Bonjour tout le monde,
Je sais que j’arrive tard dans la grande discussion de « imprévisibilté, déterminisme, et libre arbitre » mais j’aimerais beaucoup partager ma vision sur ce sujet.
L’homme passe une grande partie de son temps à essayer de connaître son avenir, soit en lisant son horoscope dans les journaux, soit en se faisant établir une carte du ciel complète, soit en consultant une tireuse de cartes, etc. Il a inventé plusieurs techniques devant lui permettre de savoir ce qui va lui arriver. Ce mécanisme prouve, hors de tout doute, l’assujettissement de l’homme à l’espoir et au laisser-aller. L’homme prétend qu’il a un libre arbitre et essaie en même temps de connaître sa destinée. S’il a une destinée, il ne peut avoir de libre arbitre. Donc, même s’il arrive à connaître sa destinée, il ne pourra pas la changer puisqu’il n’a pas de libre arbitre. En revanche, s’il a un libre arbitre, il n’a pas de destinée à connaître et cette recherche est vaine. Malgré tout, l’homme veut connaître sa destinée et il persiste à vouloir la changer. Si c’est changeable, ce n’est pas une destinée, mais une tendance. Si ce n’est pas changeable, ça ne vaut pas la peine de la connaître.
Le libre arbitre est une perception fautive, une illusion qui empêche l’homme de se réveiller parce qu’il croit qu’il est réveillé. Malgré toute l’expérience d’insuccès qu’il vit, il continue toujours à considérer qu’il a un libre arbitre. La nature même de la psychologie et de l’ego oblige l’homme à n’agir qu’en référence à ses souvenirs, donc au passé. De surcroît, le milieu dans lequel il vit est un écosystème et tout s’y trouve interrelié. Il ne peut donc pas y exister de libre arbitre. Le libre arbitre sous-entend que l’homme a la faculté de décider, donc d’agir. Mais il n’y a pas de place pour l’action dans ce monde, il n’y a de place que pour la réaction. Une action, pour une conscience humaine limitée, est le premier geste ou influx d’une réaction en cours qui parvient à sa conscience. Jamais l’homme n’induit une action à partir de rien. Il est toujours réactionnaire. La science et la plupart des religions ont alimenté l’idée que l’homme avait sa destinée entre ses mains, donc qu’il avait un libre arbitre.
Depuis toujours l’humain croit avoir un libre arbitre et cela est dû au fait qu’il a une conscience très limitée. Celle-ci est limitée par le fait qu’elle est assujettie par le bagage qu’il a dans sa psychologie, c’est-à-dire dans ses souvenirs. La conscience de la psychologie s’arrête à ses souvenirs et à la possibilité génétique de gérer ceux-ci. N’ayant pas conscience de tout l’événement qui régit sa vie, l’homme appelle action l’instant où il intervient dans cet événement. Son action est en fait une réaction microscopique d’une réaction macroscopique en cours.
Pourquoi arrive-t-il des accidents ? Les personnes accidentées avaient-elles désiré cela ? L’homme est-il un être mortel, par choix ? Les maladies sont-elles intentionnelles de la part du malade ?
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C’est la même chose en ce qui concerne la volonté.
L’humain « constate » toujours qu’il a de la volonté ou qu’il n’en a pas. Il ne décide pas quand en avoir ou quand ne pas en avoir. S’il n’a pas de volonté, seule une conscientisation, c’est-à-dire l’accumulation d’observations et d’analyse sur lui-même et sur le monde qui l’entoure que, peut-être un jour, permettra qu’elle apparaisse. La volonté arrive toujours de nulle part et sans que personne ne s’y attende. Soudainement, un bon matin par exemple, une personne réalise qu’elle n’a plus le goût ni le désir de fumer. Sans effort, elle cesse de fumer, elle en est capable et c’est facile. L’effort n’est utile que lorsque le corps physique a un potentiel inné de pouvoir un jour exprimer la volonté. C’est tout ! Si le véhicule physique n’a pas une structure de base assez solide et adéquate pour permettre une mutation afin qu’il améliore ses capacités, l’effort ne sert absolument à rien et l’humain devra s’accepter tel qu’il est, un point c’est Tout.
