Bonsoir,
Pourtant tu as utilisé le mot "voir". Donc tu a fait référence à un observateur. C'est le mot "voir" qui n'est pas formalisé par la MQ, et qui soulève le problème décrit par Gilles.
Tous les intermédiaires ne change rien au problème. Il est que la MQ décrit des états mixtes, alors que nous, observateurs, interprétons le monde, que ce soit en voyant l'impact ou en lisant le contenu de l'ordo, comme un état pur.On pourrait tout aussi bien faire une analyse d'images par un ordinateur qui allumerait une lumière si un électron est détecté à un certain endroit. Ou on pourrait également mettre le résultat en mémoire de l'ordinateur. Quand le choix est fait de réduire le paquet d'ondes, il est réduit et c'est terminé. Et il y a bien eu dans le cas de cette interaction un tirage aléatoire pour déterminer la localisation de l'impact, non ?
Dans ce cas, en tout cas, je ne vois pas le lien avec l'observateur.
Dans ta description, tu as mis la réduction du paquet d'onde à un endroit arbitraire, alors que rien dans la MQ ne permet de dire qu'il est là et pas ailleurs.
Je ne pense pas que la MQ "détermine le choix s'il y a ou pas réduction du paquet d'ondes". Comme dit Gilles, d'un côté la MQ décrit un état, de l'autre nous observons le monde avec des états purs, et la réduction du paquet d'onde et l'interprétation probabiliste de l'état sont des interprétations permettant de relier la MQ et l'observation.En fait, si j'ai bien compris, le problème résiderait finalement dans le choix de procéder ou pas à la réduction du paquet d'ondes. Il me semble cependant que la MQ décrit toujours correctement le système avec des lois qui déterminent ce choix. Il faut éventuellement rajouter à nouveau un tirage aléatoire, mais je ne vois pas encore le rôle de l'observateur ?
L'interprétation d'Everett aide un peu, en s'appuyant sur la décohérence. Ca donne une sorte de réduction progressive (mais jamais complète) du paquet d'onde vu d'un observateur donné (l'observateur a donc encore et toujours un rôle). (L'avantage de l'interprétation d'Everett est de ne pas supprimer les alternatives dans la fonction d'onde: elles restent "présentes" ad infinitum, ce qui est compatible avec une réduction "progressive", alternative à la perte d'information brutale, "instantanée" qu'est la réduction du paquet d'onde "usuelle"). Le tirage aléatoire est alors non pas celui de l'issue de l'expérience (la réduction) mais plutôt le tirage de l'observateur futur conditionnellement au fait qu'il soit un observateur futur de celui qui fait le tirage. Ou, pour l'observateur qui regarde son passé, le tirage de lui-même parmi les observateurs futurs potentiels du passé qu'il constate. Quand on réalise que le "passé constaté" par un observateur est en fait une partie de son état présent, on plonge dans un cercle vicieux qui rend tout cela assez peu satisfaisant.
Cordialement,
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