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Effet EPR et relativité



  1. #31
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité


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    Citation Envoyé par chaverondier
    (...) en raison de l'absence de détection de courant dans les fils photosensibles passant dans les zones d'interférence destructive situées au niveau de la lentille
    un point de détail : il me semble qu'il n'est pas question de fils photosensibles dans cette expérience, si ce n'est dans les messages de humanino.

    Pour revenir à l'expérience elle-même : je ne pense pas (moi non plus) qu'elle atteigne le but annoncé par l'auteur. Dans l'étape 1, on peut clairement dire, après détection d'un photon, par lequel des deux trous il est passé (contrairement à ce qui est dit par humanino, cf les explications déjà données sur cette question de base). Mais dans l'étape 3, la description quantique habituelle de la probabilité de détection dans l'un ou l'autre des détecteurs va cette fois faire intervenir une interférence entre plusieurs chemins possibles issus des trous haut et bas, en raison de la diffraction sur le réseau de fils. Car en effet, bien que l'intensité lumineuse soit quasi-nulle au niveau des fils, le calcul de l'amplitude de probabilité au niveau de chacun de détecteurs va bel et bien mélanger des chemins issus de chacun des trous suivis de diffraction au niveau du réseau de fils. Dans cette étape 3, le fait de détecter un photon dans le détecteur du haut ne peut pas être interprété comme "le photon est passé par le trou du bas", contrairement à l'étape 1.

    Ce qui peut être troublant, c'est que l'intensité est quasi-nulle au niveau des fils dans l'étape 3, et que par conséquent on est tenté de faire pour cette étape la même interprétation que pour l'étape 1. C'est en cela que le dispositif est ingénieux, et l'interprétation trompeuse.

    Remarque : il est possible (ce serait à creuser et à vérifier), que le fait que l'intensité lumineuse ne peut pas être rigoureusement nulle au niveau des fils (si on fait tendre le diamètre des fils vers zéro la différence entre les figures détectées en haut dans les étapes 2 et 3 va devenir négligeable) ait une importance. Bien sûr on peut augmenter le diamètre des fils si on augmente l'interfrange, mais le problème de principe reste, et je ne suis pas sûr qu'il soit innocent.

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  2. #32
    invite8ef897e4

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Dans l'étape 1, on peut clairement dire, après détection d'un photon, par lequel des deux trous il est passé (contrairement à ce qui est dit par humanino, cf les explications déjà données sur cette question de base).
    D'après ce que j'ai compris, Chaverondier est d'accord avec mon interprétation, je le connais et je ne suis pas toujours d'accord avec lui, mais en tout cas je sais qu'il est scientifiquement crédible, notamment sur des questions de base comme tu dis. Car enfin, tu penses trop classiquement : les interférences ne sont pas de simples battement mécaniques. La lumière est un phénomène essentiellement quantique. Je reste persuadé qu'il est nécessaire d'additionner des amplitudes de probabilité pour obtenir des interférences, c'est un principe élementaire de linéarité de la MQ, qui se retrouve dans l'intégrale de chemin de Feynman : on additionne toutes les amplitudes pour toutes les possibilités indiscernables.

    Pourrait-on avoir d'autres opinions plus avisées s'il vous plaît tout le monde. Je suis prêt à admettre mon erreur le cas échéant, mais le débat n'avance pas entre Chip et moi.

  3. #33
    invite8ef897e4

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    un point de détail : il me semble qu'il n'est pas question de fils photosensibles dans cette expérience, si ce n'est dans les messages de humanino.
    Tu as raison sur ce point au moins. J'ai vérifié. Tu admettras cependant que cette exprérience est bien mal décrite, et il n'est pas normal qu'une personne ayant de telles ambitions ne fournisse pas ces cruciaux détails.

    Pourquoi n'a-t-il pas utilisé des fils photosensibles, je me le demande. Il serait bien utile de mesurer l'intensité incidente sur ces fils quand même !

  4. #34
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par humanino
    D'après ce que j'ai compris, Chaverondier est d'accord avec mon interprétation, je le connais et je ne suis pas toujours d'accord avec lui, mais en tout cas je sais qu'il est scientifiquement crédible, notamment sur des questions de base comme tu dis..
    Apparemment Chaverondier est d'accord avec toi, bien qu'il ne reprenne pas explicitement ton analyse concernant l'étape 1 [remarque : je ne connais pas Chaverondier, mais effectivement ses messages me paraissent sérieux et souvent très utiles]. Je pense être moi-même "scientifiquement crédible", comme tu dis. Mais là j'ai presque l'impression de citer Desproges « à mon avis - qui se trouve être l'avis de référence auquel j'ai le plus volontiers tendance à me ranger, quand il m'arrive de vraiment vouloir savoir ce que je pense (...) ».

    Je reste persuadé qu'il est nécessaire d'additionner des amplitudes de probabilité pour obtenir des interférences, c'est un principe élementaire de linéarité de la MQ, qui se retrouve dans l'intégrale de chemin de Feynman : on additionne toutes les amplitudes pour toutes les possibilités indiscernables.
    Ai-je dit le contraire? Il se trouve que l'expérience est faite pour que dans l'étape 1 il n'y ait pas de recouvrement entre les deux faisceaux au niveau des miroirs. Ce qui signifie, pour employer une tournure qui te semblera peut-être plus claire, que dans cette étape les amplitudes associées aux chemins possibles à partir du trou du haut jusqu'au détecteur du haut interfèrent destructivement. Autrement dit il n'y a aucune lumière issue du trou du haut pouvant parvenir au détecteur du haut. Excuse-moi, mais ce n'est vraiment pas compliqué. Si tu fais l'image d'un trou sur un écran, et que tu te places bien à côté de cette image (là où l'intensité lumineuse est nulle), tu ne reçois aucune lumière. Toutes les amplitudes de probabilité interfèrent destructivement en cet endroit.

    Car enfin, tu penses trop classiquement : les interférences ne sont pas de simples battement mécaniques (...) Pourrait-on avoir d'autres opinions plus avisées s'il vous plaît tout le monde.
    Merci pour ton appréciation... je ne vois pas en quoi mon raisonnement est trop "classique" (il se trouve que je suis physicien expérimentateur, la mécanique quantique est mon pain quotidien).

    Pourquoi n'a-t-il pas utilisé des fils photosensibles, je me le demande.
    De quels fils photosensibles parles-tu? Qui a ça en catalogue? As-tu d'autres conseils utiles à donner à ce physicien qui a d'après toi montré sa "nullité scientifique"?

