Un des premiers principes de l'architecture bioclimatique consiste à considérer le bâtiment dans son environnement. Et vous ne prenez pas en compte l'énorme masse inertielle représentée par la terre qui entoure et sur laquelle parfois repose directement votre bâtiment.
Comment peut-on à la fois prôner le puit canadien et le tunnel à galets, systèmes inertiels extérieurs et modulables, et imposer en plus une inertie au bâtiment lui-même. La masse inertielle d'un bâtiment doit être énorme pour réguler efficacement les fortes températures d'été dans certaines régions. Il faut de plus être sûr que l'air nocturne sera suffisement frais pour rafraîchir les murs, ça n'est pas toujours le cas. En revanche, une différence de température assez faible suffit pour rafraichir l'air d'une maison fortement isolée.
Quand aux dispositifs actifs, je suppose que vous parlez du ventilateur du puit canadien et de la VMC DF, ce ventilateur et cette VMC sont également présents et nécessaires dans les systèmes constructifs prônés par Héraklès . En cas de panne de courant, puisque cela semble vous obséder, il suffit, pour rafraichir d'ouvrir les fenêtres la nuit. Dans ce cas, la maison sur-isolée et peu inertielle sera favorisée. Pour la chauffer, il faudra allumer un poèle a bois, poèle que l'on trouve également dans une maison à forte inertie. En revanche, il sera plus rapide de chauffer la maison peu inerte. Alors où est le problème?
En terme d'économie de coût de la construction et donc d'économie de matériaux, ie d'écologie, il me paraît évident que l'isolation a une longueur d'avance sur l'inertie, et c'est un point à ne pas négliger quand on parle d'impact environemental.
J'ai vraiment l'impression que la construction bioclimatique est entièrement et uniquement inspirée par les magnifiques réalisations des années 70 et qu'elle se ferme à toute nouvelle proposition. Or cette attitude dogmatique a un impact très négatif sur le grand public et favorise les vendeurs de technologies de tout poil que vous dénoncez à juste titre sur ce forum (PAC, etc...)
Toutes les solutions méritent d'être examinées sereinement et objectivement, sans leur opposer des principes thermiques adaptés à d'autre modes constructifs.
Si la seule et unique solution pour une architecture bioclimatique (donc respectueuse de l'environnement et des ressources de tous ordres) est une solution impliquant un rythme lent imposé par les temps de déphasage, j 'ai bien peur qu'elle soit rejetée par la plus grande majorité parcequ'inadaptée à notre rythme de vie et à nos habitudes.
En rejettant systématiquement et d'entrée de jeu un système constructif, sans même avoir pris la peine de vous référer aux études thermiques publiées ( et c'est rare d'avoir accès à une telle somme d'informations), vous engagez gravement vos responsabilités d'animateur et de modérateur sur un forum fréquenté par le grand public, avide de trouver des solutions. Or, cette étude balaie les objections d'Héraklès quant à la necessité d'installer une PAC et une Clim pour l'été.
Comprenez-moi bien, il ne s'agit pas de mettre en cause des personnes ou leurs compétences, je pense que les deux systèmes ont leurs avantages et leurs inconvénients, qu'ils correspondent à des modes de vie différents et en des lieux différents, mais que l'on ne peut pas nier que l'un et l'autre sont économes en energie destinée au chauffage et au rafraîchissement. Or, n'est-ce pas ce qui nous importe ici?
Amicalement.
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