Bonjour,
Ayant pris connaissance de certaines opinions qui penchaient vers le relativisme épistémologique, j'aurai aimé prendre connaissance de l'avis des participants de ce forum. Mes questions sont :
-Est-ce que la science produit une forme de connaissance qui est plus justifiée et fiable que la non-science ou que la pseudo-science, ou est-ce que tout ce vaut ?
-Si tout ne se vaut pas, par quelles critères distinguent t'on la science et la non-science?
-La science progresse t'elle ?
Voici les arguments des relativistes :
-La science est une institution sociologique comme les autres. Les luttes d'influence et de pouvoirs, les rivalités etc.. sont présentent comme dans n'importe quelle domaine. Lorsque deux camps s'affrontent, l'histoire des sciences montre que ce n'est pas avec des arguments purement rationnel et logique que l'un des camps fini par triompher, les rapports de force et d'influence semblent beaucoup plus important que la force des arguments.
Rien ne permet de trancher logiquement entre 2 théories : Thomas Kuhn parle par exemple d'incommensurabilité entre deux paradigmes. Les deux camps ne peuvent pas se mettre d'accord parce qu'ils ne vivent pas dans le même monde. Pour illustrer cette chose, Kuhn fait nottament appel à la psychologie Gelstat. Prenons l'exemple de canard-lapin (on voit, selon le sens que l'on donne au dessin, soit un lapin, soit un canard) : ce que dit à peu prêt Kuhn, c'est qu'un groupe regardant le dessin verra un lapin, l'autre verra un canard, et rien ne permet de les départager car le dessin lui-même n'est en réalité ni un canard, ni un lapin, mais simplement un ensemble de trait.
L'expérience n'a pas le rôle du juge impartiale que les scientifiques prétendent lui donner. On peut constater dans l'histoire des sciences que les expériences cruciales dont parle Bacon sont tout simplement une chimère ! Lorsque Pasteur a par exemple "prouvé" l'inexistence de la génération spontanée, il a volontairement occulté des résultats qui auraient pû accrédité l'hypothèse qu'il entendait réfuter. Les expériences de Michelson et Morley sur l'inexistence du vent d'éther étaient tellement douteuses que même Michelson pensait qu'elles étaient biaisées etc...
-Pourquoi l'expérience ne peut pas être ce juge impartiale ? La thèse Duhem-Quine du holisme de la confirmation nous offre un élement de réponse : une hypothèse ne peut jamais être vérifiée isolément lors d'une expérience. C'est tout un ensemble prenant en compte la totalité de la théorie qui fournit l'hypothèse, l'ensemble des hypothèse admises, et l'ensemble des hypothèses subsidiaires qui sont jugées par l'expérience. En cas de résultat négatif, on ne peut pas savoir ce qui est faux.
-Ceci est un véritable coup dure pour les critères de réfutabilité de Popper : comme le montre Lakatos, un programme de recherche scientifique possède toujours un noyau dure qui est composé d'hypothèses irréfutables. Lorsqu'il y a une anomalie, le groupe de recherche peut clairement changer autant qu'il le veut les hypothèses subsidiaires plûtot que de toucher au noyau dure. L'histoire des sciences montre que les critères de Popper ne fonctionnent pas : une théorie n'est pas toujours rejeter, même lorsqu'elle semble être réfuter par certains fait. Une théorie ne parvient de toute façon jamais à rendre compte de toutes les expériences auxquelles elle devrait s'appliquer.
-La science ne progresse pas. En effet, lorsqu'une théorie en supplante une autre, il y a incommensurabilité entre les deux théories, de sorte qu'on ne peut tout simplement pas les comparer et dire qu'il y a eu progrès.
Je précise que je ne suis moi-même pas relativiste. Je ne suis par exemple pas convaincu par l'argument de l'incomensurabilité. Je pense avoir des objections à fournir à ces arguments, mais j'ai maintenant assez parlé, et j'ai peur que si j'en dit trop tout de suite, la longueur du texte décourage ceux qui voudraient rentrer dans la conversation. Les enjeux de ces questions me semblent importants : par exemple, Feyerabend pronait la séparation de la science et de l'état au nom d'un anarchisme épistémologique.
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