  5. #35
    invite8ef897e4

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Si tu fais l'image d'un trou sur un écran, et que tu te places bien à côté de cette image (là où l'intensité lumineuse est nulle), tu ne reçois aucune lumière. Toutes les amplitudes de probabilité interfèrent destructivement en cet endroit.
    c'est vrai si une seule fente est ouverte, c'est faux lorsque les deux sont ouvertes. Pour calculer l'amplitude de probabilité pour qu'un photon arrive au point M, j'applique la bonne vieille mécanique quantique de Bohr Feynman & co. donc j'ajoute toutes les amplitudes pour tous les chemins possibles (principe de linéarité de la MQ). Si un seul trou est ouvert, loin de l'image géométrique du trou la phase des amplitudes pour les différents chemins varie rapidement et s'additionne à zéro de sorte que seulement là où la phase est stationnaire l'amplitude est non-nulle. Si les deux trous sont ouvert, le résultat est non-nul aux deux points images, et rien ne permet de conclure que le photon a du emprunter le chemin classique. Pourquoi devrait-on limiter cette somme au chemin classqiue au niveau du miroir, mais pas au niveau de la lentille (là où sont les interférences) cela je ne suis pas prêt de le comprendre.
    De quels fils photosensibles parles-tu?
    Il existe des fibres optiques capables de piéger la lumière incidente à 90 degrés sur leur tranche, et en fait dans une large gamme d'angle incidents.

  6. #36
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par humanino
    c'est vrai si une seule fente est ouverte, c'est faux lorsque les deux sont ouvertes (etc.)
    Bien, alors suivons ton interprétation mais dans la situation où, comme je l'ai suggéré au-dessus (message 17), les détecteurs ne sont pas après les miroirs, mais directement après chacun des trous (tout contre). Quand le détecteur du haut fait "clic!", tu ne peux pas dire si le photon est passé par le trou du haut ou le trou du bas? Or c'est formellement exactement la même situation que lorsque les détecteurs sont placés après les miroirs : les amplitudes de probabilité calculées pour les chemins "trou x -> détecteur y" s'annulent.

    Une remarque : le fait que dans l'expérience d'Afshar les chemins envisagés se "croisent" au niveau de la lentille, avant de se séparer, n'a dans l'étape 1 aucune importance pour ce qui peut survenir au niveau des miroirs; les photons - ou les différents chemins considérés dans le calcul - ne se "voient" pas dans un milieu linéaire comme l'est une lentille à ces intensités lumineuses. Le calcul des probabilités de détection dans l'un ou l'autre des détecteurs ne tient d'ailleurs aucun compte de ce "croisement".

    Il existe des fibres optiques capables de piéger la lumière incidente à 90 degrés sur leur tranche, et en fait dans une large gamme d'angle incidents.
    Ah, dans ce cas ne parle pas de fil photosensible (ce qui amenait Chaverondier à parler de courant généré par les fils) mais de fibre optique. Peut-on avoir une référence pour ce matériel?

  7. #37
    chaverondier

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Pour revenir à l'expérience elle-même, dans l'étape 1, on peut clairement dire, après détection d'un photon, par lequel des deux trous il est passé
    Seulement si le phénomène est reproductible (je partage donc le point de vue de Humanino sur ce point).

    C'est finalement la même chose que dans une expérience de fentes de Young classique. L'impact d'un ou de quelques photons en plein milieu de la tâche qui serait créée par une seule fente de Young (l'autre étant bouchée) est insuffisant pour conclure de façon fiable que l'autre fente est bouchée, ie tant que le nombre d'impacts est insuffisant pour garantir que les photons sont bien passés par une seule des deux fentes. Il en est finalement de même dans l'expérience d'Afshar.

    Comme dans l'expérience de Stern et Gerlach, c'est l'impact sur l'écran détecteur qui provoque la réduction instantanée et spatialement étendue du paquet d'onde ("coupé en deux" juste avant l'impact et "rassemblé en une seule de ses deux localisations" tout de suite après interaction avec l'écran détecteur). La réduction du paquet d'onde s'effectue donc au moment de l'impact et non pas immédiatement après la sortie de l'entrefer de l'électro-aimant.

    Mis à part le conflit avec le principe de relativité du mouvement (si l'on attribue un caractère objectif à la réduction du paquet d'onde), c'est notre vision d'observateur classique qui nous rend difficile l'acceptation du caractère non local de la réduction du paquet d'onde et l'acceptation du fait que celui-ci ne se décide pas avant que la mesure quantique soit réalisée de façon irréversible comme le démontre la violation des inégalités de Bell dans l'expérience d'Aspect.

    Bernard Chaverondier

  8. #38
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par chaverondier
    C'est finalement la même chose que dans une expérience de fentes de Young classique. L'impact d'un ou de quelques photons en plein milieu de la tâche qui serait créée par une seule fente de Young (l'autre étant bouchée) est insuffisant pour conclure de façon fiable que l'autre fente est bouchée, ie tant que le nombre d'impacts est insuffisant pour garantir que les photons sont bien passés par une seule des deux fentes.
    Il ne s'agit pas de cela : dans l'étape 1 de l'expérience d'Afshar, c'est comme si on avait deux trous de Young (en fait il s'agit de leurs images formées après une lentille, ce qui revient au même) nettement séparés, et un détecteur placé juste après chacun d'eux. Cela n'a donc rien à voir avec l'expérience des trous de Young habituelle, dans laquelle les deux faisceaux issus des trous se recouvrent et interfèrent au niveau du détecteur. Ici les faisceaux issus de chacun des trous n'interfèrent en aucune façon au niveau des détecteurs, car ils ne se recouvrent pas. Cette idée a visiblement du mal à passer...

    Comment répondrais-tu à la question que j'ai posée dans le message 36?

    La réduction du paquet d'onde s'effectue donc au moment de l'impact et non pas immédiatement après la sortie de l'entrefer de l'électro-aimant
    Bien évidemment, mais ce n'est pas la question. Tout le monde sera d'accord pour dire que jusqu'à ce que le photon soit détecté en haut ou en bas, on ne "sait pas où il est" (la fonction d'onde qui le décrit est délocalisée) ni par où il passe.

  9. #39
    invite8ef897e4

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Comment répondrais-tu à la question que j'ai posée dans le message 36?
    Je suis suffisamment troublé par tes commentaires, mais pas encore pleinement convaincu. Je n'ai pas trouvé de réponse pour l'instant en tout cas. Je pars pour aujourd'hui, mais je vais approfondir la question.

    Cette discussion m'intéresse vivement.

