Tout dépend du point de vue auquel on se place. Il est clair que la relativité et l'électrodynamique quantique sont des théories extrêmement efficientes. Toutefois, l'hypothèse du caractère superflu d'un milieu de propagation des ondes quantiques exige que ce milieu soit indétectable. Un tel résultat, certes confirmé par l'expérience de Morley Michelson, exige que tous les phénomènes physiques sans exception respectent tout le temps le principe de relativité du mouvement.Ce que l'on reproche à l'éther c'est d'être une hypothèse complètement superflue.
Certains éléments suggèrent d'envisager que ce n'est pas le cas. En effet,
* d'une part, dans le cadre non quantique, le no-interaction theorem de Currie Jordan Sudharshan montre qu'un système de particules en interaction ne peut satisfaire le principe de relativité
* d'autre part, dans le cadre de la diffusion quantique, la matrice de diffusion est débarrassée de ses infinis par le processus de renormalisation et cela garantit le respect du principe de relativité par les particules libres de l'état initial et de l'état final de ce phénomène. Par contre l'Hamiltonien associé reste pollué par des divergences si bien qu'il n'existe pas de dynamique relativiste dérivant l'évolution du phénomène de diffusion quantique entre l'état initial et l'état final.
* enfin, pour garantir la compatibilité de la violation des inégalités de Bell (notamment dans le cadre de l'expérience d’Alain Aspect) avec le principe de relativité, on est contraint
* d'adopter l'hypothèse selon laquelle l'obtention d'un résultat de mesure quantique plutôt qu'un autre serait sujet à un indéterminisme fondamental, en rupture avec un principe déterministe qui a joué un rôle extrêmement fécond dans la construction de nos connaissances scientifiques. En effet, la science a progressé pour nous amener au niveau actuel en recherchant systématiquement "la raison suffisante des phénomènes" et en s’appuyant sur la conviction que tout effet avait toujours une cause. Le principe déterministe a été une motivation puissante dans notre recherche des lois qui régissent notre physique.
* d'attribuer à la corrélation quantique le caractère de lien de corrélation sans cause et sans effet. En effet, si l'on admet le principe de relativité, alors on est obligé de considérer que la mesure quantique de la polarisation d'un seul photon de la paire de photons EPR corrélés n'a aucun effet sur l'état quantique du photon situé de l'autre côté. On doit considérer qu'aucune des deux mesures de polarisation n'est la cause qui fait basculer la paire de photons dans un état de polarisation |0°90°> ou |90° 0°> (si l'on considère des polariseurs orientés à 0°).
Pourtant, l'abandon du principe déterministe et l'existence de liens de corrélation sans ordre cause effet ne sont pas nécessaires pour garantir la compatibilité des prédictions statistiques de la MQ avec les faits d'observation. Il est donc légitime de considérer (au plan fondamental) que le principe déterministe reste à ce jour en compétition avec le principe de relativité du mouvement.
Privilégier l'un des deux principes pour des raisons de commodité de calcul est un choix envisageable (tant qu'aucun fait d'observation ne permet de trancher entre les deux interprétations) mais considérer que la question est définitivement réglée ne serait pas justifié au plan épistémologique.
cf The sub-quantum (deterministic) theory of Micho Durdevich, Universidad Nacional Autonoma de Mexico, “Physics Beyond the Limits of Uncertainty Relations”. A picture of physical reality which is based on individual physical systems, completely causal, and statistically compatible with quantum mechanics.
http://www.matem.unam.mx/~micho/subq.html
J'avoue que je ne vois pas bien ce que pourrait-être un éther d'origine non quantique. S'il existe un éther, c'est un milieu dans lequel se propagent des ondes quantiques. D'une manière ou d'une autre il ne peut donc être que fortement lié à la mécanique quantique.… Einstein… a proposé il y a maintenant presque 100 ans une théorie qui rendait compte des phénomènes observables en rendant l'éther tout simplement superflu. Et sa théorie a passé tous les tests expérimentaux avec grand succès. Au point que cela dérangerait presque les prédictions des gens travaillant sur des théories quantiques de la gravitation.
