Continuité de la matière
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Continuité de la matière



  1. #1
    invite64eb54cd

    Continuité de la matière


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    Bonjour,

    Hyp. 1 :Supposons la matière faite de particules élémentaires.
    Hyp. 2 :Supposons que les particules élémentaires aient une épaisseur.

    De quelle matière est faite cette épaisseur? Donc une particule élémentaire n'a pas d'épaisseur.

    Mais alors, la matière étant discrète d'après hyp. 1, comment peut-on mettre deux particules côte à côte? Elles vont se superposer.

    Donc la matière est continue.

    Qu'en pensez-vous? Svp, si vous me dîtes qu'on ne peut pas raisonner comme cela, expliquez moi pourquoi svp, car les religions disent pareil.

    -----

  2. #2
    Paraboloide_Hyperbolique

    Re : Continuité de la matière

    Bonjour,

    Les particules ne sont pas de petites billes dures (ou molles) dont "l'épaisseur" contiendrait une sorte de "matière". Cette vision des choses date du siècle dernier (modèle de Bohr).

    De nos jours, les particules sont modélisées (j'insiste sur le terme) comme les objets d'un certain espace (l'espace de Hilbert typiquement). Ces objets sont souvent appelés "fonctions d'ondes*". En tant que telle, il n'y a pas de sens à parler "d'épaisseur" de quoique ce soit.

    *Attention: le nom est trompeur, une particules n'est en général pas une onde (pas plus qu'une bille).

  3. #3
    Quarkonium

    Re : Continuité de la matière

    Salut,

    EDIT : Croisement avec Paraboloide_Hyperbolique

    Toute matière ordinaire est composée d'atomes, qui occupent un certain volume. Les atomes ne sont pas élémentaires eux-mêmes, leur volume provient de leur nuage d'électrons. Les électrons sont (jusqu'à preuve du contraire) des particules élémentaires, mais ils ne sont pas ponctuels. La mécanique quantique décrit un électron en utilisant une fonction d'onde, qui est non-nulle en différents points de l'espace simultanément. Les fonctions d'ondes de deux électrons peuvent se superposer (même s'ils ont plutôt tendance à se repousser).

    J'imagine que tu peux considérer la matière comme continue en tant qu'assemblage des nuages électroniques des différents atomes qui la composent. Mais tu pourrais aussi la considérer comme discontinue puisque chaque nuage électronique appartient à un atome distinct, qui possède son propre noyau. Ça dépend comment tu définis une matière continue ou discontinue.
    Dernière modification par Quarkonium ; 27/08/2018 à 12h17.

  4. #4
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    Vous dîtes que les particules ne sont ni des billes, ni des ondes, que sont-ce alors? On les modélise comme on veut (ou comme on peut), cependant elles existent et on doit pouvoir en parler en termes simples, quitte à vulgariser. Mais si vous me dîtes que la particule n'est ni une bille, ni une onde, vous ne me dîtes pas ce qu'elles sont et dans ce cas nous parlons de chose que nous ne savons même pas définir, et ça devient assez obscure.

    Je dis qu'aussi loin que nous voulons nous pouvons diviser la matière, ne serait-ce que par une expérience de pensée. Et que ça ne sert à rien de diviser, car pour moi, la particule élémentaire c'est l'univers tout entier. On peut bien essayer d'aller dans l'infiniment petit, ça ne s'arrêtera jamais. Ne serait-ce qu'entre votre corps et l'environnement il y a des échanges perpétuels, rien n'est discret.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    C'est la même chose pour le temps. Le temps ne peut être une succession discrète d'instants présents. Car sinon combien de temps s'écoule entre deux instants? 0? Mais alors tout arrive de manière simultané. Donc le temps est continue, comme la matière.

  7. #6
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    Si vous le pouvez, expliquez moi comment l'épaisseur émerge de l'absence d'épaisseur svp.

  8. #7
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Continuité de la matière

    Salut,

    Les particules peuvent avoir une épaisseur, c'est le cas des particules composites comme le proton (composé de quarks). Taille de l'ordre du millionième de milliardième de mètre.

