Bonjour,
La vérification de la vitesse limite de c va beaucoup plus loin que cela. Le postulat de départ est que c est limité non pas de n'importe quelle façon, mais de façon relative, en même temps pour tout le monde. Ce qui implique que le temps et l'espace sont différents pour chacun, d'un facteur très précis qui dépend de la vitesse relative entre les deux référentiels comparés. C'est ce qu'on appelle "dilatation du temps", et "contraction des longueurs".
Ces dilatations et contractions, que l'on peut observer expérimentalement, sont exactement conformes aux prédictions. L'accord est tel qu'il ne peut s'agir d'une coïncidence. En fait, si on supposait que c'est une coïncidence, cela reviendrait à dire que, d'accord, c n'est pas une vitesse infranchissable, mais, tiens, coïcidence, il existe une vitesse infranchissable, et elle vaut c !
Tu poses ici une question très difficile, qui est la définition d'un concept fondamental.
Plus un concept est compliqué, plus il est facile de le définir, en le réduisant à une combinaison de concepts plus simples.
Mais une fois arrivé au concept le plus simple, nous ne pouvons pas le définir en s'appuyant sur des concepts encore plus simples.
C'est la même chose en mathématiques. On peut définir ce que c'est qu'un vecteur, en se basant sur la notion de nombre.
Mais définir ce que c'est qu'un nombre, c'est beaucoup plus difficile. Ce n'est qu'au XIXe siècle qu'on a pu donner une définition rigoureuse de la notion de nombre.
Celle-ci se base sur la notion plus fondamentale d'ensemble d'éléments. Aujourd'hui, impossible de donner une définition rigoureuse de ce que c'est qu'un "élément" ou un "objet", ou une "chose". Cela peut être n'importe quoi.
On part du principe tacite, et non démontré, qu'il existe des "choses".
Pourquoi ne le serait-elle pas ? Si avec une série d'expériences on montre que le photon grossit de la façon dont tu propose, et si on démontre d'autre part que son absorption est totale et instantanée, on aura prouvé que la vitesse de l'une de ses parties au moins dépasse la vitesse de la lumière.
Cela ne permet malheureusement pas de sortir de l'ornière.
Si toutes les parties du photon se déplacent à une vitesse égale ou inférieure à c, alors on peut montrer, en appliquant le théorème de Bell, que les mesures que l'on mène de part et d'autre sur les photons intriqués doivent respecter l'inégalité de Bell.
L'expérience montre le contraire, et donc que les photons ne sont pas, dans cette expérience, composés d'éléments occupant une certaine position dans l'espace, et se déplaçant à une vitesse inférieure ou égale à c.
...à moins, le théorème laisse ouverte cette possibilité, que les propriétés mesurées apparaissent aléatoirement lors de la mesure (cela exclut qu'elles existassent auparavant, même en devenir), mais de façon corrélée en plusieurs endroits différents.
Bien entendu, je ne peux pas expliquer ce dernier cas de figure rationnellement. Cela fait partie des paradoxes de la mécanique quantique.
Pourquoi l'espace ne serait pas en expansion à l'échelle du photon ? Déjà parce qu'il entraînerait avec lui tout le matériel du laboratoire, pieds, tables, fils électriques et matériel électronique à la vitesse moyenne de c/2, dans un rayon de 3 mètres (source et détecteurs étaient séparés de 6 mètres chez Aspect), ainsi qu'une partie de l'océan Atlantique dans l'expérience menée aux Canaries (distance source-détecteur = 144 km).
Et d'autre part parce que la densité d'énergie en cet endroit est insuffisante pour provoquer une expansion de même type que celle de l'univers.
Certes. mais les appareils qui manifestent un comportement quantique sont maintenant très répandus en dehors des laboratoires. Les lasers, par exemple, dans tout lecteur de CD, DVD ou BD.
Celui que je connais le mieux est la puce électronique. Tout appareil électronique à puce, baladeur mp3, téléviseur, automobile à allumage électrique, et évidemment ordinateur, comporte des puces électroniques.
Celles-ci sont constituées de silicium dopé soit de façon positive (P), soit de façon négative (N), et la juxtaposition de ces zones constitue les transistors et les diodes de la puce.
Ce comportement "en diode" ou "en transistor" découle du décalage des "bandes dénergie électroniques" entre les zones P et les zones N.
Et, on y arrive enfin, la constitution des ces bandes découle de l'équation de Schrödinger, qui définit les niveaux d'énergie électroniques, et du principe d'exclusion de Pauli, qui provoque l'empilement des niveaux en bandes.
Ainsi, le simple fonctionnement d'une calculette de bureau est une manifestation concrète de la mécanique quantique
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