Les théories avec un éther qui n'est pas d'origine quantique sont des sortes de dinosaures qui refusent l'extinction...
Bien sûr, mais il y a deux étapes. Une étape dans laquelle en s'appuyant sur des principes physiques auxquels on accorde un certain crédit on émet des hypothèses puis on s'efforce de construire une théorie physique mathématiquement cohérente et compatible avec les faits d'observation. Une étape ensuite où on s'efforce de découvrir des possibilités de validations expérimentales de la théorie envisagée.en physique le doute n'est pas un argument suffisant
Le doute sur la possibilité d'une interprétation locale et réaliste de la MQ envisagée par Einstein n'était pas suffisant, mais il a servi de support de réflexion et a conduit à mettre au point les inégalités de Bell. Entre le moment où EPR ont envisagé leur critique de la MQ et celui où cette critique a pu être réfutée il s'est écoulé une cinquantaine d'années. On pas attendu les preuves expérimentales pour réfléchir à la question et cette réflexion a contribué à aider à la recherche de ces preuves.
Quand Ampère a envisagé l’hypothèse que le champ magnétique était créé par des petites boucles de courant circulaires on pouvait lui faire le même reproche. Pourquoi formuler l’hypothèse de quelque chose que l’on ne peut pas observer en s'appuyant uniquement sur une analogie avec des faits d’observation relatifs à une échelle macroscopique ? Pourtant, son approche s’est avérée fructueuse. En outre, on ne peut pas gagner à tous les coups et de toute façon, pour gagner, il faut jouer (et donc accepter le risque de perdre. Ca fait partie du jeu).Il faut certes douter, mais peut-être vaut-il mieux douter de la validité de "théories" qui demandent plein d'arguments compliqués pour rendre compte des phénomènes, avant de douter d'une théorie qui est parfaitement en accord avec les expériences tout en ne comportant aucun paramètre libre.
La relativité Einsteinienne aura évidemment un domaine de validité limité, mais vouloir "aller plus loin" en revenant aux anciens concepts...
Enfin du point de vue de la théorie quantique des champs, la matrice de diffusion quantique peut certes être débarrassée de ses infinis par le processus dit de renormalisation, mais il n'en va pas de même de son Hamiltonien qui reste pollué par des termes infinis.Ce qui se passe, c’est que si j’admets l’hypothèse dite réaliste d’objectivité de la réduction du paquet d’onde ainsi que l’hypothèse selon laquelle tout système quantique isolé évolue de façon déterministe (y compris la réduction du paquet d’onde qui succède au phénomène unitaire déterministe et réversible de décohérence), alors le principe de relativité du mouvement n’est pas respecté et je me trouve de fait avec un espace-temps ne respectant plus les symétries du groupe de Poincaré, mais seulement celles du groupe d’Aristote (cf http://perso.wanadoo.fr/lebigbang/aristote.htm)des détails? et que changent les théories avec éther ?
La violation de boost-invariance découlant d’une interprétation réaliste et déterministe de la réduction du paquet d’onde rend observable la structure feuilletée de l’espace-temps d’Aristote SE(1)xSE(3)/SO(3).
Par contre, tant que les aspects quantiques ne sont pas considérés ou tant que je fais l’hypothèse que je ne peux pas en tirer de violation observable du principe de relativité du mouvement (et en particulier que je suppose ne pas pouvoir transmettre d’information à vitesse supraluminique par effet EPR), cette structure feuilletée d'espace-temps (en feuillets 3D de simultanité objective et en lignes 1D d'immobilité) est inobservable comme l’explique d’ailleurs très bien le papier cité par Mthéorie « Reflections on Gravity » de Norbert Straumann (notamment la page 15) Institute for Theoretical Physics, University of Zurich, CH 8057 Zurich, Switzerland April 21, 2001
http://xxx.lanl.gov/PS_cache/astro-p...06/0006423.pdf
Bernard Chaverondier
Réduction objective et déterministe
du paquet d’onde ou localité relativiste ?
http://perso.wanadoo.fr.lebigbang/epr.htm
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