    Mais les particules élémentaires comme les électrons, quarks, .... sont considérés comme ponctuels, résultat qui est en accord avec les collisions les plus puissantes actuelles (grands accélérateurs comme le LHC). Ces particules ont toutefois une "taille apparente" à cause par exemple de leur charge électrique (deux électrons se repoussent) mais aussi de la mécanique quantique qui fait qu'un électron n'a pas de position précise (la position est décrire par une fonction d'onde prenant une certaine étendue).

    Citation Envoyé par Titou19 Voir le message
    Si vous le pouvez, expliquez moi comment l'épaisseur émerge de l'absence d'épaisseur svp.
    Comme dit plus haut, les objets composites ont une certaine taille. Ainsi, dans un atome, les électrons sont dispersés autour du noyau, d'une part à cause des effets quantiques (principe d'indétermination, voir aussi ce que je disais ci-dessus), de la quantification (les électrons ne peuvent pas avoir n'importe quelle énergie) et du principe d'exclusion de Pauli (deux électrons ne peuvent pas être dans le même état, plus il y a d'électrons, plus ils sont loin du noyau).

    Comme les électrons se repoussent (charge électrique), dans les molécules ou les structures cristallines, ils sont quasiment l'un contre l'autre mais ne s'interpénètrent pas beaucoup.

    Tout cela fait que chaque atome occupe une certaine place, de l'ordre d'un dixième de milliardième de mètre.
    Typiquement, dans quelques grammes de matière, il y a environ cent mille milliards de milliards d'atomes.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  9. #8
    Quarkonium

    Re : Continuité de la matière

    Vous dîtes que les particules ne sont ni des billes, ni des ondes, que sont-ce alors? On les modélise comme on veut (ou comme on peut), cependant elles existent et on doit pouvoir en parler en termes simples, quitte à vulgariser. Mais si vous me dîtes que la particule n'est ni une bille, ni une onde, vous ne me dîtes pas ce qu'elles sont et dans ce cas nous parlons de chose que nous ne savons même pas définir, et ça devient assez obscure.
    Difficile d'aller plus loin sans entrer dans les détails de la mécanique quantique, et même ses différentes interprétations. Certaines expériences vont faire ressortir un comportement corpusculaire (billes) des particules, alors que d'autres vont faire ressortir un comportement ondulatoire. Une particule telle que décrite par la MQ n'est ni un corpuscule ni une onde. Elle peut cependant présenter des caractéristiques de l'un ou de l'autre, selon comment on l'étudie. Je suis désolé mais la meilleure description que tu peux avoir d'une particule élémentaire (ou d'un système plus complexe d'ailleurs), c'est sa fonction d'onde. De cette fonction d'onde, tu peux décrire la probabilité d'obtenir tel ou tel résultat lorsque tu effectues une mesure sur ta particule : impulsion, position, etc..

    Je dis qu'aussi loin que nous voulons nous pouvons diviser la matière, ne serait-ce que par une expérience de pensée. Et que ça ne sert à rien de diviser, car pour moi, la particule élémentaire c'est l'univers tout entier. On peut bien essayer d'aller dans l'infiniment petit, ça ne s'arrêtera jamais. Ne serait-ce qu'entre votre corps et l'environnement il y a des échanges perpétuels, rien n'est discret.
    Tu peux zoomer autant que tu veux par la pensée sur un électron, mais, aussi loin que nous sachions, tu ne découvriras pas de sous-structure. Ce serait comme zoomer indéfiniment sur un pixel dans une image, le pixel est la structure la plus petite qui compose l'image, la plus petite unité d'information dans l'image ; tu peux zoomer dessus, mais tu ne récupéreras pas d'information supplémentaire sur ton image.
    Effectivement à notre échelle, tous les phénomènes semblent continus (et même pourtant ce n'est pas toujours le cas) car tout est composé de milliards de milliards de particules. Mais nous sommes tout à fait capables de nos jours d'étudier des systèmes composés de quelques particules seulement, voire une seule.

    C'est la même chose pour le temps. Le temps ne peut être une succession discrète d'instants présents. Car sinon combien de temps s'écoule entre deux instants? 0? Mais alors tout arrive de manière simultané. Donc le temps est continue, comme la matière.
    Dans les théories actuelles validées par l'expérience, le temps et l'espace sont effectivement considérés comme étant continus. Mais d'autres théories très sérieuses cherchant à offrir une description plus générale de l'Univers (en associant notamment mécanique quantique et relativité générale au sein d'une même théorie) considèrent des espaces-temps discrétisés, et je laisse les spécialistes du forum commenter là-dessus.

