Sans oublier de remercier Bardamu pour toutes ces explications tres claires, pédagogiques et intéressantes.... j'aurais eu du mal à première vue à relier ainsi la logique morale de Leibniz et la physique quantique. A méditer...Envoyé par bardamu
Salut,
oui, Leibniz est idéologiquement orienté mais à mon sens, il n'est pas ici malhonnête puisqu'il dit ce qu'il s'agit de sauver à savoir une certaine moralité, notamment face aux menaces de Hobbes, Spinoza ou même d'un cartésianisme par trop mécanique. On sait pourquoi il tient son raisonnement, mais il s'agirait de voir si son problème et sa solution ont aujourd'hui une utilité.
La séquence des événements serait celle-ci :
L'homme voit des possibles
Il oriente son désir vers un possible selon son entendement
Dieu, parmi tous les possibles, choisit le meilleur
Le désir de l'homme se réalise ou pas selon le choix divin
Il y a une sorte de carré logique assez classique :
nécessaire ___ impossible
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contingent ___ possibles
On passe d'une situation a priori de contingent-possibles à une situation a posteriori de nécessaire-impossible, Dieu intervenant entre les deux.
On peut appliquer ça par exemple à la physique quantique :
- un registre du nécessaire-impossible dans l'établissement des lois de la physique, des états et de leur évolution
- un registre du contingent-possibles dans les mesures, la "réduction du paquet d'onde"
Dans les interprétations de la quantique, on aura diverses options :
- tout est nécessaire, intelligible, il n'y a qu'un monde et donc le contingent-possibles doit être réduit par des variables cachées (réduction par Dieu chez Leibniz ou un holisme naturaliste, position d'Einstein ? )
- tout est nécessaire, il n'y a qu'un monde mais d'une intelligibilité partielle et le contigent-possibles exprime les limites de la connaissance possible (néo-kantisme ?)
- tout est nécessaire, intelligible mais il n'y a pas qu'un monde et tous les possibles déterminent chacun un monde réel, la contingence ne portant que sur le monde d'où on parle a posteriori (position d'Everett)
- tout n'est pas nécessaire donc tout n'est pas intelligible et il y a une contingence vraie de la mesure
J'hésite à rapprocher Spinoza d'un éventuel néo-kantisme (si c'est bien le terme adéquat...) et de la position d'Everett. De mémoire, Spinoza considère la contingence comme manque de connaissance mais d'un autre côté l'intelligibilité est pour lui totale et il n'hésite pas à admettre une infinité d'attributs même si on n'en connaît que 2. Un "multi-univers" physico-logique qu'on n'habiterait que dans une de ses variations cohérente, la contingence ne portant que sur l'identification de la variation habitée, me semblerait possible.
Donc, même si il y a des enjeux moraux chez Leibniz, ce qu'on retrouve en général dans les débats sur le libre-arbitre, à mon sens la question logique tel qu'il la pose me semble intéressante : que signifie le possible, que signifient les probabilités, et aujourd'hui, que signifie une physique quantique ("lois de la nature", nécessité), fondamentalement probabiliste (contingence) ?![]()
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et extérieur qui seul pouvait nous indiquer le "bon" chemin.
tu ne comprends pas que si on ne parle que de puits à vider ou à remplir, dans la joie parfaite et la béatitude, on s'en fout complètement du libre-arbitre ou du déterminisme... Le truc, c'est qu'il faut vivre dans ce monde-là, y agir, et subir la conséquence de ses actes (ou celle des autres) : les exemples ne doivent donc pas être "neutres", mais au contraire les plus limites possibles : l'exemple c'est le meurtre, la trahison, etc. Est-ce une décision libre ou non ? Dois-je être puni pour ma faute ? Ou doit-on faire un exemple pour empêcher que se reproduise un évènement nuisible à la vie de la Société ? Voilà ce qui nous intéresse : si tu veux vider ou remplir un puit, surtout ne te gene pas (sauf, si, bien sûr, les malchanceux... mais tu connais la suite, je te l'épargne...) et amuse-toi bien .
ah !!!! quelle horreur !!
), l'Homme reçoit une seconde Grâce, celle qui permet à l'Homme d'ê^tre assez fort pour faire le bien : mais, saint Augustin le rappelle, et il se fonde sur les Écritures : si l'Homme ne peut, seul, faire le bien, néanmoins la Grâce ne lui fait pas faire le bien : ce sont la Grace et le libre arbitre qui coopèrent pour faire le bien, en vertu d'un choix que la Grace a permis à l'Homme de faire (sans que que ce choix soit prédeterminé : il n'est ni nécessaire ni certain...).
), du libre-arbitre, qui parfois n'a plus grand-chose à voir avec la notion que recouvre habituellement le mot.
t pas dans le genre à en profiter, toi...

] La causalité est a priori chez Kant pour cette bonne raison que si elle ne l'est pas, alors il faut se résoudre à considérer que c'est la pure habitude, ou l'intuition, qui me font considérer que demain, le soleil se lèvera à nouveau.