Je viens de tomber dans Fribromyalgie-FRfrPub10465.pdf sur une expression qui me plait : errance diagnostique. Je suis un fibromyalgique errant !
Premières remarques : je ne perds pas de vue a) que je ne peux que rapporter ma propre expérience et celles des quelques personnes dans mon cas avec qui j’ai discuté et b) que je n’ai aucune légitimité scientifique.
Néanmoins je pense que mon expérience est relativement significative pour les raisons suivantes. Je l’ai déjà dit, alors que pendant des décennies je racontais à mes médecins des histoires qui leur paraissaient à dormir debout, avec des symptômes qui n’avaient rien à faire entre eux, aussitôt que l’un d’entre eux a mis un nom dessus, en deux clics de souris j’avais sous les yeux la description intégrale de ce que je disais. http://www.fmnetnews.com/basics-symptoms.php
Ce qui veut dire qu’il s’agit bien de quelque chose de stéréotypé, ce qui est confirmé par les expérience des autres fibromyalgiques.
À l’inverse, je suis en désaccord avec un point que j’ai vu dans certains textes : ce serait un ensemble de symptômes diffus. Le terme est très mal choisi. C’est vrai de la fatigue qui est une sensation diffuse.
La fibromyalgie n’a rien de diffus. Les douleurs et les dysfonctionnements sont a) dispersés, b) variables en intensité et c) variables en localisation. On a l’impression que ça se balade. Par exemple, je suis assis tranquillement, je me lève et sitôt que je le mets le pied par terre j’ai une violente douleur à l’orteil comme s’il était luxé. Il n’y a aucune contrepartie observable, pas de renflement. Ça ne m’empêche pas de marcher mais ça fait très mal à chaque pas. Il faut donc que j’évite d’enrouler totalement le pied. Ça dure des jours, des semaines, des mois et ça disparait un jour comme c’est venu.
Par contre il m’arrivait régulièrement des « luxations » de la colonne vertébrale, un grand classique aussi, qui se produisaient parfois de façon spontanée. Mon kiné savait parfaitement sur quels muscles et quels tendons il devait travailler pour me remettre d’aplomb.
Généralise ça à 5% de la population et tu as les fibromyalgiques.
Autrement dit, si a) tous les fibromyalgiques n’ont pas mal aux mêmes endroits et b) chacun n’a pas tout le temps mal aux mêmes endroits, ce sont pourtant des douleurs parfaitement localisées, pas diffuses du tout. Un professionnel averti sait parfaitement les repérer à la palpation.
Cela étant posé, dans ce que j'ai lu sur l’hypothèse neurologique je n’ai rien vu qui me paraisse plus qu’une voie de recherche. Est-ce qu’en recherche fondamentale on a établi un lien probant ? Est-ce que la thérapeutique en question donne des résultats significatifs ?
Cela dit, je ne demande qu’à être convaincu… mais il m’en faudra plus.
Je trouve par contre qu’il y a un drôle d’absent dans ces recherches : un éventuel facteur immunologique. En effet ces douleurs « fibro » ont tout de l’inflammation. De plus il y a de nombreux symptômes fébriles qui laissent tout de même penser à un facteur « infectieux ». Je veux bien que le système nerveux puisse amplifier des douleurs, voire créer des douleurs fantômes, mais à mon sens il y a un tableau qui ressemble beaucoup à une « maladie » au sens classique, avec microbe.
ND
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