  10. #9
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    OK merci pour vos explications, mais je ne suis pas très convaincu pour autant!

    Comme dit plus haut, les objets composites ont une certaine taille. Ainsi, dans un atome, les électrons sont dispersés autour du noyau, d'une part à cause des effets quantiques (principe d'indétermination, voir aussi ce que je disais ci-dessus), de la quantification (les électrons ne peuvent pas avoir n'importe quelle énergie) et du principe d'exclusion de Pauli (deux électrons ne peuvent pas être dans le même état, plus il y a d'électrons, plus ils sont loin du noyau).
    Si les électrons sont ponctuels, ils ont beau être dispersés, quand on disperse une absence d'épaisseur, je ne vois pas comment ça peut créer de l'épaisseur. De même pour les noyaux, ils doivent bien être constitués de particules élémentaires ponctuelles sans épaisseur (et dispersées!), et pourtant ils ont une épaisseur.

    On peut zoomer sur un pixel et on trouvera bien des sous-structures : electrons etc... De manière "grossière" le pixel est la structure la plus petite qui compose l'image mais c'est bien sûr faux.

  11. #10
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Continuité de la matière

    Les particules (élémentaires) sont ponctuelles mais il y a une certaine distance entre ces particules. C'est cette distance qui crée l'épaisseur.
    (et cette distance est due aux différents effets dont j'ai parlé).

    EDIT un peu abusivement on dit parfois que la matière contient beaucoup de vide
    (abusivement car comme je l'a dit les particules sont étalées, leur position est imprécise. Non pas qu'on ignore où est la particule : elles sont vraiment comme ça. Ca fait partie des bizarreries de la mécanique quantique)
    Dernière modification par Deedee81 ; 27/08/2018 à 14h18.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  12. #11
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    OK merci, l'épaisseur vient donc du vide entre deux objets sans épaisseur, intéressant!

  13. #12
    XK150

    Re : Continuité de la matière

    Bonjour ,

    Est ce que ceci vous convient mieux ?

    http://www.astronoo.com/fr/articles/...es-atomes.html

  14. #13
    Quarkonium

    Re : Continuité de la matière

    Si les électrons sont ponctuels, ils ont beau être dispersés, quand on disperse une absence d'épaisseur, je ne vois pas comment ça peut créer de l'épaisseur. De même pour les noyaux, ils doivent bien être constitués de particules élémentaires ponctuelles sans épaisseur (et dispersées!), et pourtant ils ont une épaisseur.
    Comment savoir si un objet "a de l'épaisseur" ? En testant si on le détecte/localise en différents points de l'espace.

    Un électron peut être localisé par un autre système qui interagit avec lui : disons un photon qui se balade et rencontre l'électron. Même si le photon et l'électron ont chacun des fonctions d'ondes non-ponctuelles (donc non-nulles à plusieurs endroits de l'espace simultanément), leur interaction se fera de façon ponctuelle, à un endroit bien localisé. CEPENDANT, pas moyen de prévoir à l'avance où l'interaction se fera exactement, on peut seulement évaluer la probabilité que l'interaction se fera à tel ou tel endroit (puisque les fonctions d'onde ne sont pas ponctuelles mais étendues). Je dirais que tu peux interpréter cela de deux façons :
    - l'électron est ponctuel mais sa position n'est pas exacte (il peut se trouver en différents endroits simultanément)
    - l'électron est étendu mais son interaction avec d'autres corps reste ponctuelle

    Dans les deux cas, puisque ton électron peut être localisé par un autre corps à différents endroits au même instant, il présente les caractéristiques d'un objet volumineux/pourvu d'une épaisseur. Débattre si ce volume "a une réalité" ou pas relève de la philosophie/métaphysique, pas de la physique qui se contente de décrire les observations que nous faisons du monde qui nous entoure.

    On peut zoomer sur un pixel et on trouvera bien des sous-structures : electrons etc... De manière "grossière" le pixel est la structure la plus petite qui compose l'image mais c'est bien sûr faux.
    Raisonnement fallacieux : dans le contexte d'une image, le pixel EST la plus petite structure qui existe. Les électrons/atomes de l'écran/feuille sur lequel ton image est affichée ne composent pas l'image elle-même (qui est un concept abstrait), mais son support physique. De toute façon, c'était juste une petite comparaison pour t'aider à visualiser que les particules élémentaires sont les "pixels" de l'univers, c'est-à-dire les plus petites structures connues composant les objets qu'il contient.

