Bonjour,
Après lecture de quelques messages de "L'énergie nucléaire: pourquoi tant de controverse?" je crois comprendre pourquoi la discussion s'éternise avec une répétition cyclique du même type d'arguments.
C'est tout simplement parce que tous les participants (si je ne me trompe) manquent singulièrement de perspective temporelle dans leur raisonnement.
L'histoire de l'espèce homo date grossièrement de l'ordre du million d'années. Elle est jalonnée d'apparitions et de disparitions de plus en plus fréquentes de civilisations, si l'on y inclut les "âges" (pierre taillée etc.)
Il faut donc d'abord se rendre compte que nous arrivons à l'âge adulte d'une civilisation qui, fatalement, sera suivie par une autre, différente, pour la simple raison que nous ne pouvons tout simplement pas continuer notre évolution actuelle sans changements extrêmement brutaux. Quand je dis extrêmement brutaux, je parle dans une perspective millénaire et non décennale.
On peut tracer la courbe de la population mondiale sur le dernier millénaire. Elle affecte grossièrement une forme exponentielle et même surexponentielle sur les deux derniers siècles. Tout le monde s'accorde de dire que de cette courbe (même pas ébréchée par deux guerres mondiales et deux totalitarismes meurtriers), il faut passer à une population étale dans les cent ans à venir, à cause des limites nutritionnelles, énergétiques et écologiques qui sont liées aux dimensions de la Terre. Dans ma perspective actuelle, cent ans ne sont pas grande chose, donc ce changement peut être qualifiée de rupture brusque.
Il se trouve qu'au même moment où la nécessité de cette rupture se manifeste, l'humanité est en train d'acquérir le pouvoir de modifier l'homme de façon essentielle, dans sa structure morphologique même, par intervention sur ses gènes. Or, pour mon usage j'ai défini une loi (qu'on peut contester): "Ce que l'homme sait faire, il le fait toujours, en bien ou en mal, ou les deux".
Si l'on rapproche les deux constatations qui précèdent, on est logiquement conduit à penser que notre civilisation, dans 500 ans, si l'humanité survit aux deux chocs simultanés, sera fatalement très différente de l'actuelle, différente de façon inimaginable aujourd'hui. Et là il ne s'agit que de la 2000ième partie de l'histoire passée de l'humanité!
La discussion actuelle se limite à un instant infime et à un détail, important, mais détail quand même, technologique. Quel que soit le résultat de l'évolution de l'ensemble des technologies actuelles, cette évolution pèse peu par rapport aux deux ruptures énoncées.
Je propose donc d'ouvrir une autre discussion consacrée à ces problèmes d'une dimension millénaire, pour s'affranchir d'arguments à courte vue, devenus stériles. Je pense que c'est une autre façon d'aborder le "Développement durable"
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Si on se met d'accord sur la notion d'obstacle, cela peut être une base de discussion. Mais si je ne suis pas d'accord avec ce qui est un obstacle ou non, faudra que je mette cela en veilleuse, et que j'accepte une règle du jeu imposée. (...)
. A l'échéance de 1000 ans, peut être aura t on terraformé Mars. Je n'y crois pas tellement mais en dehors de cette possibilité, l'espèce humaine est bloquée sur sa planète. C'est ce qu'il y a de plus probable. Quand bien même, Mars serait colonisé, ça ne serait qu'un très faible partie de la population. Comment vivra celle qui sera restée sur Terre?