Bonjour, Aigoual!
Il est difficile pour moi de répondre de façon pertinente à toutes les affirmations et questions contenues dans ton texte, très dense et schématique car limité en longueur par les nécessités du forum.
En résumé extrême il s'agit de l'évolution cognitive de l'homme et de sa description de lui-même et de ce qui l'entoure. J'ai abordé, de façon un peu cavalière et, disons, du point de vue du non-spécialiste que je suis, cette question dans mon bouquin (publié sur Internet sous:
http://perso.wanadoo.fr/aap/aap/sommaire2.htm
dans plusieurs chapitres). Je ne sais pas si tu as la patience de les lire.
Quelques points qui t'intéresseront peut-être:
L'évolution de l'homme est d'au moins deux natures, différentes par leur durée et opérant simultanément:
-l'évolution biologique, dont la durée se compte en centaines de milliers d'années (l'origine des hominidés remonte grossièrement à 2 millions d'années, ,certains disent 8);
-l'évolution culturelle qui s'accélère car elle se comptait en dizaines de milliers d'années il y a 20000 ans, et se compte maintenant en siècles!
Les deux évolutions se font parallèlement, mais alors que la biologique suit son train de sénateur, la culturelle s'accélère et pourquoi?
Pour moi, la réponse paraît évidente (langage naturel): c'est la communication et la transmission des informations entre générations qui fait la différence, donc les langages et tout ce qui peut symboliser les idées.
La transmission des connaissances nécessaires à la survie existe bien entendu dans tout le monde animal, sous la forme de l'imitation, (voir le paragraphe "La transmission de l'acquis" de mon bouquin), mais tout ce qui n'est pas "survie" mais connaissance non indispensable disparaît irrémédiablement d'une génération à l'autre, sans le support d'une transmission par le "codage" des connaissances, des idées et des méthodes, donc un langage (sous langage j'entends toutes les formes de codage des informations, y compris celle mathématique).
Le passage du langage naturel au formel est le résultat du souci des hommes de le débarrasser de toutes les scories, connaissances et croyances non étayées scientifiquement.
Tu parles de "basculement", qui a certainement eu lieu au moment (de quelle durée?) où l'homme a pris conscience de sa propre existence et de sa mortalité et de ce que tu appelles sa propre nature, autrement dit quand il est devenu un champ d'observation pour lui-même et quand il a su transmettre cette prise de conscience.
Tu parles de processus créatif. A ma connaissance ce processus est propre à tout animal. Tous les chiens que j'ai connu ont inventé leur jeu préféré et ont su exprimer, pour ceux qui "parlent chien", leur préférence. Il arrive que ces jeux soient assez compliqués et demandent de leur part une certaine réflexion. Mais ils sont incapables de les transmettre à leur descendance, comme le fait l'homme (pour les échecs p. ex.).
Comme tu dis, il y a matière à développer, mais pour l'instant j'arrête là.
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