    Ainsi lorsque Deedee te dit que les particules élémentaires sont considérées commes ponctuelles, je pense qu'il fait référence au fait qu'on ne leur trouve pas de sous-structure, càd de particules plus petite les composant. La conséquence étant que, peut importe avec quel niveau de zoom tu "regardes" ton électron, tu vois toujours le même électron ; de la même façon qu'un point (l'objet mathématique) reste le même peut importe avec quel niveau de zoom on le regarde.

    (il y a donc deux sens du mot ponctuel employés ici : l'un signifie exactement localisé dans l'espace ; l'autre signifie inchangé/identique peut importe l'échelle à laquelle on le considère)

  15. #14
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Continuité de la matière

    Citation Envoyé par Titou19 Voir le message
    OK merci, l'épaisseur vient donc du vide entre deux objets sans épaisseur, intéressant!
    Attention, comme je l'ai dit plus haut : "vide" est un abus de langage.

    Les particules bien que ponctuelles n'ont pas de position précise, elles occupent une certaine zone (indétermination quantique).
    Avec les charges électriques, il y a attraction et répulsion, et cela se fait par l'échange de photons.

    Donc, c'est un vide bien remplit
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  16. #15
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    Intéressant, merci beaucoup (surtout le petit film). On voit qu'un atome est une sorte de bille avec un flou autour (comme quand on lance une pierre dans l'eau). Si on zoomait sur un atome (une bille) que verrait-on? Un autre flou?

  17. #16
    f6bes

    Re : Continuité de la matière

    Citation Envoyé par Titou19 Voir le message
    OK merci pour vos explications, mais je ne suis pas très convaincu pour autant!

    .
    [
    Bjr à toi,
    Bien qu'ayant 8 messages à ton compteur ,mais inscrit depuis PLUS de....dix ans, je suppose que tu connais
    la " qualité" du savoir des différents intervenants qui t'ont répondu.
    Ce n'est pas parce que tu ne saisis pas (comprendre) leur propos , qu'il faut pour autant etre septique ( suis pas convaincu ....que tu dis).

    Tu fais des analogies et comparaison qui n'ont pas lieu d'etre.

    Bonne journée

  18. #17
    mach3
    Modérateur

    Re : Continuité de la matière

    Never feed the troll after midnight!

  19. #18
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    Ce n'est pas parce que tu ne saisis pas (comprendre) leur propos , qu'il faut pour autant etre septique ( suis pas convaincu ....que tu dis).
    Loin de moi toute polémique, je ne remets pas en question les compétences de chacun, et il y a quand même des choses que je comprends, mais il y a des explications plus ou moins claires (avec les connaissances que l'on a), la science ne sait, et ne saura jamais tout, pas même les plus grands scientifiques. Et l'état actuel de la science laisse des trous qui parfois rendent les choses obscures. Je respecte les scientifiques (désolé si je n'ai pas donné cette impression) mais sans excès car je sais aussi qu'au fond, tout cela est vanité.

  20. #19
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    Merci M@ch3 je vais lire tout ça.

  21. #20
    albanxiii
    Modérateur

    Re : Continuité de la matière

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Titou19 Voir le message
    Loin de moi toute polémique, je ne remets pas en question les compétences de chacun, et il y a quand même des choses que je comprends, mais il y a des explications plus ou moins claires (avec les connaissances que l'on a)
    Voilà, vous avez pointé le problème et sa solution est facile : étudiez la physique au lieu de vous contenter de vulgarisation.
    À un certain degré de détail la vulgarisation n'est plus satisfaisante, il faut mettre les mains dans le cambouis ou accepter ce qu'on vous dit.
    Not only is it not right, it's not even wrong!

