C'est une théorie qu'on n'évoque rarement, si ce n'est jamais. Pourtant, n'est-ce pas logique ? Cette démarche n'est ni scientifique, ni philosophique, encore moins spirituelle. Elle pose simplement la question.
Pourquoi l’Homme existe-il ?Cette malheureuse question a tendance à être délaissée aux religions qui y voient l’intervention divine, aux sectes qui y voient l’intervention de petits hommes verts ou bien aux groupements philosophiques (non moins sectaires) qui y voient la quête de certains concepts tels que le bien, la vie, le bonheur... N’est-il donc pas permis de voir un sens pragmatique, logique à notre existence ?
Pour ce faire, commençons par le commencement : au centre du jardin d’Eden, trônait un pommier, dont les fruits n’étaient pas tout à fait mûrs.
Pourquoi le pommier a-t-il des pommes ?Il ne peut se mouvoir, or il veut se reproduire. Quelle bonne astuce alors d’enrober ses graines dans des enveloppes sucrées et les présenter au bout de ses branches à la faune affamée ! L’animal bien rassasié ira alors se soulager de ses besoins naturels à quelques lieux de là, créant alors un parfais engrais pour la graine ainsi éjectée. Voilà l’habile moyen qu’à imaginer l’arbre pour reproduire son patrimoine génétique à plusieurs kilomètres à la ronde sans avoir à soulever la moindre racine.
Avant nous, les dinosaures, pourquoi ?Dame nature s’est entêtée, dans un premier temps, à créer une faune et une flore toujours plus gigantesque. Dans quel but ? Pourquoi ces immenses oiseaux effilés, à l’épaisse cuirasse d’écaille, comme conçu pour aller franchir l’atmosphère ?
Puis par un fait toujours non résolu, dame nature à soudainement effacer son tableau pour explorer une autre voie : place maintenant à de petits êtres chétifs, mais effroyablement dopés en neurones.
Aboutissement darwinisme de cette voie : l’Homme, dans toute sa complexité. Dénoué d’atouts physiques (il faut se l’avouer) mais terriblement efficace avec sa boite crânienne surdéveloppée aux commandes de 10 doigts agiles. Seule option de survie : utiliser les éléments de son environnement en complément de sa faiblesse physique.
Un Mac Gyver sommeille en chacun de nous. Ainsi l’Homme créa l’outil et plus tard, il puisa dans les ressources que lui offrait généreusement la terre pour se construire des outils gigantesques, jusqu’à être capable à son tour de franchir l’atmosphère.
Si l’homme est si supérieur, pourquoi est-il aussi instable ?Paradoxe de l’homme : s’il est sans conteste le plus avancé des animaux, il en est aussi le plus bestial. Inutile d’énumérer les exemples. L’homme maltraite sa planète comme il se maltraite lui même. Pourquoi ne parvient-il pas à trouver une stabilité, une harmonie avec lui même et avec la nature ? Pourquoi notre intelligence se conjugue-t-elle avec les sentiments les plus vils ? La réponse se trouve en fait dans la question : le progrès de l’homme passe par sa bestialité, par son besoin primaire de compétition. Les guerres n’ont jamais été que de formidables accélérateurs de progrès technique et un moyen instinctif de l’Homme de limiter sa surpopulation.
Si l’Homme atteignait cette harmonie tant souhaitée, il cesserait finalement de progresser techniquement. Et s’il n’y parvient pas, c’est donc qu’il n’est pas conçu pour vivre en harmonie.
Au fond, l’Homme est un pionnier sadomasochiste destiné à souffrir pour progresser. La véritable question est : jusqu’où devra-t-il aller ?
Quel est le rêve de l’Homme ?Le bonheur, carpe diem, jouir de chaque instant ? Joli concept, malheureusement nous ne sommes pas conçus pour ça. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer un chat : lui dans son extrême paresse et dans la limite de ses capacités intellectuelles, il jouit de chaque instant. Mais nous Homme à la matière grise bien trop complexe, nous ne pouvons nous empêcher d’alterner les moments de jouissance et ceux de mal-être. Et quand bien même le plus sage des Hommes parvenait à mener une vie de pleine jouissance, l’inévitable échéance de la mort viendrait hanter les derniers moments de ce bonheur trop parfait.
