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recherche d'épistémologie formalisée



  1. #181
    invite7863222222222
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée


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    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Ramener les travaux de MMS aux discours de Kant [1724 - 1804] me semble très réducteur et ne prend pas en compte l'évolution de nos connaissances. nous étions loin à cette époque de penser qu'une théorie comme la MQ puisse émerger.

    Patrick
    Je ne doute pas que vous identifiez une divergence d'opinion, mais à part cette pétition de foi sur ce qui vous semble réducteur, je ne comprends pas en quoi votre avis est divergent, puisqu'il ne s'agit pas des travaux de Kant, mais de l'utilisation du cadre de concepts généraux qui avaient été développé par Kant, que vous semblez reconnaitre vous même intéressant puisque vous-même, faut-il vous le rappeler ?, avez cité des travaux qui se basaient sur ce noumène Kantien.

    Le mieux serait de laisser les personnes intéressées par la discussion intervenir afin de prolonger cette discussion très intéressante. Peut être réagissez-vous avec un peu d'amertumepar rapport à une de mes réponses qui ne vous aurez pas convenu ??

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    Dernière modification par invite7863222222222 ; 01/04/2011 à 12h23.

  2. #182
    karlp

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Si je puis me permettre, le concept kantien de noumène est très clair et dépourvu de toute contradiction.
    Le noumène est, tout simplement, l'objet tel qu'il est indépendamment de la représentation que l'homme s'en fait.
    Un objet quelconque est perçu par l'homme au travers de la structure spatiale (euclidienne) de sa sensibilité : nous ignorons si cette structure spatiale est aussi celle de l'objet ou si elle n'est que celle de la représentation. Nous ne percevons donc que les phénomènes et le concept de noumène indique simplement la prudence qui est de mise s'agissant de l'objet tel qu'il est en dehors de la façon dont je le perçois.
    Kant a bien insisté sur le fait que seuls les phénomènes sont connaissables.

    L'évolution des sciences a donné raison à Kant sur un point: les objets n'ont pas nécessairement la structure spatiale coïncidant avec la façon dont nous les percevons.
    Elle lui a donné tort sur le fait que l'intuitionnabilité de l'objet soit une condition de la connaissance: le critère kantien est anéanti par le développement de la relativité générale.

  3. #183
    invite6754323456711
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Si je puis me permettre, le concept kantien de noumène est très clair et dépourvu de toute contradiction.
    Le noumène est, tout simplement, l'objet tel qu'il est indépendamment de la représentation que l'homme s'en fait.
    Un objet quelconque est perçu par l'homme au travers de la structure spatiale (euclidienne) de sa sensibilité : nous ignorons si cette structure spatiale est aussi celle de l'objet ou si elle n'est que celle de la représentation. Nous ne percevons donc que les phénomènes et le concept de noumène indique simplement la prudence qui est de mise s'agissant de l'objet tel qu'il est en dehors de la façon dont je le perçois.
    Kant a bien insisté sur le fait que seuls les phénomènes sont connaissables.
    N'ayant pas lu Kant en détail (principalement des articles d'interprétations par différents auteurs qui visaient surement leur propre finalité) votre interprétation semble aller dans le même sens que l'article que j'ai cité ?

    Patrick

  4. #184
    invite6754323456711
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    J
    Peut être réagissez-vous avec un peu d'amertumepar rapport à une de mes réponses qui ne vous aurez pas convenu ??
    Surement pas je ne fais que réagir (principe Newtonien) aux propos qui me sont adressé et n'intervient nullement dans ce débat hautement philosophique si ce n'est d'un regard externe et attentif aux arguments du type ...

    Patrick

  5. #185
    karlp

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Je ne m'y retrouve plus dans la foule d'articles que j'ai consultés: pouvez vous me l'indiquer ? je répondrais volontiers alors à votre question.

  6. #186
    invite6754323456711
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Je ne m'y retrouve plus dans la foule d'articles que j'ai consultés: pouvez vous me l'indiquer ? je répondrais volontiers alors à votre question.
    Oui, avec une divergence de point de vue sur l'espace ou doit se placer le concept de nouème.