  22. #21
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Continuité de la matière

    Salut,

    Citation Envoyé par albanxiii Voir le message
    étudiez la physique
    En plus c'est passionnant

    Et on peut commencer avec le cours de Feynman de mécanique quantique qui a l'avantage de se lire presque comme un roman, il y a fort peu de math.
    (et le désavantage qui va avec : le cours est moins complet que la plupart des autres, mais ça reste une première étape)

    Citation Envoyé par Titou19 Voir le message
    Et l'état actuel de la science laisse des trous qui parfois rendent les choses obscures.
    Bien entendu, la science a encore plein de choses à découvrir. Mais les trous dont tu parles ne sont sûrement pas ceux là, c'est plutôt ceux de la vulgarisation car beaucoup de choses sont difficiles à vulgariser et en plus la vulgarisation (même quand elle est bien fait, ce qui est hélas assez rare) ne montre que le sommet de l'iceberg.

    Arrivé à un certain stade, ça devient très frustrant et il faut bien passer à l'étape suivante (l'étude sérieuse) pour voir ce qu'il y a dans ce qu'on croyait être des trous et qui n'étaient que la partie de l'iceberg non montrée par la vulgarisation.

    Citation Envoyé par Titou19 Voir le message
    Si on zoomait sur un atome (une bille) que verrait-on? Un autre flou?
    Non, plutôt toujours le même flou.

    Maintenant, tout dépend ce qu'on appelle "zoomer". Si c'est "voir avec ses yeux" (ou un instrument adapté), cela implique l'usage de la lumière. Oui, mais la lumière est une onde (en plus d'être corpusculaire, en fait, elle aussi est floue et répandue, comme l'électron). Et les lois de l'optique indiquent qu'avec un microscope on peut au mieux voir des détail de la taille L/2 (L = la longueur d'onde). C'est une limite intrinsèque à tout système optique (on a un équivalent aussi pour les télescopes).

    Or la lumière visible a une longueur d'onde plus grande qu'un atome : problème !!!! Donc, il faut utiliser une longueur d'onde plus petite : ultraviolet, rayons X, rayons gammas,....
    (et un capteur approprié, nos yeux ne voyant pas très bien les ultraviolets, sauf si on a du sang d'abeille ).

    Et là, c'est le drame . Deux manières de le décrire, complémentaire (et en fait c'est la même chose, c'est un des grands secrets de la mécanique quantique, c'est deux descriptions sont comme regarder une pièce et la décrire coté pile ou coté face).
    - Vu que maintenant j'ai une longueur d'onde infime, je vais pouvoir dire où est l'électron. Je ne verrai plus de flou, je verrai l'électron et je pourrait dire : "ah le petit cordniaud, il était là, bien caché, à gauche et en bas de l'atome" . Oui, mais l'électron comme toute particule obéit au principe d'indétermination. Soit Dx l'incertitude sur sa position (position imprécise = le flou en question) et Dv l'incertitude sur sa vitesse. Alors Dx * Dv est toujours supérieur à h/m (h constante de Planck, m la masse de la particule). Puisque je sais maintenant où il est, Dx est très petit. Beaucoup plus petit qu'un atome. Et donc Dv devient énorme, sa vitesse peut devenir colossale : et BANG l'électron est éjecté de l'atome. Sait milliard maintenant que je sais où il est il est parti !!!!!
    (notons que si Dx est l'a taille d'un atome, alors Dv correspond grosso modo à la vitesse d'un atome en équilibre autour de l'atome vu qu'il est attiré par la charge positive du noyau : voilà le secret du flou quantique )
    - La lumière est aussi un corpuscule. Et l'énergie d'un photon, c'est h fois la fréquence ou, c'est le même h, divisé par la longueur d'onde et la vitesse de la lumière. Or j'ai utilisé de la lumière de très courte longueur d'onde. Donc l'énergie d'un photon devient gigantesque. Tout le monde sait que les rayons X et gamma (et même ultraviolets) sont dangereux : les photons super énergétiques provoquent des dégâts en cassant les molécules de notre corps (y compris l'ADN plus la formation de radicaux libres très destructeurs).
    Ce boulet de canon phénoménal var heurter l'électron (c'est pour ça que je peux le voir, mon dispositif ou mon oeil détecte la lumière diffusée par l'électron). Et donc, BANG l'électron est éjecté violemment de l'atome.

