Bon, j'avais jamais exploré ça et je dois dire que c'est joli.
Toujours en 1+1D.
On va s'intéresser à la ligne d'univers d'un photon de trajectoire radiale dans l'espace-temps de Schwarzschild : une géodésique radiale de genre nul.
On peut décrire cette géodésique comme une courbe paramétrée, chaque événement la composant ayant ses coordonnées (dans le système de coordonnées (t,r) de Schwarzschild) données par des fonctions monotones d'un paramètre (qui n'est pas la longueur d'onde) : . Ce paramètre n'est pas encore spécifié, on sait juste qu'il varie de façon monotone le long de la géodésique.
Un vecteur en un événement donné de la géodésique, dont les coordonnées sont de la forme , sera tangent à la géodésique.
Le photon dont c'est la géodésique porte une 4-impulsion P, de coordonnées . Ses coordonnées sont telles que si on a un observateur qui réceptionne le photon (il le croise) et que sa 4-vitesse U à pour coordonnées , alors il va mesurer que le photon a une énergie :
En chaque événement de la géodésique nulle, il y a un 4-vecteur , tangent à la géodésique. On peut considérer que le paramètre , qui n'est pas encore spécifié, est tel qu'on a justement :
Comme il est tangent à une géodésique nulle, il doit lui-même être de genre nul. Son carré scalaire via la métrique doit être nul. On a :
D'où
On obtient donc la vitesse coordonnée de cette géodésique radiale :
(signe à choisir selon entrant ou sortant)
Au passage, une petite intégration nous donne (signe à choisir selon entrant ou sortant et définition à une constante additive près), la fonction qui décrit la géodésique dans un repère (t,r), mais cela ne nous sera pas très utile.
Cette 4-impulsion P est transportée parallèlement à elle-même le long de la géodésique radiale, et on sait qu'elle doit se conserver localement, c'est à dire que si je me place en un évènement de la géodésique de paramètre , qui porte une 4-impulsion , que je transporte cette 4-impulsion en un évènement de la géodésique de paramètre (avec arbitrairement petit), qui porte une 4-impulsion et que je soustrait cette dernière à celle que je viens de transporter, je dois obtenir 0.
Formellement, la dérivée covariante de P dans la direction de P est 0, en langage abstrait : . C'est l'équation des géodésiques, qui en coordonnées de Schwarzschild est le couple (cas radial, donc pas de composantes angulaires) :
Elle est construite à partir des coefficients de Christofell, qui décrivent la connexion. Contrairement à d'autres cas où cette équation sert à trouver r et t et où est le temps propre, ici r et t sont connus (merci à la métrique) et il nous faut trouver un candidat pour (qui ne peut pas être le temps propre). On va tout multiplier par :
et ça donne :
Considérons d'abord l'équation radiale (la seconde). On sait que n'est pas nul, car le paramètre doit évoluer le long de la géodésique alors que t varie, donc on en déduit que . On a donc un tel que :
En effet, on aura et
Réécrivons l'équation temporelle (la première) et faisons apparaitre les dérivées de r :
Elle est bien vérifiée, est bien contraint par
Reste à trouver "a" (parce b on s'en fiche, c'est juste une définition de l'origine sur la géodésique et ça disparait dès qu'on dérive). Revenons à la 4-impulsion, qu'on peut maintenant noter P(r), r étant devenu un paramètre acceptable pour notre géodésique, elle était de coordonnées . Avec les développements précédents, nous pouvons les préciser :
Considérons un immobile de Schwarzschild, se maintenant en r. Sa 4-vitesse U à pour coordonnées (coordonnée radiale nulle car pas de mouvement suivant r). D'abord il nous faut trouver . On sait que le carré scalaire via la métrique doit nous donner 1 pour une 4-vitesse. On a :
Enfin l'énergie du photon sera pour l'observateur considéré :
.
Cela fixe la valeur de a : si un immobile de Schwarzschild situé en r mesure une énergie E, alors
Mais bon, la valeur de a n'est pas si importante, car ce sont les rapports d'énergies mesurées par différents observateurs qui nous intéressent pour le redshift. En effet, un autre observateur, en r' avec une 4-vitesse U', mesurera une énergie E' :
.
Le rapport entre E et E' est le rapport des fréquences, donc le rapport inverse des longueurs d'ondes. L'effet Einstein (shift entre observateurs immobiles de Schwarzschild) sera donc donné par :
Ce qui est bien ce qu'on attendait!
On peut ensuite passer au cas le plus général, où les deux observateurs sont en mouvement quelconque...
m@ch3
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