  10. #40
    chaverondier

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Suivons ton interprétation mais dans la situation où, comme je l'ai suggéré au-dessus (message 17), les détecteurs ne sont pas après les miroirs, mais directement après chacun des trous (tout contre). Quand le détecteur du haut fait "clic!", tu ne peux pas dire si le photon est passé par le trou du haut ou le trou du bas?
    Si. Dans ce cas pas de problème.
    Citation Envoyé par Chip
    Or c'est formellement exactement la même situation que lorsque les détecteurs sont placés après les miroirs
    A mon avis non. Du temps s'est écoulé entre la séparation du photon en deux paquets d'onde passant par les deux trous à la fois puis passant par la lentille, puis la réflexion des deux "fantômes" du même photon avant la détection d'un seul photon (donc forcément sur un seul des deux détecteurs). Pendant tout ce temps les deux paquets d'onde ont donc pu voyager séparément et la présence de franges d'interférence dans l'expérience 3 prouve que c'est bien ce qu'ils ont fait.

    C'est un peu comme s'il s'agissait de deux particules distinctes localisées à deux endroits distincts (chacune sur l'une des deux trajectoires classiques) dans l'état intriqué
    (|présent, non présent>+|non présent, présent>)/2^(1/2)
    donc restant en liaison EPR instantanée pour respecter la loi de conservation du nombre de photons (conservation de la norme de la fonction d’onde, ie unitarité de l’opérateur d’évolution).

    On oblige ainsi "l'un des deux fantômes du photon" à être non présent (à disparaître) d'un côté quand "l'autre fantôme" décide, en accord avec le couple de détecteurs, de manifester sa présence de l'autre côté (de se matérialiser de l'autre côté).
    Citation Envoyé par Chip
    Les amplitudes de probabilité calculées pour les chemins "trou x -> détecteur y" s'annulent.
    Je n'y vois pas de paradoxe. Cela signifie selon moi que, si l'on savait que le photon était passé par un seul des deux trous, alors on saurait dire lequel.

    La présence des franges d'interférence au niveau de la lentille (dans l'expérience 3) prouve que l'hypothèse selon laquelle le photon serait passé par une seule des deux fentes est fausse. Les deux paquets d'onde formant le photon passent donc bien par les deux trous x et y, puis décident (en accord avec l'appareil de mesure de position formé par l'ensemble des deux détecteurs x et y situés derrière les deux miroirs) de manifester leur présence en interagissant avec un seul des deux détecteurs via « un échange d’information EPR instantané » visant à conserver le nombre de photons (échange d'informations inaudibles par le malheureux observateur macroscopique) .

    « Bon ! Fais toi discret ! » dit très vite et à voix basse le « fantôme y » au « fantôme x ». « C'est moi qui impacte l'écran! Toi de ton côté, tu ne manifestes surtout pas ta présence car sinon on va se prendre une amende pour cause d’infraction à la loi de conservation du nombre de photons » (conservation de la norme de la fonction d'onde, ie unitarité de l'opérateur d'évolution) continue le « fantôme y ». « D'accord ! » répond instantanément le fantôme x en réalisant cet échange en un temps nul (ou extrêmement bref pendant lequel les deux fantômes x et y s’échangent des informations très vite, à voix basse, en interagissant tous les deux de façon inobservable avec les deux détecteurs au nez et à la barbe du pauvre observateur macroscopique médusé qui ne parvient pas à entendre ce qu’ils combinent et se voit dans l’incapacité de prédire leurs réactions aussi rapides qu’imprévisibles).

    Pour reprendre la comparaison avec l'expérience de Stern et Gerlach, je ne vois toujours pas de différence avec le comportement des "deux fantômes" du même atome d'argent ionisé avant que ces "deux fantômes" décident de "se matérialiser" en un unique point sur l'écran situé un peu en arrière de l'entrefer, impact constituant une mesure brutale du spin up ou down choisi par l'atome d'argent au moment de son impact sur l'écran (et non immédiatement en sortie de l'entrefer). L'interprétation de type choix retardé, qui me semble être une interprétation de type Transactional Interpretation of Quantum Mechanics de John Cramer, interprétation selon laquelle l'atome d'argent recevrait, juste au moment de sa sortie de l'entrefer, un ordre provenant de l’événement futur d’impact sur l'écran remontant le temps pour dicter à l’atome d’argent quel chemin classique il va devoir suivre (selon le fameux handshake de la TIQM) ne me paraît pas incontournable. Quoi qu’il en soit, l'expérience d'Afshar ne me semble pas apporter beaucoup d'eau nouvelle à ce moulin là.

    Bernard Chaverondier

  11. #41
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Suivons ton interprétation (nb : celle d'humanino) mais dans la situation où, comme je l'ai suggéré au-dessus (message 17), les détecteurs ne sont pas après les miroirs, mais directement après chacun des trous (tout contre). Quand le détecteur du haut fait "clic!", tu ne peux pas dire si le photon est passé par le trou du haut ou le trou du bas?
    Citation Envoyé par chaverondier
    Si. Dans ce cas pas de problème.
    Bien, au moins on est d'accord sur ce point. Maintenant imagine que juste après chacun des deux trous percés dans le masque se trouve un petit dispositif (lentille par exemple) qui permette de collimater assez bien le faisceau issu du trou, ainsi que de l'orienter dans une direction choisie. On a ainsi, issu de chaque trou et du petit dispositif qui le suit, un faisceau grosso-modo cylindrique, que l'on peut orienter à loisir dans le demi-espace situé après le masque percé des deux trous (tout ceci est physiquement tout à fait réalisable).

    Au début, on oriente les faisceaux émergents perpendiculairement au masque. On a donc deux faisceaux collimatés parallèles entre eux. Plaçons un détecteur sur le trajet de chacun des faisceaux, par exemple à un mètre derrière le masque. Si le détecteur du haut fait "clic!", je pense que tu seras encore d'accord pour dire que le photon est passé par le trou du haut et par le dispositif de collimation du haut.

