Bonjour,
L'hypothèse n'est pas que fragile, elle est ultra fragile ! C'est comme dire « je vois des dizaines de crayons en équilibre sur leur pointe espacés de plusieurs mètres l'un de l'autre ». Pour que ce soit le cas, il faut 0 vent, 0 vibration du sol, 0 variation asymétrique de température ou de pression atmosphérique, etc. Quand bien même les observations indiqueraient, contre toute attente, un vent très faible, un sol très stable et un environnement très symétrique sur de très grandes distances et sur longs intervalles de temps, ce n'est pas suffisant pour expliquer pourquoi les crayons ne tombent pas.
Les observations actuelles indiquent qu'à très très grandes échelles, l'Univers est symétrique : homogène et isotrope. À l'échelle des (super)amas, ce n'est pas le cas, mais comme indiqué, les estimations effectuées par Le Corre nécessitent une configuration inhomogène et anisotrope très particulière pour être valides. Alors, entre le superamas et les échelles supérieures, y aurait-il une transition à ce point discontinue dans les symétries ? Peut-être, mais quelle découverte troublante ce serait !
Merci pour ce résumé d'une clarté et d'une concision qui me sont impossibles de reproduire !
Les galaxies étant passablement isolées les unes des autres et en bornées en extension, à grandes échelles, elles peuvent être approximées par des points ou de petits disques/boules. Il est possible de montrer, dans le cadre mathématique de la GEM, que ces approximations sont hautement justifiées. Dans ce cas, la loi en est inévitable.
Par ailleurs, un autre aspect du magnétisme m'est venu à l'esprit : la loi impliquant que toutes les lignes de champ (gravito)magnétique se bouclent, il faut que le champ (gravito)magnétique produit par une spire change de sens au fur et à mesure qu'on considère des points éloignés du centre de la spire. Ainsi, si le champ interne d'une galaxie est orienté « vers le haut » au centre de la galaxie, alors il doit éventuellement être orienté « vers le bas » lorsque nous considérons un point du plan galactique éloigné du centre. Cela pourrait même se produire en des points compris dans la galaxie, mais périphériques. Il ne s'agit pas d'un phénomène particulièrement « dommageable » pour le modèle de Le Corre, mais cela suggère encore la surestimation du champ gravitique effectuée.
Je ne comprends pas votre bémol. Le Corre a calculé une valeur pour chaque galaxie d'un petit lot, valeur à ce point constante qu'il est plausible (comme il le suppose) que cette valeur soit pratiquement la même pour toutes les galaxies d'un amas. On ne sait pas les détails de ce qui produit cette valeur précise, ce qui dans une galaxie conduit à cette valeur, mais les observations indiquent que c'est la valeur résultante et c'est tout ce qui importe à cette étape du raisonnement. Et dans ce cas, les seules autres données importantes sont les caractéristiques globales des (super)amas et les lois de la dynamique à cette échelle. Le Corre fait des estimations des vitesses internes de l'amas, de sa masse et de sa taille qui correspondent bien à ce que j'ai pu trouver dans la littérature scientifique ; ce qui reste, la dynamique, est donnée au premier ordre par une loi en .
La meilleure version de la GEM est celle compatible avec la RG ! La GEM, en elle-même, n'explique probablement même pas l'avancement du périhélie (il y a une chose dont il faudrait tenir compte pour s'en assurer, la vitesse de rotation du système solaire, mais elle est vraisemblablement trop petite pour expliquer cet avancement).
Ensuite, oui la GEM prédit des ondes gravitationnelles, mais bien quand même différentes de celles de la RG. D'une part, la GEM en elle-même ne prédit pas grand chose de plus que ces ondes et elles sont si petites qu'il était impossible au temps d'Heaviside de les détecter (c'est déjà difficile de nos jours...) : pas étonnant que cette théorie n'est jamais été à l'avant-plan. D'autre part, à propos de cette différence avec les ondes de la RG : les ondes de la GEM sont des perturbations d'un champ gravitationnel-gravitique vivant sur un espace-temps de Minkowski, celles de la RG sont des déviations de la métrique par rapport à la métrique de Minkowski. Mathématiquement, à part pour le spin des « gravitons » (la première théorie est vectorielle = 1-tensorielle, la second est 2-tensorielle), il n'y a pas de distinction ; conceptuellement par contre, il y a une immense. En GEM, le fond de Minkowski est ce qui donne les notions de distance et de durée et on compare le champ à des étalons fixés au sens de Minkowski ; en RG, le fond de Minkowski est physique illusoire et les ondes influent directement sur les notions de distance et de durée : les étalons sont (partiellement) fixés par les ondes auxquelles on voudrait les comparer ! Cela complique toute comparaison : pas étonnant que les relativistes aient débattu sur l'existence des ondes gravitationnelles.
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