C’est exactement la même chose pour ce qui est de la faculté de voir la vie telle qu’elle est. Tout est question « avant tout » de génétique, donc reliée encore une fois au corps physique. « On a » ou « on n’a pas » la faculté de voir la vie telle qu’elle est. Quand « on l’a », cela veut dire que la personne a un cerveau capable d’accroître sans cesse son niveau de conscience. Elle n’est peut-être pas en mesure de voir la vie telle qu’elle est dès sa naissance ou durant son enfance, mais elle possède néanmoins une génétique cérébrale qui a la faculté de se développer par elle-même et, un jour, exprimer une conscience au-delà de la psychologie, c’est-à-dire au-delà du plan émotif et du souvenir. Quand « on ne l’a pas », cela signifie que la personne vivra toute sa vie dans l’illusion et aura toujours une conscience plafonnée au niveau de ses souvenirs et de ses émotions, donc au niveau de sa psychologie.
Dans le passé, les hommes regardaient le ciel et contemplaient la voûte céleste. De leur point de vue, ce qu’ils voyaient était un univers paisible et calme, et c’est seulement lorsqu’ils ont commencé à envoyer des télescopes dans l’espace, de l’autre côté du voile de l’atmosphère terrestre, qu’ils ont vu une autre réalité : un univers inattendu, qu’ils ne pouvaient voir de la Terre. Si toute chose est intimement reliée dans l’univers, c’est la même chose qui devrait se refléter dans la tête d’un homme. Selon moi, l’homme n’est pas en mesure de voir la réalité telle qu’elle est parce qu’il la voit au travers du voile de son atmosphère intérieur, la brume de ses émotions et de ses souvenirs. Il est convaincu que le monde qu’il perçoit est celui de la réalité et c’est pourquoi il a tant de difficultés à s’en sortir. La souffrance psychologique vient de cette perception fautive de la vie. Mais ne voyant pas le monde réel, l’humain se confond lui-même avec ce monde illusoire et c’est à partir de cette illusion qu’il va tenter d’expliquer sa provenance, Dieu, la vie et la mort. D’illusion en illusion, la réalité lui échappe de plus en plus parce qu’il s’en éloigne.
Voir la vie telle qu’elle est, c’est être en communion avec le monde qui nous entoure et exprimer une conscience qui est au-dessus du plan émotif et du souvenir. La majorité des humains ont un niveau de conscience situé au niveau de l’ego, c’est-à-dire au niveau des souvenirs et des émotions. Pourquoi ? Parce que la physionomie de leur cerveau, l’orchestration de la matière située entre leurs deux oreilles, limite l’expression de la conscience. L’homme ne veut pas admettre que son niveau de conscience est « avant tout » relié à sa structure cérébrale, c’est-à-dire à la génétique qu’il a héritée de ses parents biologiques. Il pense que tout le monde a un potentiel égal et tout dépend de l’effort et de la volonté de chacun. Il n’y a rien de plus FAUX. L’homme a de la difficulté à percevoir la vie telle qu’elle est, parce qu’il n’a pas les outils nécessaires pour la voir autrement. Bref, ce n’est pas une question de volonté, c’est une question de capacité.
Ce n’est pas l’humain qui contrôle l’expression de la volonté car pour que « sa volonté soit faite », pour qu’une personne cesse de fumer par exemple, elle doit patienter. Pour le moment, elle n’est malheureusement pas en condition de changer parce qu’elle n’est pas assez forte pour exprimer une volonté, c’est-à-dire que ce n’est tout simplement pas le temps. Elle doit attendre que son cerveau se transforme, qu’une mutation cérébrale s’opère de façon à ce que celui-ci soit capable de « syntoniser » à un niveau de vibration de conscience où la volonté peut germer et s’exprimer. La volonté n’apparaît que lorsqu’il n’y a plus rien à faire, c’est-à-dire lorsque l’effort n’est plus nécessaire pour réaliser une chose. L’effort est l’expression parfaite du fait qu’on ne puisse pas faire telle ou telle chose.
La capacité qu’ont certains humains de voir la vie telle qu’elle est n’est pas l’apanage de notre civilisation. Il est à remarquer que la plupart les grandes citations empruntent souvent la même direction ; celle du bon sens et de la logique. On n’a qu’à lire ces citations et les écrits de quelques personnages du passé pour se rendre compte qu’ils avaient, eux aussi, une vision claire du monde qui les entourait. Ces erreurs de la nature que j’appelle ne sont finalement que le résultat d’une combinaison génétique fortuite capable de faire un pas de plus vers ce retour à la source, vers l’instantanéité. Ces marginaux possèdent un corps physique ayant le potentiel de, non seulement voir la vie telle qu’elle est, mais aussi d’élargir leur conscience. Pour certains d’entre eux, ils auront le temps, la chance et le privilège de se conscientiser jusqu’à atteindre, ce que j’appelle le déplafonnement de la conscience.
Amicalement vôtre,
Le mystérieux inconnu
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