    Bien. Maintenant orientons le dispositif de collimation du haut pour que le faisceau issu du trou du haut éclaire le détecteur du bas, et inversement (remarque : les deux faisceaux se croisent à mi-parcours). Si le détecteur du haut fait "clic!", ne peux-tu rien dire sur l'origine du photon qu'il vient de détecter? Si, bien sûr, ce photon "vient du trou du bas". Car il n'y a rigoureusement aucune autre possibilité, aucun autre chemin auquel soit associée une amplitude de probabilité non nulle. Eh bien c'est exactement la même situation dans l'étape 1 de l'expérience d'Afshar. Le fait qu'à un endroit du parcours on puisse, si on place un détecteur à un tel endroit, détecter des interférences (dans l'expérience d'Afshar comme dans celle que je viens de décrire) n'empêche en rien qu'une détection avant ou après après cette zone, dans une zone ou les faisceaux ne se recouvrent plus, puisse indiquer par quel trou le photon est passé. (remarque : je ne fais pas allusion ici à l'étape 3, pour laquelle j'ai déjà donné mon interprétation, je parle de l'étape 1 qui est plus simple et sans ambiguïté)

  12. #42
    chaverondier

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Imagine que juste après chacun des deux trous percés dans le masque se trouve un petit dispositif (lentille par exemple) qui permette de collimater assez bien le faisceau issu du trou, ainsi que de l'orienter dans une direction choisie. On a ainsi, issu de chaque trou et du petit dispositif qui le suit, un faisceau grosso-modo cylindrique, que l'on peut orienter à loisir dans le demi-espace situé après le masque percé des deux trous (tout ceci est physiquement tout à fait réalisable).

    Au début, on oriente les faisceaux émergents perpendiculairement au masque. On a donc deux faisceaux collimatés parallèles entre eux. Plaçons un détecteur sur le trajet de chacun des faisceaux, par exemple à un mètre derrière le masque. Si le détecteur du haut fait "clic!", je pense que tu seras encore d'accord pour dire que le photon est passé par le trou du haut et par le dispositif de collimation du haut.
    Non. Pas si je fais passer les photons un par un. Dans ce cas, chaque photon passe par les deux trous (son paquet d'onde se découpe en deux) et choisit d'impacter le détecteur du haut (par exemple) seulement au moment où il le rencontre (pas avant) en ordonnant instantanément "à son autre moitié" de ne pas se manifester vis à vis du détecteur bas. J'ai bien détaillé toute la discussion sur l'interprétation de la réduction du paquet d'onde dans mon post précédent en indiquant pourquoi je ne voyais pas de distinction marquée du caractère non-local de la réduction du paquet d'onde se manifestant dans l'expérience d'Afshar (et je n'en vois toujours pas) avec celle se manifestant dans l'expérience de Stern et Gerlach.

    Bernard Chaverondier

  13. #43
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Si le détecteur du haut fait "clic!", je pense que tu seras encore d'accord pour dire que le photon est passé par le trou du haut et par le dispositif de collimation du haut.
    Citation Envoyé par chaverondier
    Non. Pas si je fais passer les photons un par un.
    C'est en contradiction avec ta réponse précédente («Si. Dans ce cas pas de problème»). En effet le problème se pose exactement de la même façon après le petit dispositif que j'ai décrit, que directement après le trou : dans les deux cas le photon choisit au moment de la détection où il se localise. Dans le premier cas (directement après le trou) tu dis en substance "oui s'il est détecté juste après le trou du haut c'est qu'il est passé par ce trou", et dans le deuxième cas (un peu après sur un des faisceaux collimatés) "je ne peux rien dire".

    Tu devrais donner la même réponse dans les deux cas, ou bien une réponse du type : «après 50cm de propagation, je ne sais plus répondre, avant je peux dire qu'il est issu du trou du haut». Je précise qu'il s'agit bien entendu dans les deux cas de photons émis "un par un", ou à défaut d'un faisceau laser classique à statistique poissonnienne, et de très faible intensité.

    Finalement, quelle réponse choisis-tu? Si tu donnes deux réponses différentes il faut indiquer à partir de quand tu passes d'un type de réponse ("oui je sais dire, après sa détection, par où il est passé") à l'autre ("je ne sais pas dire par où il est passé").

  14. #44
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    Chaverondier, il se peut que tu n'aies pas bien compris mon message 41 : il y a un dispositif de collimation après chacun des deux trous, donc deux dispositifs de collimation (et d'orientation) indépendants. C'est peut-être plus clair maintenant.

  15. #45
    chaverondier

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Chaverondier, il se peut que tu n'aies pas bien compris mon message 41 : il y a un dispositif de collimation après chacun des deux trous, donc deux dispositifs de collimation (et d'orientation) indépendants. C'est peut-être plus clair maintenant.
    C'est ce que je pensais avoir compris. Je ne vois toujours pas ce qui vous choque dans ma réponse.

    Si j'envoie des photons un par un mais que le signal lumineux reste cohérent malgré le passage dans les collimateurs (ie est resté apte à produire des franges d'interférence en sortie des collimateurs) chaque photon se découpe en deux paquets d'onde dont chacun passe en même temps par les deux dispositifs de collimation et d'orientation indépendants. "Le" photon ne choisit sa position qu'en rencontrant un détecteur à la sortie de l'un des deux collimateurs (et non à l'entrée des collimateurs sinon le signal lumineux ne pourrait plus donner lieu à des franges d'interférence en raison du principe de complémentarité).

    Que la fonction d'onde du photon s'étale sur tout l'écran (comme dans le cas du dispositif à fentes de Young classique) ou occupe seulement deux positions localisées (comme dans l'expérience de Stern et Gerlach avec des atomes d'argent ionisés ou encore lors de la décomposition d'un faisceau lumineux par une lame de calcite en une composante polarisée à 0° et une composante polarisée à 90°) n'y change rien. La réduction du paquet d'onde d'un signal cohérent se produit lorsque l'onde associée à la particule détectée interagit avec le dispositif de détection, pas avant (sauf dans l'interprétation TIQM de John Cramer où l'information de détection est censée remonter du futur vers le passé pour informer la particule du chemin qu'elle va devoir prendre en violation du principe de causalité).

    L'expérience de Afshar ne remet donc pas en cause le principe de complémentarité (le caractère conjugué de la position et de l'impulsion) mais illustre une fois de plus le caractère instantané et non local de la réduction du paquet d'onde. Dans l'expérience d'Afshar, celle-ci s'effectue en sortie des deux miroirs dans l'expérience 1 comme dans l'expérience 3 (pas avant).

    Toutefois, il est intéressant de noter que l'expérience 3 souligne le caractère objectif de la réduction du paquet d'onde. En effet, avant sa détection le photon passe par les deux fentes comme le prouve la présence de franges d'interférences au niveau de la lentille, puis son paquet d'onde (qui était scindé en deux) se "rassemble" brusquement en un seul point lors de sa détection (comme s'il était passé par une seule des deux fentes).

