Votre remarque me donne l'occasion de corriger quelques maladresses dans la façon dont j'ai présenté les choses. L'expérience qui au départ m'a poussé dans l'étude actuelle est l'expérience d'Alain Aspect. Suite à des discussions sur fr.sci.physique, je me suis posé la question suivante (que j'avais écartée pendant 20 ans car contraire à mes préjugés) : compte tenu de la violation des inégalités de Bell comment se fait-il qu’il ait impossibilité de transmettre instantanément de l'information par effet EPR ? La réponse est :Envoyé par Rincevent
O1/ transmettre instantanément une information est incompatible avec le principe de relativité qui est à la base de toute notre physique.
O2/ transmettre instantanément une information par effet EPR est (en plus) incompatible avec la mécanique quantique statistique (cf no-communication theorem : voir par exemple la pubication de Asher Perez Department of physics, Technion-Israel Institute of Technology, 32000 Haifa, Israel "Quantum information and relativity theory" Published 6 January 2004, I-E the no-communication theorem).
Mon premier travail a donc consisté à étudier la solidité de ces 2 objections O1 et O2. A cette occasion, j’ai découvert avec surprise que
R1/ Il est possible d’exprimer l’invariance relativiste dans un cadre géométrique compatible avec d’éventuelles interactions se propageant à vitesse supraluminique (espace-temps d’Aristote SE(1)xSE(3)/SO(3) construit selon la même démarche mathématique que l’espace-temps de Minkowski SE(1,3)/SO(1,3) mais avec un groupe de symétrie SE(1)xSE(3) plus petit que le groupe de Poincaré SE(1,3) car ne comprenant pas les boost relativistes)
R2/ La preuve du no-communication theorem repose sur une interprétation de l’indéterminisme de la mesure quantique comme étant de nature fondamentale (les incertitudes de mesure quantique seraient des effets sans cause). Or cette hypothèse exige l’abandon d’un principe déterministe qui, par le passé, a joué un rôle de principe guide extrêmement efficace. Pourtant, cet abandon n’est pas requis par la compatibilité avec les faits d’observation (cf the sub-quantum (deterministic) theory of Micho Durdevich, Universidad Nacional Autonoma de Mexico, “Physics Beyond the Limits of Uncertainty Relations”, montrant la compatibilité d’une interprétation déterministe de la mécanique quantique avec ses prédictions statistiques http://www.matem.unam.mx/~micho/subq.html ).
Le travail que j’ai réalisé à ce jour s’arrête à la réponse R1/ et à la remarque R2/. Même s’il s’agit d’un apport limité, cela me semble susceptible d’intéresser certains physiciens qui envisagent une interprétation objective de la réduction du paquet d’onde ou travaillent dans un domaine où le caractère non local de la MQ joue un rôle important. Je pense en particulier au professeur Nicolas GISIN de l’université de Genève http://arxiv.org/abs/quant-ph/9701024 et au professeur Anton Zeilinger de l’université de Innsbruck, groupe de recherche en mesure et contrôle de systèmes quantiques cohérents http://exphys.uibk.ac.at/sfb/ qui travaille dans le domaine de la téléportation quantique.
Je n’ai pas de théorie qui réponde à l’ensemble des nombreuses questions qui ont motivé mon étude. Si ma présentation a pu laisser penser l’inverse, j’en suis désolé.
La suite de l’étude, celle qui serait susceptible d’apporter la preuve du déterminisme de la mesure quantique (et non la seule compatibilité de l‘interprétation déterministe avec les faits d’observation) exige une modélisation déterministe de la réduction du paquet d’onde ET en plus une confirmation expérimentale. Il y a là une réelle difficulté car les recherches se poursuivent sur ce sujet depuis plus de 70 ans. Il ne faut pas perdre espoir pour autant car des progrès importants ont été réalisés depuis une trentaine d’années avec l’étude, puis la preuve expérimentale, du phénomène de décohérence mais on est loin d’être arrivé au bout (cf “Decoherence, the Measurement Problem, and Interpretations of Quantum Mechanics” Maximilian Schlosshauer Department of Physics, University of Washington, Seattle, Washington 98195 http://arxiv.org/PS_cache/quant-ph/pdf/0312/0312059.pdf ).
Je comprends ce que vous voulez dire. En fait, si je fais l’analogie de la mesure de polarisation de l’un des photons d’une paire de photons de polarisation EPR corrélées avec le lancer d’une pièce de monnaie (le photon) reliée à une autre pièce (le photon « jumeau ») par une longue tige rigide (le lien EPR) et telle que quand une pièce montre le côté pile l’autre montre le côté face, alorsEnvoyé par Rincevent
La cause : c’est le lancer de la pièce locale qui prend un certain temps (c’est la mesure quantique de polarisation qui prend un certain temps)
L’effet : c’est la retombée d’une pièce sur face et (en même temps) de l’autre sur pile (c’est la mise dans des états de polarisation complémentaires bien déterminés des deux photons)
Il faut bien un certain temps pour faire tomber le couple de pièces reliées par une tige rigide (sur pile pour l’une et sur face pour l’autre) mais, selon le formalisme de la MQ, le couple de pièces (le couple de photons) forme un objet étendu. Les deux photons mettent un certain temps pour réagir à l’action du polariseur, mais, toujours d’après le formalisme de la mécanique quantique, ils le font en même temps.
La dynamique de la mesure quantique, c’est d’abord le phénomène réversible, déterministe et unitaire de décohérence qui commence à être bien connu et au cours duquel l’opérateur de densité réduit de la paire de photons devient très rapidement diagonal dans la base Hilbertienne préférée associée au polariseur (cf Cohérence quantique et dissipation, Magistère de Physique Septembre-novembre 2003, Laboratoire Kastler Brossel. http://www.lkb.ens.fr/%7edalibard/No...stere_2003.pdf ).
La décohérence est suivie du phénomène de réduction du paquet d’onde dont l’interprétation reste à ce jour controversée, réduction du paquet d'onde à la fin de laquelle les deux photons se retrouvent dans des états de polarisation complémentaires. Si le polariseur qui réalise la mesure quantique est à 0° alors les deux photons se retrouvent l’un dans un état de polarisation 0° et l’autre dans un état de polarisation 90° mais sans que l'on puisse savoir quel état de polarisation va être pris pas quel photon.
Je n’affirme rien de tel car je n’ai pas de modèle de ce phénomène. Mes affirmations sont très peu nombreuses. Il y en a deux : R1 et R2 et je les ai rappelées ci-dessus. Tout le reste se sont des suggestions sur lesquelles je souhaite réfléchir. Encore une fois si la façon dont j’ai présenté les choses a pu donner une impression inverse, j’en suis désolé.Envoyé par Rincevent
Merci de votre message qui m’a donné la possibilité de mieux définir ce que j’ai cherché à exprimer.
Bernard Chaverondier
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