    Patrick

  7. #187
    invite7863222222222
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Surement pas je ne fais que réagir (principe Newtonien) aux propos qui me sont adressé et n'intervient nullement dans ce débat hautement philosophique si ce n'est d'un regard externe et attentif aux arguments du type ...

    Patrick
    Oui nul doute que vous soyez spécialement versé dans ce type d'arguments.

    Maintenant nous allons pouvoir prolonger, je l'espère, sur la discussion en attendant les réponses de Les Terres Bleues qui vont pouvoir lui apporter sans nul doute des éléments très intéressants.

  8. #188
    invite7863222222222
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    karlp,

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Si je puis me permettre, le concept kantien de noumène est très clair et dépourvu de toute contradiction.
    C'est exact, contradiction, n'est pas le mot.

    Pour l'analyse que je fais du noumène, inutile de me répéter, je me suis déjà longuement exprimer, vous pouvez vous référer à ce message.

    Mon avis sur le noumène n'est pas que c'est contradictoire, mais que tout de même le noumène de Kant reste globalement teinté d'aspects négatifs, je ne sais pas si l'on pourrait trouver des avis de philosophes allant dans ce sens (il me semble que Nietzsche critiquait par exemple virulement la philosophie Kantienne) mais c'est avec plaisir que je pourrais en discuter avec vous, si vous voulez commenter mes propos.

  9. #189
    karlp

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Oui, avec une divergence de point de vue sur l'espace ou doit se placer le concept de nouème.

    Patrick
    Il me semble que sa lecture de ce qu'est le noumène est correcte.
    Mais l'expresion employée "le noumène ne peut qu'être inféré à partir de l'expérience" reste très ambigüe.
    Kant dit que le noumène n'est qu'une supposition: on ne peut savoir si le phénomène perçu est identique à la chose en soi. Dans cette mesure on doit admettre la possibilité qu'elle soit distincte (par exemple posséder 5 dimensions là où on ne peut en percevoir que trois).
    Ce concept marque donc bien la prudence de Kant: nous ne pouvons connaître que les phénomènes.

    Il n'existe de connaissance que des phénomènes et nos concpets sont donc tous "phénoménaux". Lorsqu'on évoque des objets auxquels ne correspondent aucune représentation possible (dans l'espace euclidien) alors il n'y a pas de connaissance possible: on ne peut parler du concept de dieu, mais seulement de l'idée de dieu par exemple.

    En un sens la distinction phénomène/noumène ouvre la voie au positivisme logique du cercle de Vienne (ils considèrent que le noumène ne doit pas préoccuper le scientifique).

    Le noumène correspond au "réel voilé" de d'Espagnat, ou encore à l'intérieur de la montre dans la célèbre métaphore proposée par Einstein et Infled (ce que la physique chercherait à représenter sans jamais pouvoir le connaître)

    -la critique nietzschéenne relève d'une autre dimension et n'a pas vraiment d'intérêt en épistémologie (mais plutôt en Ethique).

  10. #190
    invite7863222222222
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Il n'existe de connaissance que des phénomènes et nos concpets sont donc tous "phénoménaux". Lorsqu'on évoque des objets auxquels ne correspondent aucune représentation possible (dans l'espace euclidien) alors il n'y a pas de connaissance possible: on ne peut parler du concept de dieu, mais seulement de l'idée de dieu par exemple.
    Dieu en général est du domaine religieux, savoir comme on doit parler de dieu relève essentiellement de l'éthique non de l'épistémologie ou de la science.

    Il me semble que c'est justement la critique adressée par Nietzsche à la philosophie Kantienne, c'est à dire il lui reproche d'insérer le débat théologique et religieux au sein de la science. C'est à confirmé.


    -la critique nietzschéenne relève d'une autre dimension et n'a pas vraiment d'intérêt en épistémologie (mais plutôt en Ethique).
    La critique nietzchéenne porte sur la philosophie de Kant qui se veut avoir des répercussions en épistémologie (je ne dis pas que ca en a réellement).

