Bonjour Polo
j'ai donné le lien sur la source du graphique au message #20 : https://alaingrandjean.fr/la-chasse-...onde-lui-lest/
Il s'agit de la traduction d'un article où un économiste (S. Keen) critiquait vertement un autre économiste (W. Nordhaus) qui venait d'avoir le prix Nobel pour avoir inclus les coûts du réchauffement climatique dans les modèles économiques. Aucun n'est climatosceptique bien sûr puisqu'ils reconnaissent tous les deux que le RC existe et qu'il a des coûts,. ils divergent juste profondément sur l'estimation de ces coûts. Je ne peux évidemment pas trancher entre les deux, mais je conclus simplement qu'il n'y a aucune estimation globale fiable des coûts du RC, qui aurait pu donner lieu à une courbe et un intervalle d'erreur publiés par le GIEC. Sinon bien sûr si ces courbes existaient, le débat n'aurait pas lieu d'être et le prix Nobel les auraient utilisées, et il n'aurait pas eu de contradicteur.
De même il n'y a aucune estimation du coût de la décarbonation de l'économie, on n'arrive même pas à se mettre d'accord par exemple si ça implique de la décroissance ou si c'est compatible avec de la croissance économique (ce qui fait une différence TRES importante à la fin du siècle), ou si le nucléaire est indispensable ou non à la transition. On n'a donc aucun chiffrage du cout global que ça va couter, si on ne sait même pas comment il faut faire.
On est donc très loin d'un objectif rationnel ayant tenu compte des coûts et avantages de ce qu'on cherche à éviter et de ce qu'il faut faire, aucun de ces couts n'est connu même à un ordre de grandeur près. Et affirmer qu'on sait que les couts de l'un sont supérieurs aux couts de l'autre ne peut être qu'une assertion sans fondement.
Il me semble que ce simple constat factuel est suffisant pour comprendre pourquoi les objectifs ne sont manifestement pas atteints.
pas du tout, je ne reproche à personne de ne pas avoir de théorie précise des choses, ce n'est de la faute de personne. Ce qu'on peut reprocher, cependant, c'est d'affirmer avoir une théorie scientifique quand ce n'est pas vrai. Si tu prends cette comparaison, le reproche n'est pas envers les sismologues qui ne savent pas quand un séisme peut arriver, mais envers un sismologue qui dirait qu'il faut évacuer une région l'année prochaine alors qu'il n'a pas les moyens de le savoir.Là, en gros, tu tiens le même discours que ceux qui critiquent les géologues/vulcanologues/météorologues qui sont incapables de prédire 1 an à l'avance qu'il va y avoir à telle date (si possible avec l'heure) un évènement catastrophique.
Donc, vu qu'ils savent pas prédire à long terme, c'est des brêles, donc tout le reste de ce qu'ils disent c'est des conneries.
tu vas dans mon sens en disant que l'économie n'est pas une science consensuelle donc fiable, donc on ne peut pas affirmer qu'il est prouvé "scientifiquemnt" que les coûts de l'inaction seraient supérieurs aux couts de l'action comme certains scientifiques le font malheureusement. Merci de le confirmer donc. ( Outre le fait que comme j'ai dit, une telle phrase ne peut avoir aucun sens, si on ne précise pas de quelle action on parle, bien évidemment que si l'action consistait à arrêter les fossiles d'ici demain, le coût en serait très élevé). ,En plus, il y a l'économie qui est mêlée à tout ça. Et il est assez clair que le système économique en soit est aussi un système assez chaotique. D'ailleurs, ne pas mélanger torchons et serviettes, le "prix Nobel d'économie", ça n'existe pas, il y a une sorte de prix canada-dry qui veut se faire passer pour un prix Nobel, mais c'est moisi.
oui bien sûr je l'ai lu, j'en ai donné la description : S. Keen critique vertement la fonction de dommage utilisée par W. Nordhaus, mais n'en donne aucune fiable calculée par les scientifiques.D'ailleurs, as-tu lu l'article dont tu as piqué l'image ? ? ?
On y lit:
Son assertion que " Les climatologues ont tout simplement rejeté sa fonction sans discontinuité" est par ailleurs totalement injustifiée, puisque certains disent exactement le contraire, que le changement climatique sera graduel et sans discontinuité brutale.
https://www.climateforesight.eu/inte...degree-counts/
en fait ce qui est paradoxal c'est que ces climatologues se rendent compte que les discours apocalyptiques sont contre productifs. Pourquoi ? parce qu'à partir du moment où on pense que franchir un seuil ferait basculer le monde dans un futur apocalyptique par une transformation irréversible, dont l'ampleur dépasserait largement la sensibilité "linéaire" en dessous le seuil , ce qui est la définition d'un "point de bascule", alors tout effort devient en gros inutile puisque l'ampleur de la catastrophe est déjà fixée par la transition et ne dépend plus ou que marginalement d'un supplément d'un réchauffement qu'on produirait.
Si tu commences à soulever une pierre au bord d'une falaise, sa position dépend linéairement de la force que tu lui appliques, mais à partir du moment où elle bascule et commence à tomber de la falaise, évidemment elle n'en dépend plus du tout. Ainsi le discours sur les transitions abruptes non linéaires a l'énorme inconvénient de dire qu'à un moment les efforts n'auront plus d'importance, ce qui en quelque sorte "casse leur baraque".
C'est de façon assez amusante analogue au discours religieux sur l'enfer et le paradis, qui pose un gros problème. La menace de l'enfer est nécessaire pour faire peur et empêcher de commettre des actes criminels, mais si on a déjà commis ces actes et que l'enfer est promis, alors elle devient inopérante puisqu'on n'a plus rien à perdre, donc elle perd toute efficacité. Donc il faut la remplacer par une menace "graduée" genre purgatoire plus ou moins long... mais ça revient à nier l'existence de l'enfer !
je fais juste remarquer sur cet exemple concret que le principe de précaution ne peut pas s'appliquer sans prendre en considération le coût de la précaution, c'est très claire que c'est le coût qu'il faudrait accepter de payer pour rester en dessous de 1,5° qui est l'obstacle à ce que ça se réalise. Si ça ne coutait rien d'arrêter les fossiles, c'est bien évident qu'on le ferait tout de suite et qu'on pourrait rester sous 1,5°CEt dans le message que tu viens d'envoyer, ok, c'est clair, on est en mode "politique du fait accompli", ah, ben ouais, c'est trop tard maintenant, pour tenir 1.5°, ça coûterait trop cher, donc allez oust, du balais pour le 1.5°, et roule ma poule...
Donc ça prouve juste que le cout est un élément de la décision.
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