Bonjour,
On peut spéculer sur ce genre de chose, mais la cause immédiate n'est-elle pas simplement le besoin d'"idées phare"? Spéculons sur cet autre angle...
Pour mener une campagne d'opinion, rallier un maximum de gens à une opinion, il faut des choses simples, des idées fortes en tout ou rien. Le nucléaire dans le temps remplissait bien ce rôle, le CO2 a rendu le discours nucléaire un peu "gris", pas assez noir dans une logique "noir ou blanc". Les OGM se révèlent un bon candidat de remplacement.
Il y a une spécificité de la France, mais elle peut être juste "au hasard", un phénomène d'émergence avec exclusion, à savoir au début il existait peut-être plusieurs candidats à l'idée forte, mobilisatrice, ... Mais quand une commence à prendre un peu d'importance, par rétroaction elle exclut les autres jusqu'à dominer complètement.
Le facteur dont tu parles n'a peut-être pas agi du tout, ou être la petite différence normalement sans grande importance qui se trouve avoir donné un très léger avantage au début à cette "idée forte" particulière, avantage qui s'est amplifié pour des raisons sans rapport avec cette différence originelle.
Il faut quand même un minimum d'attrait pour l'idée chez les gens concernés, pour qu'elle se développe et devienne une "idée forte".
Ce que je vois, personnellement, c'est que les différentes idées fortes, extantes (*), passées ou potentielles, de cette mouvance d'opinion, sont toutes des icones d'un progrès technique dont on a peur. J'ai l'impression que les détails ne sont pas vraiment pertinents, du moment que l'idée véhicule ce fond. C'est tomber sur les OGM, ça aurait pû tomber ailleurs...
Cordialement,
(*) emprunt personnel à l'italien et au latin via l'anglais, "qui existe maintenant".
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