    Du coup, soit vous pensez que la philosophie Kantienne n'a pas de répercussion en épistémologie (en gros vous êtes d'accord avec mles critiques de l'emploi de ce terme en épistémologie et en science) et effectivement on est d'accord que la critique Nietzschéenne a une dimension plus éthique, soit vous pensez que la philosophie Kantienne a des répercussion en épistémologie et alors de fait la critique Nietzchéeene aussi mais à un niveau plus 'méta' en tant discours sur le discours de la science, mais qui a aussi des implications directes sur quel est le discours de la science.

    D'autre part, je ne sais pas si vous me répondiez mais si c'est le cas, j'aurai aimé que vous montriez que vous l'aviez fait par exemple, en citant ma proposition, plutôt que de donner l'impression d'un commentaire quelque peu lapidaire.


    Sinon comme le noumène n'intéresse pas directement le débat débuter avec LTB sur les micros états de MMS, je propose aux modérateurs de scinder à partir du message #170, cette discussion dans une autre discussion ayant par exemple pour titre : le noumène Kantien et épistémologie.

  11. #191
    invite6754323456711
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Ce concept marque donc bien la prudence de Kant: nous ne pouvons connaître que les phénomènes.

    Il n'existe de connaissance que des phénomènes et nos concpets sont donc tous "phénoménaux". Lorsqu'on évoque des objets auxquels ne correspondent aucune représentation possible (dans l'espace euclidien) alors il n'y a pas de connaissance possible: on ne peut parler du concept de dieu, mais seulement de l'idée de dieu par exemple.
    Merci pour ces précisions.
    J'ai aussi trouvé cet article de Jean-Louis Le Moigne qui apporte un complément d'information sur une (sa) comparaison entre positivisme et créationnisme basée sur une "axiomatisation".

    Patrick

  12. #192
    invite6754323456711
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message

    Sinon comme le noumène n'intéresse pas directement le débat débuter avec LTB sur les micros états de MMS, je propose aux modérateurs de scinder à partir du message #170, cette discussion dans une autre discussion ayant par exemple pour titre : le noumène Kantien et épistémologie.
    Et moi je propose que vous ouvriez votre fil pour mener votre débat et non imposer aux autres vos désidérata.

    Patrick

  13. #193
    invite7863222222222
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Et moi je propose que vous ouvriez votre fil pour mener votre débat et non imposer aux autres vos désidérata.

    Patrick
    Je ne comprends pas cette agressivité gratuite, mon message n'était qu'une proposition non une volonté d'imposer de quoi que ce soit. Si quelque chose est imposée ici, c'est bien votre agressivité.

  14. #194
    invite7863222222222
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Merci pour ces précisions.
    J'ai aussi trouvé cet article de Jean-Louis Le Moigne qui apporte un complément d'information sur une (sa) comparaison entre positivisme et créationnisme basée sur une "axiomatisation".

    Patrick
    Vous devriez lire un peu plus attentivement les références que vous donnez (!).
    Cet article n'est pas du tout un article de Jean-Louis Le Moigne mais un commentaire* de son livre Les épistémologies constructivistes **.

    * d'une personne apparemment nommée Vincent Nelissen
    ** qui est un livre d'une très bonne qualité pédagogique

  15. #195
    invite6754323456711
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    Je ne comprends pas cette agressivité gratuite, mon message n'était qu'une proposition non une volonté d'imposer de quoi que ce soit. Si quelque chose est imposée ici, c'est bien votre agressivité.
    Il n'y a pas d'agressivité je donne aussi mon point de vue. Je vous rappelle que lien avec le discours de Kant sur la notion de nouème c'est vous qui l'avez introduit (http://forums.futura-sciences.com/ep...ml#post3481515) pour vous en servir d'argument visant à réfuter la thèse de MMS en confondant sa démarche à une croyance religieuse sur Dieu, l'âme ...