    Bernard Chaverondier

  16. #46
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par chaverondier
    Si j'envoie des photons un par un mais que le signal lumineux reste cohérent malgré le passage dans les collimateurs (ie est resté apte à produire des franges d'interférence en sortie des collimateurs) chaque photon se découpe en deux paquets d'onde dont chacun passe en même temps par les deux dispositifs de collimation et d'orientation indépendants. "Le" photon ne choisit sa position qu'en rencontrant un détecteur à la sortie de l'un des deux collimateurs (et non à l'entrée des collimateurs sinon le signal lumineux ne pourrait plus donner lieu à des franges d'interférence en raison du principe de complémentarité).
    Ceci est parfaitement clair, personne ne dit autre chose.

    Ce qui me choque dans votre réponse #42, c'est qu'elle est en parfaite contradiction avec votre réponse #40. Il faut se décider pour une réponse commune, ou éventuellement établir une distance à partir de laquelle on passe d'un type de réponse à l'autre.

    Je rappelle que les deux questions ont été posées :

    1) dans le message 36 (détecteurs placés juste après leurs trous respectifs)
    2) dans le message 41. Dans ce message il y a en fait deux questions (2a : faisceaux collimatés parallèles entre eux, puis 2b faisceaux collimatés qui se croisent et se séparent -- dans les deux cas les faisceaux ne se recouvrent pas au niveau des détecteurs) mais on bute déjà sur la question 2a (faisceaux collimatés parallèles entre eux).

    Pour moi la réponse aux deux questions est identique et sans ambiguïté :

    1) lorsque le détecteur placé juste après le trou du haut fait "clic!", on dit "tiens, cette fois le photon est passé par le trou du haut" (et vous êtres d'accord avec cette interprétation strandard, cf votre réponse #40).

    2a) lorsque le détecteur, placé un peu plus loin sur le trajet du faisceau collimaté issu du trou du haut (et ne pouvant recevoir aucune lumière venant du faisceau du bas, par construction, puisque les deux faisceaux collimatés et parallèles entre eux ne se recouvrent pas) fait "clic!", on dit encore "tiens, cette fois le photon est passé par le trou du haut". Mais là vous n'êtes plus d'accord, cf votre réponse #42.

    Je le répète : vos deux réponses sont contradictoires, à moins de pouvoir donner précisément une distance à partir de laquelle vous passez d'un type de réponse à l'autre.

  17. #47
    chaverondier

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Ce qui me choque dans votre réponse #42, c'est qu'elle est en parfaite contradiction avec votre réponse #40.
    Je ne vois pas de contradiction. La contradiction apparaît seulement si l'on tend à attribuer au photon une trajectoire classique, c'est à dire sans tenir compte du fait que la fonction d'onde du photon peut suivre en même temps deux trajectoires distinctes qui ne se recoupent pas, celle du haut et celle du bas, puis, brutalement, être détecté plus loin sur une seule des deux trajectoires (où les deux "moitiés de photon" décident brutalement de venir se rassembler après avoir suivi les deux trajectoires en même temps). C'est ce que l'on appelle la réduction instantanée du paquet d'onde.
    Citation Envoyé par Chip
    Lorsque le détecteur, placé un peu plus loin sur le trajet du faisceau collimaté issu du trou du haut (et ne pouvant recevoir aucune lumière venant du faisceau du bas, par construction, puisque les deux faisceaux collimatés et parallèles entre eux ne se recouvrent pas)
    Pas d'accord. La "moitié de photon" qui suit la trajectoire du bas peut et doit "sauter" instantanément pour "rejoindre l'autre moitié", celle qui suit la trajectoire du haut si la décision est prise par "les deux moitiés de photon" de se manifester en haut (pour respecter la conservation du nombre de photon, c'est à dire pour conserver la norme de la fonction d'onde du photon, c'est à dire encore l'unitarité de l'opérateur d'évolution). Il s'agit là de la réduction instantanée et spatialement étendue du paquet d'onde du photon (dans le cas particulier d'une mesure de position) exprimant de façon particulièrement nette la non localité quantique. J'ai soigneusement détaillé tout ça dans mon message 40 du 4/01/05 sur ce fil à 19h02.
    Citation Envoyé par Chip
    Je le répète : vos deux réponses sont contradictoires, à moins de pouvoir donner précisément une distance à partir de laquelle vous passez d'un type de réponse à l'autre.
    Il n'y a pas de contradiction. Il y a conflit avec la vision classique (inspirée de considérations de localité et de trajectoire classique). Dans une vision classique (ie non quantique), il y a impossibilité de la réduction en un seul endroit du paquet d'onde d'un photon dont la fonction d'onde est présente en deux endroits en même temps (sur la trajectoire du haut et celle du bas) juste avant la mesure de position du photon (sa détection).

    Il est à noter que la détection de franges d'interférence ayant cours au niveau de la lentille s'apparente à une mesure d'impulsion puisqu'elle permet de connaître la longueur d'onde du photon (qui est inversement proportionnelle à son impulsion). Or mesure d'impulsion et mesure de position ne commutent pas. Cela signifie que la mesure de position réalisée dans l'expérience 3 d'Afshar derrière les deux miroirs ne peut pas révéler une position du photon préexistante à cette mesure de position. En effet, le photon n'est pas dans un état (presque) propre de l'opérateur position mais plutôt dans un état (presque) propre de l'opérateur impulsion. La détection du photon derrière l'un des deux miroirs de l'expérience 3 de Afshar modifie donc l'état quantique du photon. La "moitié du haut" décide brusquement, d'un commun accord avec les deux détecteurs et avec sa "moitié du bas", de se manifester à un seul endroit (pour respecter la conservation du nombre de photons).

    Par contre, ce qui est tout de même intéressant dans l'expérience 3 de Afshar, c'est qu'elle souligne clairement le caractère objectif de la réduction du paquet d'onde. Lorsque le détecteur fait clic en haut alors que "le" photon était à la fois en haut et en bas avant sa mesure de position (comme le prouve la présence de franges d'interférence au niveau de la lentille) c'est bien l'état du photon et pas seulement la connaissance de l'observateur sur la position du photon qui a été modifiée par la mesure quantique (il occupait deux positions et non une seule juste avant sa détection).

    En mécanique quantique, la position du photon n'est pas une propriété intrinsèque du photon préexistant à sa mesure (pas en tout cas quand il est dans un état où sa fonction d'onde est étalée) mais une propriété de son interaction avec un détecteur. Cette information est créée et non révélée par la mesure de position quand le photon n'est pas déjà dans un état propre de l'opérateur position. "unmeasured outcomes don't exist" a coutume de dire le physicien théoricien Asher Perez.

