Salut,
Je m'apprêtais à répondre à ce message dans la discussion qui vient d'être fermée. Je rouvre un fil pour le faire, afin de ne pas laisser passer des idées fausses - et dangereuses.
Oui, mais si tu regardes l'évolution sur le dernier mois (ce qui a l'avantage de moins écraser la courbe), ça repart à la hausse depuis 2 semaines.
De plus il ne faut pas oublier que le nombre quotidien de décès est représentatif du nombre quotidien d'infections environ 3 semaines plus tôt. Or celui-ci augmente de manière continue depuis début juillet, à peu près au rythme de +2,5% par jour (calculé à partir du nombre d'admissions à l'hôpital par tranche d'âge et des taux hospitalisés/infectés de chaque tranche).
Les nombres quotidiens d'admissions à l'hôpital et d'admissions en réa ont plus que doublé durant le dernier mois.
Si la tendance se poursuit, bien que la croissance soit beaucoup moins rapide qu'en mars, on en sera à 2000 à 2500 admissions à l'hôpital, 400 à 500 en réa et 250 à 300 décès par jour avant la fin de l'automne, et on se rapprochera des valeurs atteintes lors du pic fin mars / début avril.
Avec une létalité heureusement moindre (mais loin d'être négligeable !), en partie grâce au fait que la moyenne d'âge des patients est moins élevée : le taux de croissance du nombre d'hospitalisations est plus faible parmi les plus de 50 ans.
Il ne s'agit pas là d'une prédiction : je n'ai pas de boule de cristal, et l'évolution de l'épidémie dépend de trop de facteurs inconnus, dont les mesures qui pourront encore être prises, pour permettre de prolonger les courbes sur les 3 ou 4 prochains mois. Mais rien aujourd'hui ne laisse penser que ça va s'arrêter tout seul, surtout que ce ne sont certainement pas les rares infections par des contacts en extérieur à l'occasion des rassemblements estivaux qui suffisent à expliquer cette augmentation.
Au contraire, elle risque de s'accélérer à partir de la rentrée de septembre, avec plus de monde dans les locaux d'entreprise et dans les transports en commun, la réouverture des collèges et des lycées, et de manière générale de plus en plus de contacts dans des lieux clos plutôt qu'à l'air libre.
Ceux qui prétendent que l'épidémie est en train de se terminer et qu'elle ne tue plus personne tiennent un discours dangereux.
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