Bonjoir,
cette question est un peu philosophique, espérons qu'elle a bien sa place ici...
Aujourd'hui, avec les géométries non euclidiennes, voire la théorie des ensembles, on va construire la géométrie sans définir le point.
On suppose en effet l'existence de ce dernier en mettant dans les axiomes de départ qu'il y a un ensemble non vide de "points". Et on part de là pour construire (et définir) les droites, les plans etc.
Mais si on s'interroge sur ce qu'est effectivement un point ? Alors bien sûr, en géométrie s'entend, on va dire intuitivement que c'est un "endroit", et que cet endroit est le plus petit possible au sens qu'il ne peut pas contenir d'autres endroits que lui même. Mais alors : il nous faut définir ce qu'est un endroit ?... Un point ? Même si une chaîne infinie de définitions est impossible et donc nécéssairement circulaire (on doit aller pour cela dans la logique et le métalangage (par exemple on peut se demander comment définir le mot "définition" étant attendu que tant que ce mot n'est pas défini on ne peut pas en définir d'autres si bien qu'on n'a pas de mot pour le faire...)), cette redondance ne va pas. On va cependant partir du fait que le point est un lieu et que, bien sûr, deux points A et B ne seront qu'un seul et même point, A=B, si et seulement si A et B sont au même endroit...
Mais alors, et je parle au sens intuitif de la géométrie : est-on certain qu'un point A est au même endroit quand, par exemple, le temps passe ? On pourrait arguer du fait que La Terre ayant tourné autour du Soleil alors le point A n'est plus le point A un petit instant plus tard ? Il me semble que Poincaré a traité de cette question, si certains savent ? Un point existe-t-il ???
Ou bien après, par exemple quand on construit une métrique, on peut décider de définir la position, le point, de façon relative : on sait où est A par rapport à un point O. Mais alors 1) Ce n'est que repousser le problème, dans la mesure où O n'est lui même pas défini mais posé et 2) En imaginant par exemple (ce que je ne pense pas qu'on puisse réfuter en physique, tout extravagant que cela soit) que l'Univers tout entier soit en expansion, je veux dire que toutes les distances grandissent (comme la taille des électrons, leurs distances aux noyaux etc.) si bien que, nos instruments de mesure, la règle, grandiraient elle aussi, en ce cas : les distances changeraient et la position du point A, son identité, son essence, serait à nouveau perdue...
Aussi, par exemple pour se demander si le monde a 3, 4 ou 17 dimensions (peut-on seulement le savoir ?), il nous est bien nécessaire de se représenter ce qu'est le point afin d'apréhender les volumes, surfaces, etc.
Comment sort-on de ce problème selon vous ???
Merci...
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