    Bernard Chaverondier

  18. #48
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    Je suis, depuis le début, d'accord avec une bonne partie de ce que vous dites.

    Cependant, il est absolument clair que vous ne pouvez pas dire à la fois :

    -- "oui, le photon est passé par le trou du haut" lorsqu'il est détecté par le détecteur du haut placé juste derrière le trou (0,1mm après le trou pour fixer les idées), et
    -- "non là je ne peux rien dire" lorsqu'il est détecté sur son faisceau collimaté non pas à 0,1mm (puisque là vous dites encore "oui, le photon est passé par le trou du haut"), mais 2mm ou 20cm. Il faut au moins se décider sur une distance à partir de laquelle on change d'opinion.

    Il y a une contradiction évidente, et ce n'est pas une question de représentation classique contre représentation quantique.

    Par ailleurs, dans la pratique courante du "physicien quantique",

    a) quand un détecteur détecte un photon juste après un masque percé d'un unique trou, le physicien dit "tiens, un photon est passé par le trou". Que dites-vous à cet instant?
    b) quand il y a un deuxième trou dans le masque, à deux mètres du premier, et formant un faisceau ne pouvant parvenir au premier détecteur (un faisceau collimaté par exemple, sans aucune influence d'aucune sorte sur ce qui peut se passer au niveau du détecteur placé contre le premier trou) il dit encore "tiens, un photon est passé par le premier trou". Que dites-vous à cet instant? Je rappelle que le calcul de mécanique quantique donne exactement le même résultat si le second trou est fermé, car il n'y a, que le deuxième trou soit ouvert ou fermé, aucun chemin de probabilité non nulle passant par ce second trou jusqu'au détecteur.
    c) il dit encore "tiens, un photon est passé par le premier trou" lorsqu'il éloigne le détecteur d'un millimètre, etc., et il le dit tant que la probabilité de présence associée aux chemins passant par le second trou est nulle au niveau du détecteur. Bien sûr il ne le dit pas quand les deux chemins (premier et second trou) sont possibles.

    Ça ne veut en rien dire qu'avant la détection on sait dire où est le photon. Mais au moment de la détection, le photon est au niveau de détecteur. Et comme il n'y a pas d'autre chemin menant au détecteur que celui passant par ce trou, le physicien dit "tiens, le photon est passé par le trou".

    Citation Envoyé par chaverondier
    En effet, le photon n'est pas dans un état (presque) propre de l'opérateur position mais plutôt dans un état (presque) propre de l'opérateur impulsion
    Non, il est dans une superposition de deux états propres de l'impulsion, ce qui n'est pas un état propre de l'impulsion (même pas "presque propre").

  19. #49
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    remarque : quand je dis qu'il est dans une superposition d'états propres de l'impulsion, je parle bien sûr d'une superposition d'états "presques propres" de l'impulsion, car il ne peut être question expérimentalement d'ondes planes infinies, de plus ici les faisceaux sont divergents. Enfin bref, ce qui est important c'est qu'il s'agit d'une superposition d'états ("presque") propres de l'impulsion, et non d'un état ("presque") propre de l'impulsion.

  20. #50
    invite8ef897e4

    Re : Effet EPR et relativité

    ...ce qui tout de meme montre bien que l'on ne peut pas savoir par quel trou le photon est passé et que la bonne vieille MQ est sauve

    Merci à vous deux pour cette très intéressante discussion !

  21. #51
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par humanino
    ...ce qui tout de meme montre bien que l'on ne peut pas savoir par quel trou le photon est passé et que la bonne vieille MQ est sauve
    À ce stade on n'en est qu'à la fonction d'onde représentant le photon avant qu'il ne soit détecté. C'est après la détection que le différend survient, sur la façon d'énoncer le résultat.

    Par contre si je peux me permettre d'insister, tes considérations sur les interférences au niveau des miroirs et des détecteurs dans "Afshar-étape1" ne sont pas une question d'interprétation... mais simplement une erreur : il n'y a ni interférences ni termes croisés à ce niveau (ou, formulé autrement, les termes croisés sont, à ce niveau, nuls -- non pas à cause d'une perte de cohérence mais parce qu'il n'y a plus de recouvrement).

  22. #52
    chaverondier

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    Vous ne pouvez pas dire à la fois :
    -- "oui, le photon est passé par le trou du haut" lorsqu'il est détecté par le détecteur du haut placé juste derrière le trou (0,1mm après le trou pour fixer les idées), et
    -- "non là je ne peux rien dire" lorsqu'il est détecté sur son faisceau collimaté non pas à 0,1mm (puisque là vous dites encore "oui, le photon est passé par le trou du haut"), mais 2mm ou 20cm. Il faut au moins se décider sur une distance à partir de laquelle on change d'opinion.
    Pour moi, affirmer que le photon est passé par le trou du haut sous le prétexte qu’on l’a détecté derrière le trou du haut (que ce soit à 0,1 mm ou à 20 cm) est un abus de langage qui généralement ne prête à conséquence mais est faux dans la présente discussion. Il revient à attribuer au photon une trajectoire classique alors que l’on a pas de preuve qu’il avait déjà acquis une position (par réduction du paquet d’onde induite par interaction avec son environnement) avant sa détection.

    * Si en enlevant les détecteurs de la sortie des collimateurs, je peux encore faire interférer le faisceau du haut et celui du bas, alors ça veut dire que c'est la détection (et non le collimateur) qui oblige le photon a choisir une position. Dans ce cas, le détecteur ne révèle pas une information de position du photon préexistante, il la crée en provoquant la réduction du paquet d'onde. Le photon n’est alors pas passé par le trou du haut, il y a seulement été détecté.

    * Si en enlevant les détecteurs situés en sortie des collimateurs, je ne parviens plus à faire interférer les faisceaux issus des collimateurs, ça veut dire que ce sont les collimateurs qui ont provoqué la réduction du paquet d'onde, ie ce sont les collimateurs qui ont réalisé la mesure quantique de position du photon (mesure quantique qui ne doit pas être confondue avec un processus classique d'acquisition d'information. La mesure quantique est un processus d’interaction qui se produit que l’observateur en soit informé ou pas). Le détecteur ne fait alors que m'informer d'une position que le photon avait déjà acquise avant sa détection (par son interaction avec les collimateurs).
    Citation Envoyé par Chip
    Quand il y a un deuxième trou dans le masque, à deux mètres du premier, et formant un faisceau ne pouvant parvenir au premier détecteur (un faisceau collimaté par exemple, sans aucune influence d'aucune sorte sur ce qui peut se passer au niveau du détecteur placé contre le premier trou) il dit encore "tiens, un photon est passé par le premier trou". Que dites-vous à cet instant?
    Dans la présente discussion, pour éviter de se prononcer sans preuve sur le moment où le photon a acquis sa position, il vaut mieux dire que le photon a été détecté au premier trou (et non est passé par le premier trou ce qui implicitement revient à dire que l'on a fait un simple constat d'une situation préexistante).

