c'est un peu subtil : si tu prend des horloges qui ont un mouvement quelconque, non soumis à aucune contrainte, il n'est pas possible de les synchroniser. En fait il y a deux sens au mot synchroniser : sens (1), le plus fort : vouloir qu'elles indiquent simultanément le même temps ( t= 10 s correspond à des évènements simultanés), ou bien, condition moins restrictive, sens (2) : accepter qu'elles battent à des vitesses différentes mais se mettre d'accord quand meme sur la simultaneité : par exemple une horloge qui battrait 2 fois moins vite serait quand même "synchronisée" au sens où t = 5 s de l'une serait "simultané" avec t = 10 s de l'autre (c'est dire etre capable de définir une relation d'équivalence sur les temps "etre simultané avec...")
Eh bien, en général, en RG, aucune de ces synchronisations n'est possible, meme pas la 2e - ce qui peut paraitre un peu bizarre, mais vient du fait que si tu synchronises des horloges de proche en proche et que tu parcours un contour fermé, tu ne retrouves pas la synchronisation avec l'horloge initiale ! tu peux synchroniser de proche en proche des horloges sur une courbe ouverte, mais pas fermée, ni a fortiori dans l'espace complet. Et en synchronisant sur deux courbes ouvertes différentes allant de A à B, tu ne trouves pas le même résultat ! (ça ne te donnera pas les mêmes évènements de B simultanés avec A) . Autrement dit, en RG, non seulement la simultaneité n'est pas conservée en passant d'un référentiel à un autre, mais même dans un seul référentiel, elle ne peut pas etre définie partout !
Ceci dit (c'est expliqué dans le Landau) , il est toujours possible de trouver dans n'importe quel champ des référentiels particuliers dans laquelle la synchronicité au sens (2) est possible (mais pas au sens (1)). Dans certain cas très particuliers, comme les solutions isotropes cosmologiques, on peut même synchroniser des horloges au sens (1) (en pouvant définir une simultaneité et une échelle de temps universelle). Cependant ce n'est vrai que dans des cas très symétriques : en prenant en compte les fluctuations de la métrique dues aux concentrations de matière (ne serait ce que le puits gravitationnel de la Terre), les horloges ne sont plus synchronisées au sens (1), mais peuvent l'etre au sens (2) - elles ne donnent pas la même indication, mais on sait établir une correspondance entre leurs indications permettant de déterminer quels évènements sont "simultanés".
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