    La nature semble vicieuse et nous interdire de savoir où est l'électron exactement. Beaucoup de cours de MQ (comme celui de Léonard L. Schiff, extrêmement complet, assez ardu) commencent souvent par montrer divers moyens (qui échouent) pour contourner ce problème. En fait, c'est sans espoir car la nature, l'électron, le photon sont comme ça, c'est leur façon d'être. Et on peut montrer que le simple fait de SAVOIR où est l'électron (même sans le perturber) suffit à l'éjecter de l'atome (ça correspond à "l'argument de comptage" de Feynman). Ce qui est passablement assez troublant. Dans le tome VII de mon cours de MQ (je peux te passer ça par mail si tu le souhaites) je décrit une expérience de pensée qui mélange l'expérience de Young et l'expérience d'Elitzur-Vaidman afin de savoir par où passe l'électron sans le toucher (ces expériences ont été faites séparément, en vrai, mais leur combinaison je ne crois pas, ce serait sans doute instructif bien que je ne doute pas du résultat). Cela suffit à détruire les figures d'interférence (au moins théoriquement, mais comme je l'a dit, je ne doute pas de ce résultat).
    Dernière modification par Deedee81 ; 28/08/2018 à 07h17.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  23. #22
    Joel888

    Re : Continuité de la matière

    Bonjour,
    la science ne sait, et ne saura jamais tout, pas même les plus grands scientifiques. Et l'état actuel de la science laisse des trous qui parfois rendent les choses obscures.
    C 'est l'envie de combler les trous qui font avancer la science, mais elle n'a pas réponse à tout , et n'est pas accessible à tout le monde dans sa totalité.
    De mon point de vue on devrait plutôt dire "connaissances Humaines" que Science.

  24. #23
    Sethy

    Re : Continuité de la matière

    Citation Envoyé par Titou19 Voir le message
    Loin de moi toute polémique, je ne remets pas en question les compétences de chacun, et il y a quand même des choses que je comprends, mais il y a des explications plus ou moins claires (avec les connaissances que l'on a), la science ne sait, et ne saura jamais tout, pas même les plus grands scientifiques. Et l'état actuel de la science laisse des trous qui parfois rendent les choses obscures. Je respecte les scientifiques (désolé si je n'ai pas donné cette impression) mais sans excès car je sais aussi qu'au fond, tout cela est vanité.
    Le dernier mot de votre intervention est très éclairant sur le sens de votre démarche.

    Je vais quand même répondre sur le fond.

    Prenons l'exemple d'un gaz. A priori, comme ça, difficile de dire qu'il y a une matière. On peut passer au travers, le couper, etc. Mais si je rempli un ballon de baudruche de gaz, la, suivant la pression, on "sent" qu'il y a une matière. Comment est-ce possible ?

    L'idée est que les particules du gaz se cognent entre elles et cognent de temps en temps la surface du ballon. Si je chauffe le gaz à l'intérieur, cette agitation augmente et le ballon gonfle un peu plus car la pression qu'exerce le gaz à l'intérieur sur la paroi devient encore un peu plus forte que la pression de l'atmosphère qui l'entoure.

    Et 4 "ballons" remplis d'air sont suffisant pour porter le poids d'une voiture ...

    C'est un peu comme ça que la matière acquiert son volume, par les chocs et les répulsions. Volume d'ailleurs, qui dépend lui aussi en partie de la pression extérieure.
    Dernière modification par Sethy ; 30/08/2018 à 12h29.

  25. #24
    Sethy

    Re : Continuité de la matière

    Toujours dans cette idée que le "mouvement crée la pression", la théorie statistique impose qu'atomes et molécules ne soient pas statiques.

    Au plus on confine une particule, au plus sa vitesse (en fait sa vitesse quadratique moyenne, mais simplifions à la notion de vitesse) croît.

    La formule "ressemble" à celle du principe d'incertitude et a été découverte avant lui d'ailleurs (merci Futura pour cette information).

  26. #25
    soliris

    Re : Continuité de la matière

    Citation Envoyé par Titou19 Voir le message
    C'est la même chose pour le temps. Le temps ne peut être une succession discrète d'instants présents. Car sinon combien de temps s'écoule entre deux instants? 0? Mais alors tout arrive de manière simultané. Donc le temps est continue, comme la matière.
    Pourquoi pas une "succession d'instants" ? Prenons Scarlett O'Hara du film "Autant en emporte le vent"; à la voir se débattre dans son monde, elle ignore que son "temps" (la durée du film) est une projection ciné où chacun de ses "instants" apparaît et disparait 25 fois.. par rapport à nos secondes. De même pour nous qui vivons un autre film, nous ignorons certainement que nos ébats cinématiques (nos mouvements) ont toujours lieu au même endroit, et que notre déroulement cinématographique nous est provisoirement inaccessible, incapables de repérer les moments de néant.

