l'apparentement génétique des individus (ce qui sert à calculer la variance génétique).
Bref, pour revenir au débat .... je tiens quand même à dire et à redire que calculer l'héritabilité (l'effet des gènes sur un trait) d'un trait sexuellement dimorphique dans la population humaine ne rime à rien. Et cela est dû à l'énorme variabilité environnementale que subissent les individus .... l'héritabilité n'a de sens que dans un environnement fixe.
Pour ceux qui ont du mal avec ces notions d'héritabilité, un exemple: Imaginons un allèle qui provoque un don formidable pour jouer du piano. Maintenant, imaginons que l'on dispose d'une population de personnes vivant dans un milieux favorisé. On calcule l'héritabilité .... on obtient 93%. Ça veut dire que 93% de la variance du trait (qui est ici "savoir bien jouer du piano") est expliqué par les gènes. Maintenant, imaginons que on prend les même individus et on fait l’expérience dans un milieu défavorisé ... et imaginons que dans ce milieu le gène "musique" ne s'exprime pas (pour je ne sais quelle raison) ...... et bien ici la mesure de l'héritabilité sera peut être de 6%. Et là, la conclusion de l'étude sera: "Seulement 6% de la variance du trait "jouer bien du piano" est expliqué par les gènes. Ce trait est extrêmement peu déterminé par les gènes, bla bla bla, etc, ...". Cette conclusion est fausse! Elle est juste seulement dans un milieu défavorisé!
Bref, ce petit exemple était la pour illustrer l’extrême difficulté à estimer le déterminisme génétique du dimorphisme sexuel (morphologique ou comportemental) dans notre société (qui est ultra hétérogène au niveau environnemental).
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