Non, la croissance se mesure par un indicateur économique (souvent le PIB mais on peut en inventer d'autre).
Il n'y a pas linéarité entre PIB et consommation énergétique ou matérielle, c'est un fait. Mais néanmoins il y a pratiquement toujours eu croissance simultanée des deux : simplement le PIB a cru plus vite que la consommation énergétique surtout à partir de 70. Mais c'etait l'inverse au moment de la révolution industrielle, ce qui fait que l'intensité énergétique est passée par un maximum avant de redecroitre. C'est encore en partie vrai maintenant, des pays très pauvres d'Afrique ont des IE comparables à celles des pays occidentaux, mais bien sur avec beaucoup moins de PIB et beaucoup moins d'énergie !
Il me semble assez simple d'interpréter cela comme une necessité d'un minimum de consommation énergétique pour assurer un train de vie moderne (minimum nécessaire pour un certain nombre d'activités indispensables comme
- la mécanisation de l'agriculture
- l'extraction et la fabrication de matières premières essentielles : métaux, plastiques, verre, papier, ciment...
- la production d'électricité
- le transport de tout ça et des biens industriels produits
- la mobilité individuelle).
J'ai beau chercher, je ne vois pas comment se passer d'énergie pour tout cela.
Apres, une fois que ces besoins sont remplis, on peut gagner continuellement en efficacité : corrélativement, la part de l'énergie dans le PIB (ou la consommation individuelle) baisse et une partie de plus en plus grande de l'activité est consacrée aux services qui ne font que répartir l'abondance créée. C'est sur ce constat qu'on nous serine que l'économie se dématerialise et que l'énergie est de moins en moins importante. A ça j'oppose quelques arguments très simples du genre :
- est-ce parce que le budget nourriture est beaucoup moins important relativement au XVIIIe siecle que nous pouvons nous passer de manger?
- est-ce parce que l'oxygène de l'air est absolument gratuit que ce ne serait pas grave si il disparaissait....?
-----