Parvenir à l’osmose avec le divin ? Cela ne serait-ce pas justement l’illusion que s’est bâtit notre matière grise pour pallier la précédente frustration ?
Non, l’homme a commencé à rêver lorsqu'il s’est dressé sur ses deux membres inférieurs et qu’il a forcé sur ses cervicales pour contempler la beauté d’un ciel étoilé dans une nuit de demi-lune.
Plus que tout, c’est ce qui nous différencie des animaux. Ces derniers collent à la terre. Même les oiseaux qui ont le privilège de voler dans les airs ont toujours le bec pointé vers la terre. Nous ne sommes pas les seuls à utiliser des outils et à maîtriser notre environnement : la fourmi ou les abeilles le font tout aussi bien, à leur échelle. Mais observer les astres n’intéresse nul autre animal que l’Homme.
D’ailleurs si l’on étudie l’histoire de l’évolution pensante de l’Homme, dans ses multiples et différentes civilisations, l’astronomie est l’unique fil conducteur qui s’en dégage. Certains hommes y voyaient leurs dieux, d’autres y voient leur destin zodiacal... mais outre le mysticisme, l’astronomie est la plus ancienne des sciences et le véritable indice d’avancement d’une civilisation.
De nos jours, qu’est-ce qui symbolisa mieux la guerre froide si ce n’est la course vers la Lune entre les 2 superpuissances américaine et soviétique ?
Le rêve, la nature, le but, le destin de l’homme est dans les étoiles.
ConclusionRevenons à notre arbre et ses fruits : celui ci, bien que dénué du moindre neurone, est parvenu à mettre au point une technique hautement ingénieuse pour coloniser son environnement.
Prenons maintenant une plus grande échelle : la Terre elle même. Après une folie des grandeurs infructueuse, celle ci a décidé de développer de petits êtres très (trop ?) ingénieux capables de puiser dans ses réserves souterraines pour créer des outils dont la Nature, seule, aurait été incapable de mettre au point.
La Terre a consentit à un énorme sacrifice en développant ces êtres : pour évoluer, ceux ci anéantissent toute la faune et la flore ambiante. Ne les accablons pas, c’est dans leur gènes. Et il est probable que leur évolution acharnée les amènera à épuiser la Terre et la laisser à l’état d’un caillou poussiéreux.
Mais après tout, un arbre n’est-il pas destiné fatalement à dépérir et mourir ? Seul compte la reproduction de son patrimoine. C’est la seule logique de la Nature. C’est la seule logique de la Terre, qui évolue dans un environnement à plus grande échelle : le cosmos.
L’Homme, fondamentalement progressiste et rêveur, a été conçu dans l’unique but de transmettre le patrimoine génétique de la Terre par delà les étoiles. Sa mission est d’essaimer les astres, à la manière d’une abeille cosmique.
Est-ce une coïncidence que la planète la plus proche de nous, Mars, soit potentiellement adaptée à accueillir la vie ? Dans quelques siècles, l’Homme sera parvenu à coloniser Mars et y aura importé la faune et la flore de la Terre (du moins, ce qu’il en restera). Or il existe des milliards de planètes telles que Mars.
Bien sûr l’Homme devra largement dépasser son stade primitif actuel pour concevoir un jour les outils qui lui permettront d’atteindre ces planètes lointaines. Impossible à imaginer pour le moment. Mais l’homo erectus aurait-il put imaginer qu’un jour il ferait le tour de son caillou en quelques heures et dans les airs, à bord d’un airbus 380 de 500 tonnes (et avec un peu de chance, en première classe) ?Alors pourquoi l’Homme existe-il ? Nul besoin de se remuer les méninges sur des concepts métaphilosophiques ou d’y voir l’intervention d’un grand schtroumpf cosmique : l’Homme est un simple fruit, et il est encore loin d’être mûr.
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