    Peut-être le photon avait-il acquis sa position avant sa détection, mais pour le savoir, il faudrait s'assurer de l'impossibilité d'obtenir une figure d'interférence en rassemblant à nouveau les deux faisceaux. Si la figure d'interférence peut être obtenue, cela veut dire que le photon n'est pas passé par le trou du haut, mais par les deux et a été détecté au niveau du trou du haut.

    A noter que si il y a un détecteur seulement en haut et qu'un photon passe par le trou du bas, sa position est mesurée par ce détecteur, même si l'observateur n'en est pas informé. En effet, ce détecteur ne prévient pas l'observateur des photons qu'il contraint à passer en bas en ne les détectant pas. C'est toute la difficulté de la mesure quantique. Il ne faut pas la confondre avec un processus d'acquisition d'information. L'interprétation de la mesure quantique comme un changement d'état dans la connaissance de l'observateur évoquée dans l’interprétation de Copenhague pour tenter de faire coller la réduction du paquet d’onde avec la Relativité du mouvement est une interprétation que je crois incorrecte (voir http://perso.wanadoo.fr/lebigbang/epr.htm pour une formulation de l’invariance relativiste compatible avec l’hypothèse d’objectivité de la réduction du paquet d’onde). C’est seulement la mesure classique que l’on peut interpréter comme un processus d’acquisition d’information perturbant faiblement le système observé.
    Citation Envoyé par Chip
    Ça ne veut en rien dire qu'avant la détection on sait dire où est le photon. Mais au moment de la détection, le photon est au niveau de détecteur. Et comme il n'y a pas d'autre chemin menant au détecteur que celui passant par ce trou, le physicien dit "tiens, le photon est passé par le trou".
    C'est un abus de langage qui généralement ne prête pas à conséquence, mais, dans la présente discussion, si on prend l'expression au pied de la lettre, tant que l'interférence est possible, c'est faux. Tant que le photon n'a pas acquis une position déterminée par réduction du paquet d’onde (induite par interaction avec son environnement) il passe en même temps par le chemin par lequel une particule classique peut atteindre le détecteur et par le chemin par lequel une particule classique ne peut pas atteindre le détecteur.

    Bernard Chaverondier

  23. #53
    invitecc43cae8

    Re : Effet EPR et relativitée

    Expériende de pensée:
    je suis un train d'onde à l'instant même de ma première naissance
    et je connais déjà ma vie et ma fin.
    Je ne serais vraiment "individué" en tant que particule qu'au moment même de ma disparition, ma deuxième naissance étant ma mort: je retournerais à la matière.
    Pourtant, dès mon premier début, je vais vers cette fin et n'aurais vécu le cycle complet de ma vie qu'à ce funeste instant. Je ne passe ni par ci ni par là parce que je ne suis pas encore totalement "je".
    L'observateur macroscopique ignore que dès ma naissance je connais déjà toute ma trajectoire: quoi qu'il décide, sa décision m'était déjà connue (comme par un tunel, je voyais déjà ma fin, IMMEDIATE).

    Si l'observateur tient tant au concept d'une causalité ABSOLUE, c'est peut-être bien, pour partie, à cause de la façon même dont son esprit fonctionne: la raison logique avance pas à pas et trouve du confort à penser le monde à son image (voyons l'histoire des sciences !).

  24. #54
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativitée

    Chaverondier, je n'ai pas le temps de répondre aujourd'hui, je le ferai demain. Je suis tout à fait d'accord sur le fait que ce qui est dit habituellement est un abus de langage, que tous les physiciens (même les plus reconnus) font, tout simplement parce que ça ne prête pas à conséquence, dans aucune expérience (y compris l'expérience Afshar-étape1). Quand il y a un trou dans un masque et qu'on détecte un photon 1mm après ce trou, les physiciens disent "le photon est passé par le trou". C'est un abus de langage, car rien de permet directement de dire cela. C'est de ce type d'abus de langage dont nous parlons, le fait qu'il y ait un deuxième trou ici ou là (sans interaction possible avec le détecteur bien entendu) ne change rien. C'est le même abus de langage dans les deux cas. Vous trouverez peu de physiciens qui dans leur pratique quotidienne tiennent un discours tel que "on ne peut pas dire que le photon est passé par le trou ou non, on n'en sait rien, même si c'est le seul trou et qu'on a détecté le photon juste après".

  25. #55
    glevesque

    Re : Effet EPR et relativitée

    Salut

    Dans cette situation très précise, il ni aurait pas un indice de difusion qui influerait sur la qualité de la réduction du paquet d'onde. Un indice qui stipulerait la distance nominimale de l'influence inductive des probabilité ondulatoire et de leurs influence phénoménale. C'est-à dire qu'en dessous d'une certaines valeurs d'angle de projection et d'orientation de l'onde généraliste du paquet d'onde, les effets son externe à son influence (Ex : 1 mm versus 10 mm). Ceci équivauderais à l'indice des possibles phénoménales du par les distances angulaires du phénomène en question, et qu'en dessous de cette indice, aucune réduction du paquet d'onde ne serait permit et donc d'aucune probabilité directionnelle et phénoménale. (Bon en gros car je ne suis pas spécialiste de la question)

    A++
    http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?showtopic=8532

  26. #56
    glevesque

    Re : Effet EPR et relativitée

    Salut

    Je cherche a comprendre et a visualiser le phénomène.

    Nous avons un électron qui interagit avec un photon, la réaction est presque qu'immédiate par la réimmission d'un nouveau paquet d'onde. Ce paquet d'onde encapsule les différentes probabilités interactionnelle et éventuelle d'un photons, cette onde qui se propage à la vitesse de la lumière et de manière cocentrique à l'électron émeteur. Après une certaine durée de propagation l'indice du paquet d'onde rencontre sur son passage une autre paticule de matière-énergie avec laquelle elle va interagire. La réaction coupe la dualité corpusculaire et ondulatoire, en faisant diminuer l'indice des probables possibles éventuelle du paquet d'onde originale, ceci s'appel la réduction du paquet d'onde qui encadre la réaction interactionnelle des particules mis en cause.