    Patrick

  16. #196
    invite7863222222222
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Il n'y a pas d'agressivité je donne aussi mon point de vue. Je vous rappelle que lien avec le discours de Kant sur la notion de nouème c'est vous qui l'avez introduit (http://forums.futura-sciences.com/ep...ml#post3481515) pour vous en servir d'argument visant à réfuter la thèse de MMS en confondant sa démarche à une croyance religieuse sur Dieu, l'âme ...

    Patrick
    Je ne vois pas ce qu'il y a de négatif de dire que la thèse de MMS est basée sur le noumène et le discours Kantien.

    Sur ma proposition de créer une autre discussion sur le sujet c'est uniquement car LTB, qui semble bien connaitre les travaux de MMS, a réorienté la discussion en éloignant la perspective d'un discours de MMS suivant le noumène Kantien. En somme, je ne vois pas de quoi vous parlez quand vous faites allusion à "mes désirata".

    Donc si, c'est accorder aux travaux de MMS la forme d'un discours basé sur le noumène, qui vous reste entre la gorge, je pense vous avoir montré, que ce n'est nullement justifié.

    Et accuser à tord quelqu'un d'imposer des désiratas, c'est bien de l'agressivité malgré ce que vous pouvez en dire et nier cette agressivité, c'est l'entretenir encore.
    Dernière modification par invite7863222222222 ; 01/04/2011 à 17h34.

  17. #197
    Les Terres Bleues

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    parce que cela invite à développer une compréhension réflexive du monde, c’est-à-dire une compréhension qui se sait tributaire de ses présupposés
    D’où à mon sens toute la pertinence de construire une méthode qui permet, non pas d’éliminer les présupposés car ce serait s’empêcher même de supposer, mais de les identifier.
    une compréhension parmi d’autres compréhensions possibles.
    Attention , est-ce que ne traînerait pas par là plus ou moins involontairement comme un sous-entendu d’une compréhension "de quelque chose en soi" ?
    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    Par exemple, les photons émmanant du soleil qui chauffent au matin le flanc d’une montage est une façon de décrire d’une manière objective le phénomène - disons de réchauffement - qui se produit.
    Bien au contraire, me semble-t-il, c’est totalement subjectif. Et je ne dis pas ça par rapport à l’aspect bucolique de la tournure mais parce que nous n’avons absolument aucune idée de ce qu’est un photon avant d’avoir associé ce terme à une représentation communicable.
    Il en va d’ailleurs de même pour les autres mots de la phrase, mais c’est moins évident parce qu'ils sont plus courants.
    Voulez-vous dire que lorsque nous pensons à un photon, nous cherchons à décrire indépendamment de nous ce qu’est un photon, alors que le photon est le résultat de notre pensée, et qu’il y a aussi un enjeu énorme qui devrait nous intéresser et qui considère la science permettant de comprendre comme notre pensée est capable de penser le photon ?
    Beaucoup de choses à la fois.
    Concernant le nom de photon, pas de souci de ce côté-là, tout le monde convient qu’il est produit par la pensée (au sens classique), c’est déjà plus délicat avec la représentation que l’on s’en fait car certains ont la conviction que la représentation qu’ils se font d’une chose est la chose-même, enfin pour ce qui est de la communicabilité du photon, y compris de ceux que nous ne produisons pas, il ne nous reste que la possibilité d’échanger sur le « comment chacun de nous les génère pour lui-même » ?
    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Le noumène est, tout simplement, l’objet tel qu’il est indépendamment de la représentation que l’homme s’en fait.
    C’est certainement une définition tout à fait honnête et acceptable de ce qu’en a dit Kant.
    Maintenant, est-ce un concept qui répond à "quelque chose" ou tourne-t-il à vide ?
    Ou, dit autrement, à quoi est reliée la formule de « l’objet tel qu’il est » ?
    J’étais persuadé d’avoir présenté plus haut dans la discussion un bon exemple en traçant un parallèle entre ma vision du Mont Lozère et la représentation que l’abeille s’en faisait. Si l’on doit se prononcer « indépendamment de la représentation que l’homme s’en fait », il faut juste ajouter : « le Mont Lozère tel qu’il est, c’est celui de l’abeille ou celui du chevreuil ? »
    Kant a bien insisté sur le fait que seuls les phénomènes sont connaissables.
    Oui, et seul ce qui est connaissable est communicable. À moins que ce ne soit l’inverse ?

