Bonjour,
Ce titre est la conclusion d'une video très intéressante de 2 professeurs (Philippe Parola et Bernard La Scola) de l'IHU Infection publiée hier.
Je vais en résumer les points que j'en ai retenu pour ceux qui n'auraient pas le temps de la visionner.
Tout d'abord concernant la protection vaccinale contre le variant Delta 2 distinctions sont faites:
- contre les formes graves il ne semble pas qu'il y ait débat meme si à l'IHU la constatation n'est pas flagrante ce qui est normal de par leur panel de patients
- contre les formes modérées les études divergent fortement et donnent entre 40 et 90% de protection, ce qui ne permet pas de conclusion claire.
Ensuite concernant le choix vaccinal:
- pour les personnes à risques (agés, obésités, fragilités...): pas de débat non plus, la balance bénéfice/risque leur est nettement favorable.
- pour les autres, la difficulté vient du fait que la vaccination n'empeche pas d'etre porteur et contagieux.
Une conclusion importante de cette partie c'est que le vaccin bien qu'une arme importante de la lutte, n'est pas la panacée, et que sa propagande à outrance actuelle met sous l'éteignoir un autre facteur tout aussi important sinon essentiel qu'est la prise en charge médicale précoce. C'est cette précocité qui était très rare au début de la pandémie où l'on renvoyait souvent les patients chez eux avec du doliprane, qui permet aujourd'hui aux hopitaux d'éviter énormément d'issues fatales. C'est aussi dans cette précocité de prise en charge que se trouve l'explication d'une bonne part de la faible mortalité constatée aujourd'hui. Etre vacciné ne doit pas empecher d'aller se faire tester et accéder aux soins rapidement.
Pas d'arguments scientifiques pour affirmer que les confinements limitent le nombre de décés de l'épidémie.
Une remarque intéressante: si une personne vaccinée est diagnostiquée positive mais reste asymptomatique, elle n'est pas comptabilisée comme un échec vaccinal par la Direction Générale de la Santé. Néanmoins elle peut parfaitement etre contagieuse. C'est un choix qui peut sembler bizarre et surtout impacte favorablement les taux d'efficacité vaccinale avancés.
Une confirmation ensuite: asymptomatiques comme symptomatiques sont aussi contaminants, voire meme plus de charge virale chez les asymptomatiques (avec toutefois un biais possible par le fait que les asymptomatiques sont souvent diagnostiqués plus tardivement)
En incluant un distingo vaccinés/non-vaccinés, la constatation est surprenante: ce sont les vaccinés qui ont les charges virales les plus élevées. Là le biais possible est assez évident: on ne va pas se faire tester puisqu'on est vaccinés, donc quand on s'y résoud c'est que la maladie est bien installée et la charge virale du coup plus importante...
Dernier point: le variant Delta donne des charges virales beaucoup plus élevées. La contagiosité est directement liée à la charge virale, ce qui explique la diffusion rapide de ca variant.
En conclusion (personnelle): la politique vaccinale actuelle pose des problèmes importants. Le principal est de donner illusion d'impunité aux vaccinés et donc de leur retarder la prise en charge médicale, de les rendre très souvent moins prudents donc potentiellement plus vecteurs du virus à leur insue, d'augmenter le nombre d'asymptomatiques ignorants de leur dangerosité. Un pass sanitaire basé sur un test PCR- offre meilleure garantie que celle d'une vaccination, malheureusement sa durée récemment étendue de 48 à 72h ne va pas dans le bon sens...
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