    Mais voilà donc ma question, si l'onde se propage de cette manière et des quelle interagit, elle va donc couper de manière instantané la courbure de propagation de cocentrisitée initiale. De qu'elle phénomène peut-il se dégager de tout sa par rapport au tissus d'espace-temps, qu'elle en sont les effect. Les phénomènes EPR, peuvent-ils êtres la représentation du non bris qui est alors porté sur l'influence qui est induit sur la métrique d'espace-temps qui suit le paquet d'onde initiale et de l'ensemble de ses probabilité interactionnelle. Pouvant induire ainssi une certaine forme d'influence multiples sur les particules de matière-énergie qui peuvent-êtres éventuellement en interactions selon la propagation réductrice du paquet d'ondes interactionnelle initiale.

    Je pose une drole de question, je le sais !!!! mais est-ce que le phénomène de réduction (sans EPR) peut-être représenter de cette manière, en visualition des choses par l'immagination.

    Merci à l'avence !!!

    A++
    http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?showtopic=8532

  27. #57
    invite8ef897e4

    Re : Effet EPR et relativité

    Citation Envoyé par Chip
    les termes croisés sont, à ce niveau, nuls -- non pas à cause d'une perte de cohérence mais parce qu'il n'y a plus de recouvrement.
    oui tu as raison sur ce point depuis le début. J'ai très mal argumenté, en fait je ne doutais pas qu'il devait y avoir une erreur quelque part puisque des remises en question de la MQ il y en a tellement souvent ! Pour autant j'étais moi aussi dans l'erreur. Merci encore à toi donc.

  28. #58
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativitée

    Pour Chaverondier.

    Je complète mon message d'hier. Quand un détecteur détecte un photon alors qu'il est placé derrière un trou unique percé dans un masque, le physicien (ou la physicienne) dit "le photon est passé par le trou". C'est un "abus de langage", puisque la mécanique quantique ne dit rien sur une "trajectoire" qu'a pu prendre le photon (bien que les calculs fassent intervenir tous les chemins possibles) et ne s'occupe que de la probabilité de détecter le photon si on place un détecteur ici, ou là. Dire que le photon est passé par le trou c'est bel et bien parler d'une trajectoire du photon, ou du moins d'une "localisation intermédiaire" au niveau du trou. Néanmoins cet abus de langage n'a aucune conséquence, et c'est pour cela qu'on dit sans crainte "le photon est passé par le trou". D'ailleurs vous faites également cet abus de langage, en répondant "si. Dans ce cas pas de problème" à la question "Quand le détecteur du haut [placé juste derrière le trou] fait "clic!", tu ne peux pas dire si le photon est passé par le trou du haut ou le trou du bas?" dans laquelle il est explicitement question d'un passage du photon par un trou.

    En suivant réellement votre formulation rigoriste, il faudrait dire quelque chose comme : « lors de l'expérience, la probabilité de présence du photon s'est étalée dans l'espace, notamment jusque derrière le trou où se trouve le détecteur. Au moment où le photon a été détecté, il s'est brusquement localisé à l'endroit du détecteur, sans que l'on puisse dire que le photon est passé par le trou : avant sa détection il était tout aussi bien juste avant le détecteur, que de l'autre côté de l'écran un peu plus loin. Avant l'instant de la détection, il est donc tout aussi bien "passé" que "non passé" par le trou, tout comme dans une expérience à deux trous le photon serait aussi bien "passé par le trou 1" que "passé par le trou 2" que "de l'autre côté de l'écran, un peu plus loin" ».

    Le fait qu'il y ait un second trou dans le masque ne change rien à cette interprétation (ou formulation) pour peu qu'il n'y ait aucune possibilité pour que la lumière passant par ce second trou atteigne le détecteur. Il n'y a donc aucun risque de confusion lorsqu'on dit "le photon est passé par le trou du haut (ou du bas selon le détecteur faisant clic!)" dans les expériences de mes questions 1, 2a et 2b (message 46).

    Cet "abus de langage", la plupart des physicien(e)s le fait, et ça ne porte pas à conséquence. Exemples :

    - Richard Feynman (Feynman’s Lectures on Physics) : « What we must say (to avoid making wrong predictions) is the following. If one looks at the holes or, more accurately, if one has a piece of apparatus which is capable of determining whether the electrons go through hole 1 or hole 2, then one can say that it goes either through hole 1 or hole 2 » http://www.anselm.edu/homepage/dbanach/feyn1.htm

    - Rodney Loudon (The Quantum Theory of Light, chap. 6) : « If a phototube is placed behind one of the pinholes to detect photons passing through (...) ».

    On pourrait ajouter des milliers d'autres exemples, à commencer par tous les articles traitant d'expériences de "welcher weg", dans lesquelles la visibilité des franges d'interférence s'atténue jusqu'à disparaître lorsque qu'on a une information complète sur le trou par lequel passent les particules (tantôt en haut, tantôt en bas, que les détecteurs soient placés au niveau de chaque trou ou un peu après, peu importe si aucun recouvrement des faisceaux n'est possible à leurs emplacements).

    Bref, cette formulation est généralisée, et ça ne pose aucun problème, y compris dans l'expérience Afshar-étape1.

  29. #59
    invite0bbfd30c

    Re : Effet EPR et relativitée

    Pour humanino : content de voir qu'on est d'accord sur ce point Bon, pour les fibres "capables de piéger la lumière incidente à 90 degrés sur leur tranche", je suis toujours preneur d'une référence précise.

  30. #60
    glevesque

    Re : Effet EPR et relativitée

    Salut Chip

    Et moi alors, j'aimerais bien aussi qu'on me démèle un peut dans tout ca, par rapport à mon poste 55, et peut-être un peut moins pour mon poste 56. SVP !!!!

    L'onde de probalité (le paquet d'ondes) est de forme cocentrique autour de la paticule émétrice, mais peut-on visualiser tout ca par une sorte de vague du milieu tissus espace-temps. Et dès que le paquet d'ondes est réduits par une interaction éventuelle avec une particule de matière-énergie. Peut-on dire (de la forme visuelle d'interprétation) qu'il y a bris de continuité ou cassure du mouvement ondulatoire du tissus spatio-temporelle. Et si deux particules étaient situés exactement à égale disctance d'une particule émétrice d'un paquet d'ondes, la réduction de celle-ci (paquet d'onde) s'éffectuerait-elle de manière simultané par absortion et diffusion de deux réduction simultané du paquet d'onde initiale, un peut comme les phénomènes EPR !!!!!

    A++
    http://www.unmannedspaceflight.com/index.php?showtopic=8532

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