  18. #198
    Amanuensis

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par Les Terres Bleues Voir le message
    À moins que ce ne soit l’inverse ?
    Dans ce cas, on pourrait inférer que si quelqu'un n'arrive pas à communiquer sa "connaissance", celle-ci n'est qu'un leurre, elle n'existe pas.

    [Il y a peut-être des perches qu'il vaut mieux éviter de tendre ?]

  19. #199
    invite6754323456711
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Bonsoir,

    En quoi consiste la préparation d'un état quantique en laboratoire ? Ce qui devrait correspondre, d'après ma compréhension de la thèse de MMS, à la génération de l'objet-entité de l'étude (micro-objets décrit par un vecteur d'état ?).

    Ensuite on réalise une mesure qui est un processus distinct de la préparation non ?

    Patrick

  20. #200
    invite6754323456711
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message

    Ensuite on réalise une mesure qui est un processus distinct de la préparation non ?
    La réponse apparaît non ambigu :

    Le formalisme de la mécanique quantique décrit les systèmes physiques en introduisant deux types d’objets mathématiques : d’une part les états quantiques, vecteurs d’un espace de Hilbert, et d’autre part les observables, opérateurs hermitiens agissant dans l’espace des états.
    L'observable (opérateur) va permet de qualifier (probabilité d'obtenir tel résultat/valeur propre de l'opérateur) l'entité-objet préparé pour l'étude. La valeur obtenu par un détecteur se "réalise" au moment de la mesure.

    Patrick

  21. #201
    Amanuensis

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Je dois dire que cette idée de "préparation" me pose problème.

    Un auteur distingue la science "in vivo", pure observation de la nature, la seule science qui se pratiquait disons jusqu'à la Renaissance, et la science "in vitro", avec intervention du scientifique sur la nature, avec donc préparation de dispositifs expérimentaux.

    Mettre la préparation au centre du discours épistémologique m'apparaît restrictif, semblant ramener la physique uniquement aux expériences préparées. Cela exclut par exemple toute l'astrophysique et la cosmologie, qui sont "in vivo" (observations astronomiques genre mesures du CMB) et "in silico" (simulations sur ordinateur) mais certainement pas "in vitro" (on n'a pas encore fait des étoiles ou des galaxies dans un laboratoire). Et cela exclut le plus gros de la biologie, qui n'en est pas encore à "préparer" la vie, et à bien regarder quasiment toutes les sciences !

    On pourrait même défendre qu'une partie importante de la recherche scientifique semble évoluer rapidement vers le "in vivo"+"in silico", c'est à dire consister à faire des simulations sur ordinateur qui imitent le mieux possible ce qui est observé sans préparation. (Et même de ce qui observé avec préparation, comme par exemple les expériences du LHC.)

    L'idée de préparation me semble être à rapprocher de la notion d'abstraction. Le but d'un dispositif de laboratoire est de réduire une relation causale au minimum, par abstraction (en les rendant négligeables) de tout autre phénomène que celui qu'on veut caractériser. Le but serait de rapprocher au mieux une expérience concrète d'une formule abstraite, de faire une expérience qui correspond à la "pure" formule.

    Il est facile d'interpréter l'expérience d'Aspect et nombre d'expérience du même genre comme cherchant à coller au mieux à des formules abstraites pré-existantes (notion de photon + les inégalités de Bell).

    Et c'est facile à appliquer à la plupart des expériences classiques de laboratoire, tant en physique qu'en chimie (dans le dernier cas la notion de "purification" prend un sens concret !).