    Est-ce qu'il s'agit d'une théorie personnelle ? Non, c'est juste ma répartie à une pensée dogmatique, et qui se situe dans l'ordre du "peut-être"..

  27. #26
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Continuité de la matière

    Salut,

    Citation Envoyé par Sethy Voir le message
    Prenons l'exemple d'un gaz.
    Ton explication me rappelle le questionnement des philosophes de la Grèce antique (et évidemment on se pose ce genre de question lorsqu'on n'a pas le background scientifique, ce qui 'était forcément leur cas).

    Ils n'avaient pas les moyens de regarder "de près" la structure de la matière ou d'un gaz. D'où deux écoles : Aristote et la matière est continue, Démocrite et la matière discontinue (les "atomos", qui ont donné leur nom aux atomes même s'ils sont très différents du concept moderne d'atome et que Démocrite considérait comme un concept philosophique inobservable par essence).
    Mais malgré l'absence de moyens d'observation, les atomistes avaient un excellent argument : la diffusion très rapide d'un parfum dans une pièce remplie d'aide, ce qui ne s'explique sans difficulté que si le parfum comme le gaz sont constitués de "corpuscules" agités de mouvements rapides (difficile d'imaginer la diffusion avec une matière "compacte").
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  28. #27
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    Je tiens à dire quand même que mettre les mains dans le cambouis n'aide pas toujours à y voir plus clair, bien au contraire, on est parfois le nez dans le guidon. Et c'est plus tard, avec le recul et du bon sens qu'on comprend plein de choses et qu'on reconstitue le puzzle.

  29. #28
    f6bes

    Re : Continuité de la matière

    Citation Envoyé par Titou19 Voir le message
    Je tiens à dire quand même que mettre les mains dans le cambouis n'aide pas toujours à y voir plus clair, bien au contraire, on est parfois le nez dans le guidon. Et c'est plus tard, avec le recul et du bon sens qu'on comprend plein de choses et qu'on reconstitue le puzzle.
    Bjr à toi,
    Le nez dans le guidon, on n'aperçoit pas le virage qui arrive !
    Faut relever la tete et rouler posément.
    Si je ne comprends pas qq chose, je demande des explications (en indiquant mon niveau)
    pour éviter des explications que je n'assimilerais pas.
    Je me contente d'essayer de comprendre le "pourquoi comment ça marche" sans une foultitudes
    de détails.
    Ca me conviens ainsi.
    bonne soirée

  30. #29
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    Je suis ingénieur informatique, j'ai fait 2 ans de prépa math sup/spé. En prépa j'ai vu un peu de physique, mécanique classique, thermodynamique, électromagnétisme.. un tout petit peu de physique quantique et de relativite. Pas grand chose, mais j'ai les bases pour raisonner. Apres j'apprends beaucoup plus de choses par la vulgarisation en peu de temps qu'en 2 ans de prépa le nez dans les calculs. Oui ça reste superficiel, mais ça donne une culture globale qui permet de mieux comprendre et s'orienter ensuite si on veut replonger le nez dans les calculs. Les deux sont nécessaires et en plus, ce n'est pas incompatible. Quand je suis arrivé en prépa je ne connaissais rien du tout à la physique, c'était les maths qui m'intéressaient. Donc c'est important pour moi de comprendre la vulgarisation. Je pose des questions triviales, bêtes, et j'assume. Si j'insiste ce n'est pas pour bousculer mais pour comprendre. Beaucoup de gens font de la physique par les calculs sans s'y intéresser vraiment ou sans essayer de comprendre (ne serait ce que sur le plan "philosophique").

  31. #30
    invite64eb54cd

    Re : Continuité de la matière

    J'ai trop souvent évité de poser des questions de peur de paraître bête ou d'embêter mon interlocuteur pendant mes études pour m'en empêcher maintenant. Je pars du principe que la connaissance est claire et pas obscure, et qu'on peut comprendre avec de la logique, de la réflexion et du bon sens. Et je connais ma capacité de réflexion après toutes ces années, qui n'est ni excllente ni catastrophique.

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