Bonjour,
1°) au sujet de la cuve déformée :
- le pb de la hauteur de la vague a été débatu et résolu sans pb majeur, il ne me semble pas utile de revenir dessus ;
- la cuve n'a pas (je cite) "implosée", elle s'est déformée ;
- les images montrent clairement que c'est un phénomène de torsion (et non de compression) qui a provoqué la déformation visible, un peu comme si une énorme pince circulaire avait pris le haut de la cuve et l'avait fait légèrement tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, on remarque également que la déformation est très homogène et présente sur toute la circonférence de la cuve. A ma connaissance aucune surpression n'est capable de créer un tel phénomène. On peut imaginer éventuellement un entraînement de la cuve par l'eau arrivant dessus (bien que la viscosité de l'eau soit très faible), mais cela supposerait que l'eau ait tourné aussi dans le sens des aiguilles d'une montre, hypothèse non compatible avec une vague déferlante.
La déformation observée est donc très certainement liée au séisme et pas au tsunami.
2°) au sujet de l'accident lui-même :
vu encore une fois la puissance du séisme, vu que les réacteurs de type MarkII de Daiini ont bien résistés alors qu'ils ont été soumis aux même conditions dramatiques, on doit impérativement prendre en compte le séisme dans les causes de l'accident. Il y certainement eu de multiples ruptures de canalisations entraînant des fuites d'eau importantes.
La perte de refroidissement du réacteur a été très très rapide : à 11h14 arrêt automatique du réacteur du fait du tremblement de terre, à 12h20 début d'injection d'eau de mer d'eau borée! Finalement le lendemain à 4h00 dépressurisation de l'enceinte...
La cuve devait fuir comme un panier percé... Ce qui explique aussi le temps important qu'il a fallu pour la reremplir...
Donc le fait que des produit de fission aient été retrouvés dans l'eau ne signifie pas que le bas de la cuve ait fondu du fait du corium.
3°) pour yvan :
merci de tes dernières précisions sur la "vulnérabilité" des REP français. Je pense qu'il faut tout de même rester prudent :
le Rhône n'est pas l'océan Pacifique, une inondation comme celle de Fukushima est impossible : ele serait infiniment moins rapide (sauf au Blayais ou à Flammanville).
D'autre part, j'ai lu dans un Que sais-je? sur les surgénérateurs que la perte totale des moyens de refroidissement actifs avait été envisagée sur Superphénix, et que la chaleur résiduelle serait tout de même évacuée par convection naturelle et thermosiphon. Qu'en est-il sur les REP français?
A+
Kingloowy (vous savez le gros singe dans Le Livre de la jungle)
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