    Mais alors prendre la préparation comme point de départ paraît bizarre. Il me semble que la préparation d'une expérience "pure" est en général, si ce n'est tout le temps, une preuve a posteriori d'une formule ou d'un principe dont on a fait l'hypothèse à partir d'autres faits, en particulier "in vivo". Je pense par exemple aux ballons à col de cygne de Pasteur, expériences (préparations) conçues pour argumenter un principe proposé avant.

    Le peu que j'arrive à comprendre de ce que propose MMS m'apparaît similaire à ces démonstrations mathématiques "purifiées", entièrement réécrites a posteriori, "rectifiées" (au sens de la suppression des détours inutiles), à partir du processus cognitifs, assez différent, dans l'esprit du mathématicien.

    Les préparations ("expériences purifiées"), et leur rapprochement avec les formules d'une théorie, aident certainement à asseoir la relation entre théorie et "réel", et ont certainement une place en épistémologie. Mais cela ne m'apparaît s'appliquer qu'à une toute petite partie des connaissances scientifiques, excluant toutes les connaissances dérivables uniquement du "in vivo" et du "in silico".

    Mais peut-être bien que je n'ai rien compris.

  22. #202
    invite6754323456711
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Mais cela ne m'apparaît s'appliquer qu'à une toute petite partie des connaissances scientifiques, excluant toutes les connaissances dérivables uniquement du "in vivo" et du "in silico".
    Ou alors le monde macroscopique peut s'interpréter par une méthode "in vitro", mais que cette méthode ne s'applique plus pour la construction de nos connaissances concernant le monde microscopique ?

    Il manque, me semble t-il, dans les présentations de la thèse de MMS la description de comment on abouti au postulat de la MQ avec sa démarche. Un peu comme cette proposition d'axiomatisation de la MQ

    Patrick

  23. #203
    karlp

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par Les Terres Bleues Voir le message
    c’est certainement une définition tout à fait honnête et acceptable de ce qu’en a dit Kant.
    Maintenant, est-ce un concept qui répond à "quelque chose" ou tourne-t-il à vide ?
    Ou, dit autrement, à quoi est reliée la formule de « l’objet tel qu’il est » ?
    J’étais persuadé d’avoir présenté plus haut dans la discussion un bon exemple en traçant un parallèle entre ma vision du Mont Lozère et la représentation que l’abeille s’en faisait. Si l’on doit se prononcer « indépendamment de la représentation que l’homme s’en fait », il faut juste ajouter : « le Mont Lozère tel qu’il est, c’est celui de l’abeille ou celui du chevreuil ? »

    Oui, et seul ce qui est connaissable est communicable. À moins que ce ne soit l’inverse ?
    C'est un bon exemple en effet :le Mont Lozère nouménal n'est ni l'un ni l'autre.
    Si les abeilles, le chevreuil et l'homme possèdent une structure spatiale (de la sensibilité ; la sensibilité étant pour Kant la faculté de représentation) différente, alors chaque espèce vit dans un monde phénoménal distinct et le phénomène pour l'abeille n'est pas identique au phénomène pour l'homme.
    Personne n'accède au noumène : ce concept a donc pour vertu de rappeler que la chose en soi est hors de portée et que la connaissance humaine reste relative aux facultés humaines (facultés de représentation et facultés cognitives).
    En gros ce concept de noumène indique la limite de notre connaissance.

  24. #204
    invite7863222222222
    Invité

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Personne n'accède au noumène : ce concept a donc pour vertu de rappeler que la chose en soi est hors de portée et que la connaissance humaine reste relative aux facultés humaines (facultés de représentation et facultés cognitives).
    La science de manière générale ne considère jamais la chose en soi. D'ailleurs elle ne se fait pas la moindre idée de ce que veut désigner cette chose en soi, tout simplement car le concept introduit un problème de rigueur, si cette chose en soi est inconnaissable, l'emploi du terme chose en soi est impropre à être utilisé pour le désigner (la chose en soi n'est alors qu'une pétition de foi).

    Ce souci de cohérence ou plutôt ce refus des hypothèses inutiles amène la science à ne pas parler de chose en soi, mais impose la science à quitter le champ formel pour simplement se positionner en disant sur la question que nos connaissances sont tributaires de notre condition d'humains, qu'il y a donc des choses que l'on peut savoir et peut être des choses qui nous reste inaccessibles (notez qu'il n'y a pas d'emploi du terme : "chose en soi" ou "noumène" dans cette position).
    Dernière modification par invite7863222222222 ; 02/04/2011 à 13h02.

  25. #205
    Les Terres Bleues

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    En quoi consiste la préparation d'un état quantique en laboratoire ? Ce qui devrait correspondre, d'après ma compréhension de la thèse de MMS, à la génération de l'objet-entité de l'étude (micro-objets décrit par un vecteur d'état ?).

    Ensuite on réalise une mesure qui est un processus distinct de la préparation non ?
    Je profite de ta question pour citer un texte dans lequel elle précise la distinction entre génération et préparation d'état :

    « À ce jour, la question de savoir comment l’entité–objet d’une description est introduite, est entièrement occultée en tant que question explicite et générale, non seulement dans la pensée courante, mais aussi dans les sciences, et même dans les sciences les plus modernes.
    La théorie de la relativité d’Einstein, par exemple, ignore la question. Nonobstant ses analyses révolutionnaires des mesures des distances spatiales et des durées, cette théorie, parce qu’elle a été conçue initialement au niveau macroscopique, travaille partout – même dans ses extensions au domaine microscopique – directement avec des ‘objets’ préexistants définis par leurs ‘propriétés’, comme dans la logique classique. La Relativité d’Einstein est une théorie presque classique.

    Quant à la Mécanique quantique elle-même, source de la compréhension du rôle central que peut jouer l’opération de ‘génération’ de l’entité–objet–de–description en tant qu’opération physique délibérée et indépendante de toute qualification, la question de la ‘génération’ des entités–objets d’étude n’y est mentionnée que dans un contexte introduisant une confusion. À savoir, en relation avec le concept de ‘préparation d’état’ qui intervient dans la définition d’un acte de MESURE à accomplir sur le micro-état à étudier. Ce concept présuppose que le micro-état à étudier est déjà disponible en tant qu’entité–objet de la qualification à accomplir ; mais afin d’être qualifié ce micro-état doit être changé d’une manière telle qu’elle permette de parler d’une ‘mesure’ d’une grandeur mécanique bien définie, produisant des effets observables que l’on puisse coder en termes de valeurs de cette grandeur mécanique. C’est ce processus de changement approprié du micro-état–objet–d’étude, supposé déjà existant, lors d’un acte de mesure accompli sur lui, qui est le désigné de l’expression ‘préparation d’état’ (préparation du micro-état en vue de la mesure). Dans cette circonstance-là il ne s’agit donc nullement (en général) de la génération de l’entité–objet à décrire – le micro-état – mais de l’opération de qualification de cette entité. Pourtant, lorsqu’on prononce l’expression nouvelle ‘opération de génération de micro-état’, la force d’attraction qui, pour un physicien, émane du sens de l’autre expression de ‘préparation d’état’, phagocyte le sens de l’expression nouvelle. Le fait qu’il soit clair que, afin de qualifier un micro-état, il faille d’abord qu’il soit là ‘fixé’ en tant qu’objet-d’étude, disponible, nommable et reproductible, n’y change rien. Telle est la force que les habitudes de langage ont sur la pensée. »

  26. #206
    Les Terres Bleues

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Dans ce cas, on pourrait inférer que si quelqu'un n'arrive pas à communiquer sa "connaissance", celle-ci n'est qu'un leurre, elle n'existe pas.
    Une telle remarque à mon avis ne doit pas être prise (que) comme un trait d'humour.
    Quoi qu'il en soit, elle reflète un fond de sagesse intéressant : « Il n'est de savoir que partagé. » (Confucius)
    [Il y a peut-être des perches qu'il vaut mieux éviter de tendre ?]
    C'est l'objet des forums de Futura-sciences, non ? Échanger et partager des connaissances, étant sous-entendu "pour les faire exister".
    D'un autre côté, c'est mon principal problème : ne pas arriver à me faire comprendre. Et c'est ça le souci, ne pas partager, c'est ne pas exister.

  27. #207
    Amanuensis

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par Les Terres Bleues Voir le message
    Quoi qu'il en soit, elle reflète un fond de sagesse intéressant : « Il n'est de savoir que partagé. » (Confucius)
    A mon avis, c'est faux, totalement faux. Cela exclut par exemple toute notion de connaissance pour les autres mammifères.

    Un prédateur solitaire connaît son territoire, sait où son ses proies, et ni ne communique, ni ne partage son savoir.

    C'est un aphorisme moral, pour les humains, et y voir un précepte épistémologique désespérément anthropocentrique.

  28. #208
    Les Terres Bleues

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Si les abeilles, le chevreuil et l’homme possèdent une structure spatiale (de la sensibilité ; la sensibilité étant pour Kant la faculté de représentation) différente, alors chaque espèce vit dans un monde phénoménal distinct et le phénomène pour l’abeille n’est pas identique au phénomène pour l’homme.
    Structure spatiale et faculté de représentation étant eux-mêmes des concepts propres aux humains, ils ne valent à mon avis que comme raccourcis de langage pour signifier simplement que nous enregistrons le fait que l’abeille ou le chevreuil se débrouillent dans leur environnement.
    C’est un bon exemple en effet : le Mont Lozère nouménal n’est ni l’un ni l’autre.
    Ni l’un ni l’autre de manière exclusive, d’accord, mais ne devrait-on pas préciser qu’il est aussi toutes les représentations à la fois ?
    Parce qu’il y a bien "quelque chose".
    Maintenant, établir la fonction d’onde d’un objet macroscopique, qu’il ne s’agisse que d’un chat ou au contraire de la totalité d’une montagne, semble au-delà de nos capacités. « L’ensemble des observateurs potentiels [devraient] théoriser d’abord la délimitation du système et l’espace de Hilbert adapté (l’espace de toutes les descriptions possibles). » (© Amanuensis)
    Personne n’accède au noumène : ce concept a donc pour vertu de rappeler que la chose en soi est hors de portée et que la connaissance humaine reste relative aux facultés humaines (facultés de représentation et facultés cognitives).
    Ce qui, je pense, doit aussi pouvoir s’écrire aussi sous cette forme « la connaissance humaine reste relative à nos actes » qu’il s’agisse de créer des représentations ou d’acquérir de l’information.
    En gros ce concept de noumène indique la limite de notre connaissance.
    Une drôle de limite tout de même puisque la représentation de la "chose" est nécessairement plaquée sur cette "chose". En effet, si elle ne lui « collait » pas au plus près, nous devrions alors théoriser autre "chose" entre le noumène et le phénomène.
    Dans quelque sens qu’on le prenne, on se retrouve selon moi dans l’obligation de réaliser la relation de un-à-un.

  29. #209
    Les Terres Bleues

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    A mon avis, c'est faux, totalement faux. Cela exclut par exemple toute notion de connaissance pour les autres mammifères.

    Un prédateur solitaire connaît son territoire, sait où son ses proies, et ni ne communique, ni ne partage son savoir.

    C'est un aphorisme moral, pour les humains, et y voir un précepte épistémologique désespérément anthropocentrique.
    Pourquoi une telle violence ?

    La citation était juste consécutive à la remarque suivante : "Dans ce cas, on pourrait inférer que si quelqu'un n'arrive pas à communiquer sa "connaissance", celle-ci n'est qu'un leurre, elle n'existe pas."

    Il s'agissait bien d'humains, non ? Où était-il question de prédateur solitaire ?

  30. #210
    Les Terres Bleues

    Re : recherche d'épistémologie formalisée

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Un prédateur solitaire connaît son territoire, sait où son ses proies, et ni ne communique, ni ne partage son savoir.
    En outre, en s'extrayant d'une approche désespérément anthropocentrique, on pourrait très bien considérer que la capture est un des actes au travers desquels le prédateur "informe" sa proie.

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